Louis et Zélie MARTIN les parents de Ste Thérèse de Lisieux RCF - page 2

Dès sa prime enfance, Louis Martin a voyagé à travers la France, au gré des affectations de son père militaire. De là lui vient un goût et une curiosité pour l'ailleurs. Il pratiquera cette appétence pour le départ loin de chez lui lors de sa formation comme horloger et plus tard à l'occasion de ce grand pèlerinage à travers l'Europe qui le mènera jusquà Istanbul. Son goût pour la lecture et son intérêt pour la nature ne sont pas étrangers, non plus, à ce "Louis Martin, voyageur" trop souvent méconnu.

Saint Joseph est une figure très actuelle dans notre vie, en particulier dans la crise que nous traversons. Le pape François y voit le saint patron "des héros, oubliés de l'histoire". Joseph, figure aimée des chrétiens, est présenté par le souverain pontife "comme un père dans la tendresse" qui révèle vis à vis du Christ enfant, la tendresse du Père du Ciel, celle de Dieu. Le Pape François relie cette tendresse à notre fragilité, l'une se nourrissant de l'autre.

La dévotion à Saint Joseph est ancienne. Ses sources sont variés, certaines puisent à la source des Evangiles. D'autres sont légendaires, comme la Légende dorée, mais marqueront durablement l'imaginaire chrétien. Le Pape François publie une lettre apostolique sur le père éducateur de Jésus. On retrouve, toute proportion gardée, dans la vie des époux Martin des échos de la vie de Jospeh et de la Sainte Famille.

Coeur généreux, Louis pratiqua toute sa vie une aumône quotidienne et discrète. Cette attention quotidienne est le fruit de la pédagogie singulière des frères des écoles chrétiennes. De son engagement au sein des Conférences Saint-Vincent-de-Paul, il conserva l'idée que l'aumône ne devait pas être déscendante, au risque d'être blessante, mais devait ouvrir à une relation véritable. Cette attention à l'autre le poussa aussi à un engagement au service de la société fort.

Le Carême nous invite à nous dépouiller du superflu et à nous tourner vers l'autre. Louis, à plusieurs reprises, expérimenta l'abandon face à l'adversité des épisodes de la vie. Ce fut le cas pour le père de la "petite Thérèse" quand il se vit refusé l'entrée chez les chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, quand il dut s'arracher à Alençon à la suite du décès de Zélie ou bien encore quand la déchéance physique le poussa jusqu'à l'hopial psychatrique. "Faisons le mieux que nous pouvons, et laissons le reste à la Providence" avait-il écrit dans son bureau de Lisieux.

Le Carême invite les chrétiens à se dépouiller pour mieux approcher Dieu. Louis comme Zélie, tout saint qu'ils furent, eurent à travailler certains traits de leurs caractères afin de convertir leur coeur. Pour sa part, Zélie dut combattre une inquiétude excessive qui l'entravait dans sa relation à Dieu mais aussi aux autres. Elle y fut aidée par ses proches, notamment sa soeur ainée, mais aussi par la prière.

Louis comme Zélie eurent à cœur de vivre pleinement ces quarante jours conduisant à la fête de Pâques, la Résurrection de Jésus. Jeûne, prière, partage furent vécus au sein de la famille, de la paroisse... ... et d'une société qui déjà, au cœur du XIXème siècle, ne vivait pas cette période avec la même intensité. Ce qui conduisit les parents Martin et leurs filles à s'adapter et à devoir discerner l'essentiel de l'accessoire.

Parmi les traits de caractère de Louis Martin, le père de la "petite Thérèse", la curiosité n'est pas le moindre. L'horloger est passionné par lesnouvelles technologies de l'époque et fasciné par Paris, la "ville lumières". Il emmènera ses deux filles ainées, Pauline et Marie, voir l'extraordinnaire Exposition universelle de 1878. L'occasion pour elles de s'ouvrir au monde et à ses merveilles et de s'engager librement dans leurs vocations religieuses respectives.

Louis Martin est un amoureux de Paris, ville qu'il a bien connu apprenti horloger. Comme père de famille, il aura à cœur de faire découvrir la ville lumières à ces filles lors de voyages répétés à la Capitale. Ce fut le cas à trois reprises. En 1878, c'est Pauline et Marie, les deux ainées âgées de 16 et 18 ans, qui ont la joie de suivre leur père quinze jours durant. Nous sommes à peine un an après la mort de Zélie. Nous sommes également en pleine exposition universelle. Un voyage parisien qui rèvèle la liberté d'esprit et la force de caractère de Louis Martin.

Alors que la bataille fait rage à Alençon, le 17 janvier 1871 la Vierge Marie apparaît à des enfants de Pontmain dans le département voisin de la Mayenne. Comme beaucoup de leurs contemporains, les parents de Sainte Thérèse furent édifiés par le message de Marie. Cette apparition, qui fait suite à celles de Lourdes, de la Salette et de la rue du Bac, enracinera plus encore les époux Martin dans une dévotion mariale qui irriguait leur vie quotidienne.

Si Thérèse et son père quittent le Vatican partagé entre déception et espérance, les jours qui vont suivre l'entrevue avec Léon XIII s'avèrereront décisifs. Progressivement, l'entrée de la jeune fille au Carmel de Lisieux dès 15 ans sera de plus en plus probable. Le vicaire-général du diocèse de bayeux qui conduit le péleriange normand en Italie se laisse en effet convaincre de la pureté de la vocation de Ste Thérèse.

Après plusieurs jours de voyage en train, c'est enfin l'arrivée à Rome pour Louis Martin et ses filles, Ste Thérèse et Céline. L'objectif se précise: obtenir du Pape la possibilité d'entrée au Carmel à 15 ans. Mais avant cette entrevue attendue, Louis et ses filles visitent la ville éternelle pendant près d'une semaine. Ils découvrent en particulier la Rome antique et les vestiges des premières communautés chrétiennes. C'est là que Thérèse se lie d'amitié sprituelle avec Ste Cécile, la jeune martyre romaine, patronne des musiciens.

Ce voyage de 1887 pour gagner le Vatican et convaincre Léon XIII d'accorder une dérogation à Thérèse d'entrer au Carmel fut l'occasion pour elle de découvrir l'Italie et notemment Lorette dans les Marches. Dans la santa casa, qui selon la tradition serait la maison dans laquelle le Christ aurait vécu avec Marie et Joseph, Thérèse et sa grande soeur Céline assitent à la messe. Auparavant, les deux soeurs Martin et leur père Louis purent faire halte à Mailan, Vensie, Padoue et Bologne, lieu d'une aventure peu commune pour la "petite Thérèse"...