Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
À première vue, la croix du Christ est liée à la souffrance, au rejet et à la mort. Certes, pour l'évangéliste Jean, elle est avant tout signe de gloire et de résurrection. Mais ce bois de nos crucifix évoque pour nous le pire des supplices. Dans l'Évangile de ce dimanche, nous sommes invités à porter notre propre croix si nous désirons suivre Jésus et en être digne. La vie chrétienne serait-elle donc un long chemin de douleur, où nous devrions souffrir à notre tour ? Devons-nous revivre le Golgotha dans nos propres existences ? Réponses de Patrick Laudet, diacre permanent du diocèse de Lyon.
"N'ayez pas peur !" L'Évangile de ce dimanche est scandé par des paroles d'encouragement de la part de Jésus, qui s'adresse à celles et ceux qui désirent mettre leurs pas dans les siens. Oser marcher à sa suite, c'est prendre le risque de la liberté - liberté de parole, de conscience et d'action. Et tracer cette route-là, c'est inévitablement s'exposer au refus et à l'adversité. La bonne nouvelle, c'est qu'au cœur de la possible persécution, Jésus promet une présence, celle de son père qui veille sur chacun. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
D'un côté des foules perdues, déboussolées, ne sachant plus vers qui se tourner. De l'autre, douze hommes envoyés en mission par Jésus auprès de ceux qui souffrent. Voilà le point de départ de l'Évangile de ce dimanche. Ces hommes, Matthieu les nomme un par un, d'une certaine manière il les passe en revue et nous présente cette troupe à qui Jésus accorde des pouvoirs. Mais quels pouvoirs et pour quoi faire ? Commentaires de Nicole Fabre, bibliste et pasteure de l'Église protestante unie de France.
Dans l'évangile de ce dimanche, il est question de la foi. Croire en Jésus le fils unique de Dieu, c'est la clé pour recevoir une vie en abondance. C'est l'évangéliste Jean qui nous offre cette clé. Elle permet aussi d'éviter de sombrer dans les affres du jugement, sur soi-même et sur les autres. Commentaires du théologien et philosophe Frère Dominique Collin.
Dans le livre de la Genèse, Dieu prend de la glaise du sol et modèle l’homme, puis il insuffle dans ses narines une haleine de vie pour en faire un être vivant. L’Évangile de ce dimanche est aussi un récit de création, ou plutôt de re-création. On y voit Jésus ressuscité retrouver ses disciples tétanisés par la peur. Mais il leur offre sa paix et les envoie en mission. Explications d'Agnès von Kirchbach, pasteure de l'Église protestante unie de France.
Quand nous imaginons la vie éternelle, nous projetons, de l'autre côté, une vie de rêve et de délices, une retraite dorée enfin obtenue avec dessert à volonté et farniente au bord de la piscine... La vie éternelle dont nous parle Jésus nous fait sortir de nos fantasmes et interroge notre rapport au temps et à l'espace. Dans l'évangile de ce dimanche, la vie qui coule en abondance commence dès aujourd'hui. Elle nous est donnée à l'instant même, si nous nous ouvrons à la présence, qui nous est offerte gratuitement. Connaître la présence, en vivre, pour devenir soi-même présence à soi et aux autres, c'est le cœur de la vie éternelle dont nous parle saint Jean dans son évangile. Commentaires de James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpellier.
L'absence apparente de Jésus ne doit pas nous attrister ou nous désoler car au cœur de ce creux, il y a de l'a place pour l'autre - l'Autre avec un grand "A" et l'autre avec un petit "a". C'est tout le sens de l'évangile de ce dimanche, qui doit nous encourager à vivre pleinement notre vie en présence d'un Dieu source et qui, en même temps, nous invite à nous relever les manches... Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
"Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer..." Jésus connaissait ce fameux Psaumes. C'est peut-être ce passage hérité de ses pères qui l'a inspiré pour trouver l'image qui dit au plus juste le sens de son existence, celle du Bon Pasteur. Guider sans s'imposer, accompagner sans dominer, abreuver et prendre soin... Telle est la mission de Jésus venu en ce monde pour donner sa vie en abondance. Ce dimanche l'évangéliste Jean nous propose cette allégorie du bon berger. Commentaires de Mgr Michel Dubost.
Un homme qui marche, des paroles de feu qui éclairent d'un jour nouveau la tragédie d'une disparition, les gestes ordinaires d'un repas partagé... L'Évangile de ce dimanche nous invite à ouvrir tous nos sens pour accueillir la haute présence qui affleure au cœur de la réalité la plus simple. Jésus ressuscité se manifeste aux siens sans grandiloquence ni effet spectaculaire : rien de tout cela sur le chemin entre Jérusalem et Emmaüs ! L'évangéliste Luc raconte des retrouvailles qui prennent la forme d'un discret compagnonnage. Explications de la bibliste Anne Soupa.
L'Évangile de ce dimanche évoque la résurrection de Jésus, événement fondateur pour le christianisme. Il y a très peu de détails sur le comment de ce relèvement : un tombeau vide, quelques linges abandonnés... Les évangélistes n'ont pas tenté de démontrer cette réalité qui nous échappe. Ils écrivent une expérience de foi, un récit composé pour dire cet inouï que la mort n'a plus le dernier mot. L'évangile de ce dimanche est commenté par le dominicain Dominique Collin, théologien et philosophe.
Les rois de ce monde ont toujours eu l’art de parader pour démontrer leur force. À cheval, sur un char ou en limousine, tout vrai chef se doit de frapper les esprits en défilant devant ses sujets. Comparé à cette démonstration de prestige, le pauvre attelage qui mène Jésus a Jérusalem est dérisoire ! Il s’agit d’une ânesse qui porte celui qui bientôt sera crucifié. Lui, le seul vrai roi, entre dans la ville sainte, en toute humilité, recevant pourtant l’hommage de ceux qui l’on reconnu. Cette année, la scène est commentée par l'évangéliste Matthieu. Pour la commenter, Béatrice Soltner reçoit Mgr Michel Dubost.
La pierre d'un tombeau roulée, un homme mort depuis quatre jours qui se relève, une vie qui reprend dans un élan de pure nouveauté : l'Évangile de ce jour porte en lui les prémices de la résurrection du Christ. Pourtant, ce n'est pas Jésus qui sort du tombeau mais Lazare, l'un de ses amis. Jean, l'évangéliste qui décrit la scène, raconte qu'à la vue du tombeau et de tous ceux qui pleuraient, Jésus, lui aussi, a fondu en larmes. L'épisode de la mort de Lazare est l'un des plus poignants de l'Évangile. Pour le commenter, Béatrice Soltner reçoit le Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
L’évangéliste Jean a l’art de nous faire entrer dans l’intimité de Jésus à travers des rencontres qu’il met en scène loin des foules, de visage à visage. C’est le cas lorsque le religieux Nicodème vient le voir de nuit. C'est aussi le cœur du formidable dialogue qui s’ouvre avec une femme de Samarie venue puiser de l’eau à l’heure la plus brûlante du jour. On y découvre un Jésus éveilleur, capable d’aider un être épris d’absolu à reconnaître sa soif la plus profonde. Explications de Sœur Anne Lécu.
Alors que la période de Carême vient de s’ouvrir pour les chrétiens, l’Évangile de ce dimanche se colore des teintes de la Résurrection. Jésus y apparaît sur la montagne, avec un visage rayonnant, éclatant de blancheur, dialoguant avec Élie et Moïse, deux des personnages les plus illustres de la Bible. Ce récit, construit par l’évangéliste Matthieu, après la résurrection du Christ est une sorte de catéchèse en images pour signifier le sens du mystère pascal. Mystère d’un passage par la mort qui mène à la vie. Explications d'Antoine de la Fayolle, dominicain.
Comment vivre avec notre fragilité en consentant au manque ? Existe-t-il une façon d’être avec les autres en refusant les miroirs de la séduction ? Pouvons-nous prendre des responsabilités sans devenir mégalomane et sombrer dans la folie des grandeurs ? À ces trois questions fondamentales, l’Évangile de ce dimanche apporte un éclairage radical et c’est Jésus en personne qui nous l’offre. Par trois fois le diable vient mettre à l’épreuve l’homme qu’il est mais aussi le Fils de Dieu que Jésus consent à être. Trois tentations dont il sortira victorieux en s’appuyant sur le roc de la parole. Explications de Nicole Fabre, pasteure de l'Église protestante unie de France.
On dit souvent que l’amour des ennemis est le sommet de la vie chrétienne, ce qui fait de l’Évangile une parole qui ne ressemble pas tout à fait aux autres sagesses humaines. Aimer celui qui est différent, soit, mais aimer celui qui me fait du mal, qui me persécute, qui me calomnie… ? Jésus lui-même a choisi cette voie de l’amour en refusant la vengeance et en confiant à Dieu jusqu’aux derniers instants ceux qui le clouaient sur la croix. L'amour des ennemis est au centre de l'évangile de ce dimanche. Explications de Corine Protais, bibliste, membre de la communauté du Chemin neuf.
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