Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
Ce dimanche, nous célébrons la fête de la Trinité. Un Dieu unique mais relationnel, au cœur duquel circule l'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit : c'est toute la spécificité du Dieu trinitaire, propre au christianisme. Le mot "trinité" n'est pas utilisé par les évangélistes. Il apparaît au IIIe siècle sous la plume d'Athanase d'Alexandrie. Mais les Pères de l'Église se sont nourris de l'évangile pour élaborer la conception d'un Dieu trine - l'évangile de de Jean les a particulièrement inspirés. L'évangile de ce dimanche nous dit combien Dieu n'est pas monolithique, enfermé dans sa tour d'ivoire mais qu'il est l'Ouvert et qu'il se donne sans cesse. Commentaires du Père François Lestang, prêtre de la communauté du Chemin neuf et bibliste.
L'absence apparente de Jésus ne doit pas nous attrister ou nous désoler car au cœur de ce creux il y a de la place pour l'autre - et l'Autre. C'est tout le sens de l'évangile de ce dimanche, qui doit nous encourager à vivre pleinement notre vie en présence d'un Dieu source et qui en même temps nous invite à nous relever les manches. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre assomptionniste.
Celles et ceux qui ont vécu l'expérience de se sentir accordés à eux-mêmes, aux autres, à la création, dans un lien ajusté et paisible, savent combien ces moments sont précieux. L'unité intérieure vécue devient alors contagieuse. Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus vient offrir à qui veut bien l'entendre la clé de cette unité intérieure. Il s'agit d'un amour qui nous précède, qui est donné gratuitement toute personne, amour qui coule du cœur d'un Dieu qui n'est pas solitaire. Commentaires de Nicole Fabre, bibliste, pasteure de l'Église protestante unie de France.
Peu de temps avant d'être arrêté et crucifié, Jésus réunit ses disciples pour un dernier repas. Alors qu'il vient de leur laver les pieds, le maître-serviteur leur offre en partage des paroles fortes, profondes, vivantes. Une sorte de testament spirituel qu'ils n'oublieront pas. L'évangile de ce dimanche évoque ce moment fort empreint d'une grande intimité. Il est question d'amour, de paix, de joie et du don de l'Esprit. Commentaires d'Antoine Nouis, écrivain et théologien, auteur d'un "commentaire intégral" de la Bible paru chez Olivétan et Salvator.
"Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. " (Jn 13, 34) Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus offre à ses disciples une parole forte, engageante, exigeante. L'amour a été la ligne de conduite de cet homme de Galilée qu’ils ont suivi pour mettre leurs pas dans les siens. Et au soir de sa vie terrestre, les disciples perçoivent jusqu’où peut aller le don de ce rabbi, à travers le geste du lavement des pieds. Aimer comme lui aime, n’est-ce pas folie ? Folle utopie ? L'évangile de ce dimanche nous invite à entendre, à réentendre ce commandement de l'amour. Explications de Gérard Billon, prêtre du diocèse de Luçon, bibliste, président de l'Alliance biblique française.
Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus utilise la symbolique paysanne pour parler de son rôle de guide dans la vie spirituelle. Reprenant l'image du berger et des brebis, il tente de faire comprendre à ceux qui l'écoutent qu'il est venu dans le monde comme rassembleur pour aider ceux et celles qui désirent orienter leur existence vers la vraie vie. Jésus ne se proclame pas berger comme le font certains gourous, mais il se reçoit d'un Père et c'est cette union réciproque qui donne à son enseignement un rayonnement si particulier, même si autour de lui nombreux sont ceux qui crient au blasphème. Commentaires de Patrick Laudet, diacre du diocèse de Lyon.
Un barbecue sur la place au petit matin. Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus se fait le cuisinier et l'hôte de ses amis disciples partis à la pêche. La petite troupe originaire de Galilée est revenue au pays après les événements dramatiques qui ont secoué Jérusalem et la crucifixion de leur maître. Pierre, Jacques, Jean, ceux qui les premiers avaient tout plaqué pour suivre le rabbi de Nazareth, ont le cœur lourd en ressortant leur bateau. C'est à ce moment précis que le Ressuscité va se manifester à eux. Commentaires du Père Arnaud Alibert, assomptionniste.
Si l'on me démontrait avec certitude que Jésus a vraiment existé, si je possédais les preuves de sa résurrection, alors je pourrais davantage croire à cette histoire incroyable que racontent les évangiles... Il n'est pas rare d'entendre ce type d'arguments chez ceux et celles qui parlent du christianisme. Les chrétiens eux-mêmes peuvent se dire que cela aurait été nettement plus facile pour eux s'ils avaient physiquement côtoyé Jésus. Que les disciples avaient bien de la chance aux premières loges au matin de Pâques ! Et si cette question était dans la tête des tout premiers acteurs de l'époque ? C'est en tout cas ce qui ressort de l'évangile de ce dimanche. Explications de James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpellier.
L'évangile de ce dimanche de Pâques évoque la résurrection de Jésus, événement fondateur pour les chrétiens. Pourtant, la fin de la belle histoire du rabbi de Nazareth était mal partie. Lui qui avait dû endurer le supplice de la Passion, de la crucifixion, avant de mourir et d'être mis au tombeau, a été la victime d'un drame parmi tant d'autres. Avec le temps, la mémoire de ce Jésus se serait peut-être effacée mais l'inouï de la résurrection a bouleversé l'histoire des Hommes. C'est en tout cas ce dont témoignent les rédacteurs des évangiles. Ce dimanche, nous regardons ce qu'en dit l'évangéliste Jean, commenté par Élisabeth Parmentier, pasteure de l'Église luthérienne d'Alsace-Lorraine.
Les rois de ce monde ont toujours eu l'art de parader pour démontrer leur force. À cheval, sur un char, en carrosse ou en limousine... tout vrai chef se doit de frapper les esprits en défilant devant ses sujets. Comparé à ces démonstrations de prestige, le pauvre attelage qui mène Jésus à Jérusalem est dérisoire. Un petit âne porte Jésus qui sera bientôt crucifié. Lui, le seul vrai roi, entre dans ville sainte en toute humilité pour recevoir l'hommage de ceux qui l'ont reconnu. Cette scène qui marque le dimanche des Rameaux est racontée par l'évangéliste Luc. Commentaires du Père Jacques Nieuviarts, bibliste, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
Le doigt accusateur d'une meute haineuse, une femme apeurée et écrasée, un homme qui s'abaisse avec pudeur et qui va faire surgir la liberté : nous avons dans l'évangile du cinquième dimanche de Carême les acteurs de l'une des plus belles scènes de la vie de Jésus. On l'appelle "Le récit de la femme adultère" mais on pourrait parler de l'histoire de la femme libérée, pardonnée et déliée. Commentaires d'Anne Lécu, religieuse dominicaine et médecin en milieu carcéral.
L'évangile du quatrième dimanche de Carême raconte l'une des scènes les plus connues et les plus commentées du christianisme. Le peintre Rembrandt s'en est inspiré pour réaliser une toile d'une grande profondeur. C'est l'histoire d'un fils qui revendique le droit de partir avec l'argent du père, père qui ne se lasse pas de l'attendre, d'un frère jaloux et d'une fête où l'on tue le veau gras... Il s'agit de la parabole dite du fils prodigue ou du fils perdu et retrouvé. Commentaires de la bibliste et théologienne Marie-Reine Mezzarobba.
Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ? C'est le genre de pensée qui peut surgir en nous quand nous arrive le malheur. Face au mal, celui qui nous frappe de plein fouet, celui qui s'abat sur l'innocent, nous avons tendance à chercher un coupable, un responsable qui viendrait mettre un peu d'ordre dans le désordre. Pourquoi le mal ? Cette question vieille comme le monde traverse la page d'évangile proposée en ce troisième dimanche de Carême. On y voit Jésus essayer d'éclairer ses contemporains sur le sujet. Commentaires d'Antoine Nouis, pasteur, théologien et écrivain auteur de "La Bible, commentaire intégral verset par verset" en six tomes (éd. Olivétan / Salvator, 2021-2024).
L'évangile du deuxième dimanche de carême se colore des teintes de la Résurrection. Jésus y apparaît sur la montagne avec un visage rayonnant, éclatant de blancheur, en dialogue avec les plus illustres personnages de la Bible. Ce récit, construit par l'évangéliste Luc après la mort et la résurrection du Christ, est une sorte de catéchèse en images pour signifier le sens du mystère de Pâques. Mystère d'une mort qui conduit à la vie. Commentaires du Père Daniel Duigou, ancien curé de la paroisse Saint-Merry à Paris.
Dans l’évangile du premier dimanche du carême, Jésus est tenté par le diable. Il vient d’être baptisé et tout de suite c’est la mise à l’épreuve. Comment comprendre que c’est l’Esprit saint lui-même qui a conduit le fils de Dieu au désert ? Explications du Père Benjamin Osio religieux spiritain.
Une poutre, un brin de paille, des arbres bons et pourris, des figures qui poussent sur des épines et des ronces qui portent du raisin. L'évangile de ce dimanche fourmille d'images percutantes choisies par Jésus pour enseigner ses disciples au sujet de l'agir humain. Et ce qu'il voudrait nous faire comprendre, c'est que la bonté devrait fonder nos pensées, nos paroles et nos actes. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption.
Il y a beaucoup de richesse dans les évangiles, des paroles de vie qui rejoignent parfois la sagesse d'autres traditions. Le point central et décisif apporté par Jésus, c'est son enseignement sur l'amour des ennemis. Refusant le précepte "œil pour œil, dent pour dent", le Christ prône la voix de la paix et du pardon des adversaires. Message détonnant, message exigeant pour ceux et celles qui suivent Jésus. Mais parole libérante pour les disciples qui la prendront au sérieux. Commentaires de Sœur Marie-Laure Dénès, religieuse dominicaine.
Dire à un homme pauvre, affamé, endeuillé et méprisé qu'il est un homme heureux : voilà qui est difficile à avaler ! Dans l'Évangile de ce dimanche, les paroles de Jésus viennent justement nous bousculer puisque l'homme de Nazareth fait l'éloge du manque, des pleurs et du rejet. Un discours qui peut scandaliser et qui vient interroger toutes les croyances que nous avons au sujet du vrai bonheur. Commentaires du pasteur James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France à Montpellier.
Des pêcheurs qui terminent leur sortie en mer, un homme installé dans un bateau qui s'adresse à une foule restée sur la rive, des barques qui s'enfoncent sous le poids des poissons... La scène décrite par Luc dans l'évangile de ce dimanche est très visuelle. On peu aisément s'imaginer, en fermant les yeux, là-bas, sur le lac de Tibériade, en pleine terre de Galilée. Cet évangile parle de surabondance, d'ouverture à plus grand que soi, de départ aussi... Explications d'Élisabeth Parmentier, pasteure luthérienne et théologienne.
L’évangile de ce jour met en scène la première visite de Jésus à Jérusalem, lorsque, nourrisson, il est amené au sanctuaire dans les bras de ses parents pour effectuer les premiers rites religieux de sa vie. Raconté par Luc, cet épisode donne lieu à deux rencontres émouvantes. Celle du vieillard Syméon, qui attend depuis si longtemps le Messie. Mais aussi celle d’Anne, la prophétesse qui s’émerveille devant l’enfant. À travers cette scène, dont le théâtre est le temple de la ville, Luc semble vouloir illustrer la façon dont l’Ancien Testament accueille le Nouveau, avec joie et gratitude. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre assomptionniste.
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