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Centre national de la recherche scientifique - CNRS

Centre national de la recherche scientifique - CNRS

La délégation Alsace, créée en 1960 et implantée sur le campus de Strasbourg Cronenbourg, assure des missions de gestion, d'appui aux laboratoires, de représentation de l'établissement, d'animation et de coordination de la communauté scientifique.

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Extrait du documentaire de Bernard George, 2021

À la recherche de la musique de l’antiquité

19 avril 2022

C’est un retour aux sons de la Grèce antique que nous entreprenons avec Sylvain Perrot, directeur adjoint de la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme - Alsace, MISHA, et helléniste du CNRS.


J’ai longtemps pensé que le trop-plein sonore était une caractéristique propre à notre société. Jusqu’à ce que Sylvain Perrot, qui retrace l’histoire culturelle et sociale des musiciens, explique, sources à l’appui, que la Grèce antique débordait elle aussi de sons, musiques et mélopées… Notamment des sons de plein air, en libre propagation, à côté de ceux qui sont circonscrits à l’intérieur des habitations ou arrêtés par des murs. Et vous, pensez-vous comme Aristide Quintilien, auteur grec du 2ème siècle après JC, qu’il ne peut y avoir d’activité humaine sans musique ?

De fait, l’instrumentarium grec est très riche : aulos, flûtes de pan, trompette, lyre en carapace de tortue, cithare, harpe bien sûr, mais aussi tympana, cymbales, claquoirs, pour les percussions et même l’orgue, qui fait son apparition à cette période. Formés par des maîtres de musique dès leur prime enfance, les Grecs avaient assurément l’oreille musicale. En témoignent les concours musicaux, aussi importants pour les musiciens que les concours olympiques pour les sportifs. Une chose est certaine, vous n’écouterez plus de la même façon les bandes originales de péplums !

Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.

+ d’infos :
Sylvain Perrot, archéologue et historien du CNRS à Archimède - Archéologie et histoire en Méditerranée et en Europe - unité de recherche de l’université de Strasbourg et du CNRS
https://archimede.unistra.fr/laboratoire/membres/membres-titulaires/sylvain-perrot/

A voir :
A la recherche de la musique de l’antiquité, documentaire de Bernard George, coproduction Arte France, 02B Films, Minimal Films, Cosmote TV, CNRS Images (France, 2021, 53mn).

A écouter :
Le premier hymne delphique à Apollon, version d'Annie Bélis avec l'ensemble Kerylos : https://www.youtube.com/watch?v=R_KmlIX3aHc
 

Laurence Choulier et Pierre Fechter - © RCF Alsace

Face aux bactéries pathogènes

15 mars 2022

Fouiller les anciennes pharmacopées à la recherche de molécules contre les infections bactériennes et sensibiliser davantage à l’antibiorésistance : ce sont les dossiers du jour de Laurence Choulier et Pierre Fechter, chercheurs CNRS à Strasbourg.
Prenez du litharge (oxyde de plomb), ajoutez de la chaux, du vinaigre, de l’huile d’olive et de la graisse de mouton. Si les scientifiques ne feront rien de cette surprenante recette médicamenteuse du 12 ème siècle, ce remède leur a permis de mettre au point la méthode d’étude. Ils prendront pour nouveau point de départ d’autres remèdes antiques plus complexes, reposant sur des mélanges entre plantes et métaux. L’enjeu :
extraire les molécules actives qu’ils dirigeront spécifiquement vers la bactérie responsable de l’infection (encapsulage puis création d’une molécule-vectrice grâce aux biotechnologies) sans contaminer le
microbiote environnant. Ce projet, PASToFUTUR, propose ainsi des stratégies alternatives aux antibiotiques actuels.
En effet, l’usage d’antiobiotiques - famille de médicaments spécifiquement active contre les bactéries pathogènes - va de pair avec l’évolution inéluctable des bactéries visées : elles deviennent résistantes. Dès lors, comment lutter ? Que peut-on changer ? Est-ce si grave ? L’objectif du colloque « Antibiorésistance »
est d’informer et de sensibiliser à ce problème de santé publique, qui pourrait à horizon 2050 selon une étude publiée en janvier 2022 dans The Lancet, causer plus de décès que le SIDA ou le paludisme.
Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.

Claire Saraux, chercheuse CNRS en écologie à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien - DR

La taille des sardines, leçon d'écologie

15 février 2022

Les sardines ont perdu 4 cm en 10 ans. Ça ne nous a pas empêché d’en manger… mais jusqu’à quand ? Pour comprendre pourquoi, il faut mener une enquête scientifique. C’est ce qu’a fait Claire Saraux, chercheuse CNRS en écologie à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien.

7 ans d’enquête. Après la sonnette d’alarme tirée par les pêcheurs, on passe au temps de la recherche. Les sardines sont-elles allées ailleurs ? Sont-elles trop pêchées, mangées par des thons ? Sont-elles victimes d’une nouvelle maladie ? Un temps long car chacune des hypothèses doit être réfutée ou confirmée, méthodologiquement, rigoureusement, indiscutablement. C’est la fameuse reproductibilité de la démarche scientifique. Après tout, un autre poisson de l’écosystème marin pourrait à son tour être touché par ce mystère.

Sous la direction de Claire Saraux, des scientifiques vont parallèlement observer, mesurer, tester, comparer, analyser et trier des données de tous ordres : consommation des prédateurs ; composition des planctons ; comportement, mesure et poids des sardines ; l’oxygène qu’elles ont dépensé, etc. pour identifier le coupable : un plancton de moindre qualité, que les sardines ingèrent d’une toute autre façon, avec des conséquences visibles !

Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.

Plus d’informations :
. Les recherches de Claire Saraux à l’IPHC : http://www.iphc.cnrs.fr/-Claire-SARAUX-.html

. le projet Mona Lisa de l’Ifremer - Recherches sur les fortes MOrtalités NAturelles et Les Indicateurs pour la gestion des stocks de Sardines et d’Anchois de Méditerranée :
https://wwz.ifremer.fr/Actualites-et-Agenda/Toutes-les-actualites/Baisse-de-taille-des-sardines-en-Mediterranee-le-role-de-l-alimentation-explique

Musique : Jimmy de Moriarty

Eureka

Les travailleurs temporaires en Europe : oiseaux de passage ?

18 janvier 2022

Marco Rocca, chercheur CNRS en droit du travail, scrute une réalité de l’Europe, celle des travailleurs migrants temporaires.


C’est un débat de société, mais aussi une question jusque là peu étudiée, peu chiffrée, peu documentée. Peut-être parce qu’on a estimé cette force de travail marginale par rapport à l’ensemble des actifs ?

Pourtant, dans certains secteurs d’activité économique comme la construction, le travail agricole saisonnier, le travail en abattoir, les travailleurs migrants temporaires semblent de fait constituer une main d’œuvre constante, structurelle, permanente.

Pour savoir ce qu’il en est réellement, Marco Rocca, chercheur CNRS en droit du travail et spécialiste des mobilités au laboratoire Droit, religion, entreprise et société, DRES, une unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg, lance le projet de recherche E-BoP, financé par un projet ERC Starting Grant (1,4 millions d’euros), qui durera cinq ans : European Birds of Passage - An Empirical Legal Theory of Temporary Labour Migration in Europe - Les oiseaux de passage européens - Pour une théorie juridique empirique de la migration temporaire de travail en Europe).

Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.


Plus d’informations :


Marco Rocca, chercheur CNRS en droit du travail au laboratoire Droit, religion, entreprise et société, DRES (unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg)


https://marcorocca.wordpress.com/


Musique : Obstacles de Syd Matters (Album : Someday We Will Foresee Obstacles)

Sylvianne Muller

À l’Institut du médicament de Strasbourg

21 décembre 2021

Comment faire bénéficier la société des dernières connaissances issues des laboratoires de recherche publics ? A l’Institut du médicament par exemple ! Sylviane Muller, sa directrice, chercheuse immunologiste émérite du CNRS est l’invitée d’Eurêka !.

La question du transfert de connaissances des labos vers la société est devenue cruciale. Parce qu’il n’est plus question d’attendre 20 ans pour passer de l’un à l’autre, de nombreux dispositifs et entités soutiennent aujourd’hui ce transfert, aussi appelé « valorisation », qui conduit à l’innovation. Parmi ceux-ci, l’Institut du médicament de Strasbourg, IMS, une structure originale de l’université de Strasbourg, qui a pour but de faire le pont, transférer les savoirs et surtout, de nouvelles molécules thérapeutiques…

Sylviane Muller est directrice de recherche émérite du CNRS et immunologiste au laboratoire Biotechnologie et signalisation cellulaire, BSC (unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg). Après avoir reçu en 2009 la médaille d’argent du CNRS qui distingue ses travaux originaux et reconnus sur le plan international, elle a reçu en 2015 la médaille de l’innovation du CNRS. C’est avec cette double perspective qu’elle dirige depuis près de 10 ans l’Institut du médicament de Strasbourg… à la manière des motifs entrelacés du boléro de Maurice Ravel.

Patrice Marchand - © RCF Alsace

Cyrcé, un cyclotron à Cronenbourg

16 novembre 2021

Que contient le liquide injecté avant de faire un examen médical « PET scan » (tomographie par émission de positons) ? Des isotopes radioactifs ! Avec Patrice Marchand, radiochimiste du CNRS, nous découvrons comment ces atomes rares et éphémères sont produits pour la médecine nucléaire. Son travail scientifique nous mène tout droit au cyclotron Cyrcé, sur le campus CNRS de Cronenbourg, caché dans sa carapace de béton dans les locaux de l’institut pluridisciplinaire Hubert Curien, unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg. Grâce à cet accélérateur de particules, Patrice Marchand et ses collègues, savent très bien produire des isotopes radioactifs, comme le Fluor 18 couramment utilisé pour le diagnostic de cancer. Ils émettent, pendant une courte durée (6 h pour F-18), des positons dont l’énergie issue de leurs désintégrations sera détectée par le PET. Mais Cyrcé est différent des autres cyclotrons : il sert à la recherche et à l’enseignement. Les scientifiques y explorent donc de nouvelles voies : ils conçoivent, testent et éprouvent les isotopes de demain, pour un usage diagnostic mais aussi thérapeutique, ou même pour d’autres applications médicales. Un travail de longue haleine, qui peut prendre jusqu’à 10 ans, avant de parvenir aux tests finaux. C’est en référence à Circé, magicienne de la mythologie grecque qui avait en son temps transformé l’équipage d’Ulysse en cochons, que le cyclotron alsacien transmute des isotopes stables en espèces instables radioactives… Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.

Eureka

Le Copte, langue de l'ancienne Egypte

19 octobre 2021

Pour étudier les écrits coptes, Esther Garel est allée en Égypte, berceau de la langue copte, et un peu partout en Europe où ils sont dispersés dans des bibliothèques prestigieuses : la British Library, la Sorbonne, Vienne…

Avec elle, nous apprenons que cette langue des « Égyptiens chrétiens » - encore utilisée par l’Église copte au cours des liturgies - connaît ses premiers balbutiements dans les tout premiers siècles de notre ère…dans une Égypte encore polythéiste ! La motivation initiale du recours à l’alphabet grec pour écrire l’égyptien est le souci de ne pas écorcher des formules aux pouvoirs magiques, astronomiques, incantatoires... Ce n’est que plus tard, à partir du 4ème siècle, que le système d’écriture est adopté à grande échelle et que la langue devient dépositaire des textes chrétiens sacrés, traduits du grec.

Le copte joue aussi en Égypte pendant la période byzantine et le début de la période arabe (du 4ème au 11ème siècle de notre ère) un rôle très pratique ; il sert à consigner différentes informations du quotidien : lettres privées, testaments et autres actes notariés, contrats de vente, ordres de paiement, reçus de taxe, correspondances avec l’administration…autant de traces parcellaires décryptées par Esther Garel, qui aident à documenter la vie d’alors ! Des recherches récompensées par la médaille de bronze du CNRS qui lui est décernée en 2021.

Émission Eurêka ! proposée en partenariat avec la délégation Alsace du CNRS.

Plus d’informations :
Archéologie et histoire en Méditerranée et en Europe, ArcHiMèdE, unité de recherche du CNRS et de l’université de Strasbourg : https://archimede.unistra.fr/laboratoire/membres/membres-titulaires/esther-garel/

Un air d’Orient nous parvient grâce à Esther Garel, lauréate de la médaille de bronze du CNRS. Historienne et philologue, spécialiste de la langue copte au laboratoire Archimède (unité du CNRS et de l’université de Strasbourg), ses recherches en papyrologie copte sont distinguées en 2021.

Eureka

Ça bulle et ça mousse à la Fête de la science !

21 septembre 2021

 Wiebke Drenckhan est ambassadrice de la Fête de la science pour la région Grand Est, manifestation qui a lieu partout en France…depuis 30 ans déjà ! 

Invitée de ce numéro d’Eurêka !, elle explique comment les bulles des mousses font partie de sa vie de physicienne du CNRS à l’Institut Charles Sadron. "Physicienne des mousses, c’est surprenant ? Pas vraiment ! Wiebke Drenckhan a compté pour nous : en une journée, nous pouvons croiser jusqu’à 30 mousses différentes. Ça commence tôt le matin, avec la mousse du cappuccino, du café, du lait qu’on se verse…ça continue avec la mousse de la crème à raser, la mousse d’un extincteur, la mousse au chocolat, etc. Sans compter les mousses solides : les éponges, les mousses de béton, les mousses métalliques, toutes les mousses des matériaux de construction, des isolants…

Bref, les mousses constituent des matériaux facilement identifiables et très répandus, dont les propriétés physico-chimiques sont bien comprises depuis une quarantaine d’années. Mais dont on ne sait plus rien…dès lors qu’on veut les modifier, les contrôler, les stabiliser : comment avoir des bulles de même taille dans une mousse ? comment déterminer leur position ? comment avoir une mousse qui glisse puis qui colle ? et si on veut modifier la surface d’une bulle ? Une bulle BIO, est-ce possible ? Et une bulle LBL – constituée d’un polymère élaboré « layer by layer », couche par couche, marque de fabrique de l’Institut Charles Sadron ? Vous aussi, vous pouvez poser vos questions à Wiebke DRENCKHAN et à ses coéquipiers, au campus CNRS de Cronenbourg, où est installé le village des sciences samedi 2 et dimanche 3 octobre 2021 . "

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