Bénédicte Minguet est docteur en psychologie. Dans une approche éthique, elle explore les différentes facettes du « prendre soin ».
Avec ses invités, et notamment le collectif Parole de soins, paroles de sens, elle s'attache à la qualité des relations interpersonnelles, à la dimension thérapeutique, mais aussi à la manière dont nous prenons soin du monde que nous construisons et dans lequel nous habitons.
Bénédicte Minguet est accompagnée de Michel Dupuis, philosophe éthicien, ancien président du comité consultatif de bioéthique et vice président de la commission du droit des patients.
Retrouvez Hors champ en radio sur RCF Liège (93.8 fm et DAB+) le mardi à 16h, une semaine sur deux.
« Avant, on expliquait aux enfants que les cigognes avaient apporté une petite soeur, par contre, ils étaient à côté du lit de mort du grand père. Maintenant les enfants apprennent très tôt comment on fait des enfants, comment on vient au monde mais quand grand père meurt, on les tient à
l’écart et on leur raconte qu’il dort dans un beau jardin parmi les fleurs ».
Avec notre invitée, Amélie Javaux, psychologue, et autrice de littérature jeunesse nous revisitons l’actualité de ce propos sociologique porté par P. Ariès en 1975. Comment les enfants souhaitent-ils qu’on leur parle des évènements graves de la vie ? Quels sont leurs besoins et quels types de
rencontres ou de dispositifs existent-ils pour avancer sur le chemin d’une parole transparente ? Les ressources de la littérature jeunesse sont nombreuses et accompagnent tant les enfants que leurs parents dans l’acceptation, l’adaptation, les tourments de la vie. Amélie Javaux nous présente entre autres deux de ses livres qui ouvrent le dialogue avec les enfants sur les sujets délicats de la fin de vie et de l’euthanasie.
Amélie Javaux, Corinne Huque, Aurore Poumay, Charline Waxweiler. Illustré par Annick Masson. Lisette, la fin de vie racontée aux petits et aux grands . Editions Mijade. 2019
Le soin a traversé des moments difficiles, non seulement parce que le secteur est en souffrance, mais aussi parce que la période COVID l’a fortement impacté. La question est donc de savoir ce qui a permis au soin de se poursuivre malgré tout. Pourquoi, par qui, dans quelles circonstances le soin tient-il ?
César Meuris, docteur en histoire et philosophie des sciences nous en parle au travers de l’organisation des 16ièmes Printemps de l’éthique, à Libramont : Revisiter les théories du care, du prendre soin, pour outiller les soignants lorsqu’il s’agit de faire face aux difficultés, à la quête de sens. Une ode à la nécessaire réflexivité dans le soin.
Michel Dupuis ajoutera que, sous cette forme, la question renvoie à la fois à la fragilité du soin et à sa résistance dans les moments de tempête. Le sens du soin, ne tombe pas du ciel, il est conditionné par l’activité humaine, c’est un enjeu philosophique et politique de pouvoir le penser ensemble.
Référence : https://ressort.hers.be/
« La place de l’écoute dans le soin ne s’apprend pas sur les bancs de l’université, ce sont les patient.e.s qui nous l’apprennent » Cécile Bolly, médecin généraliste, psychothérapeute, éthicienne et formatrice nous invite à considérer l’écoute comme préalable à l’éthique, et à être attentif à ce qui détermine notre écoute et notre vision.
Elle nous parle du pouvoir formateur de la forêt dans l’approche de l’écoute, dans ce qu’elle nous donne à réfléchir sur les conditions de notre équipement comme métaphore. En forêt, les soignants y font l’expérience qui aide à transposer le raisonnement autour de l’équipement dans le métier du soin. L’intelligence des végétaux nous amène à la notion d’interdépendance, dans le soin aussi.
L’écoute, c’est aussi apprendre de l’expérience de vie de nos aînés, ils parlent de cette inter dépendance, et potentiellement de celle qui nous attend, à notre tour, afin d’en prendre soin dès maintenant.
Michel Dupuis ira un pas plus loin en questionnant le devoir des organisations soignantes : aujourd’hui le droit de parler est acquis, mais le droit d’être écouté est encore à travailler.
Pour en savoir plus sur l’expérience de nos aînés : TV Lux : Les printemps de l’éthique.
Avec l’Association Sparadrap : « J’aimerais savoir ce que l’on va me faire ».
« Informer, c’est une question d’équilibre, il ne faut ni banaliser, ni dramatiser. » Françoise Galland, co-fondatrice de l’Association Sparadrap nous parle de l’évolution dans l’écoute des besoins des enfants et leur droit à l’information autour des soins.
Ainsi, depuis 30 ans, l’Association Sparadrap crée des outils d’information pour les enfants et les parents à l’hôpital. Il ne suffit pas de «dire», il faut pouvoir prendre en considération la peur de l’enfant, décrire le soin, rassurer sur ses conditions de réalisation, informer sur les solutions pour faire face à la douleur, et sur la façon dont l’enfant peut être le partenaire dans les soins.
Marie Fafchamps, psychologue : « Aujourd’hui, l’Association Sparadrap est un partenaire privilégié pour les équipes à l’hôpital et autres lieux de soin. L’information est à hauteur des enfants, c’est une très bonne mise en condition ». La parole des enfants et des adolescents ne va pas de soi, il revient aux institutions de penser les conditions d’expression de la parole.
Plus de 75 fiches de soins, un site internet à découvrir : www.sparadrap.org. Un bon réflexe, à portée de mains !
En Belgique, trois lois encadrant la fin de vie ont été promulguées au début des années 2000. L'une d'elle dépénalise l'euthanasie.
La pratique de cet acte d'accompagnement ultime vers la mort a bien évolué jusqu'à aujourd'hui. Bénédicte Minguet rassemble autour d'elle, pour cette émission d'éthique, des professionnels de terrain, médecins et psychologue, qui ont vécu cette évolution et sont, ou ont été, au plus près de la souffrance qui amène un patient à demander cette aide à partir.
Quels sont les droits et les devoirs pour chacune des parties, désormais, qui permettent d’ouvrir le dialogue et les pratiques autour de la fin de vie ? En quoi consiste la formulation et l'accompagnement des demandes d'euthanasie ? Comment a lieu concrètement la réalisation de ce dernier soin ? Quels sont les enjeux éthiques de l'écoute de la souffrance ?
Nos invitées :
Dr. Corinne Van Oost, médecin en soins palliatifs et auteure de Médecin catholique, pourquoi je pratique l'euthanasie (2014) et L’euthanasie au seuil des soins palliatifs, 20 ans de modèle belge (2022)
Dr. Marie-Magdeleine Amory, médecin spécialisé en soins continus et en soins palliatifs au CHC
Régine Bertolini, psychologue clinicienne dans un service d'oncologie et dans la prise en charge des traumas au CHC
Une émission de Bénédicte Minguet et Michel Dupuis, philosophe éthicien, ancien président du comité consultatif de bioéthique et vice président de la commission du droit des patients.
Pour la majorité d'entre nous, la vie quotidienne repose sur un chez-soi, un espace que l'on fréquente intimement parfois comme un refuge. Cependant, qu'est-ce qui fait qu'une maison soit habitable ?
Parallèlement comment les institutions soignantes, comme l'hôpital, pensent-elles leurs espaces pour qu'ils soient " habitables" par les patients ? Quels sont les espaces qui parlent de nous à l'hôpital ?
Nos invitées : Géraldine Sauvage, chercheuse en philosophie à l'ULiège et Marie Fafchamps, psychologue clinicienne au Groupe santé CHC, nous en parlent en partageant les expériences actuelles d’accueil à l’hôpital et la façon dont les philosophes abordent la question.
Cette émission fait écho au prochain colloque : " Une maison, un quotidien et des choses habitables", organisé les 29 et 30 septembre 2023 à l'Université de Liège.
Philippe Miermans, directeur hospitalier au CHC de Liège, retrace la démarche humaniste inscrite dans sa fonction de direction, revisitant la notion d'autorité au profit d'un pouvoir d'agir collectif et démocratique.
Une émission animée par Bénédicte Minguet et Michel Dupuis.
La fédération des associations soutient les collectifs de patients pour favoriser leur participation aux soins, ainsi qu’à l’organisation des soins. Elle contribue à la reconnaissance de l’expertise des patients et des proches auprès des institutions pour mieux faire entendre leur point de vue. Ainsi, pour faire face aux enjeux liés au déconfinement, au vieillissement de la population, au handicap, à la mobilité, à l’emploi, il s’agit de favoriser la solidarité, l’engagement et d’être présent dans l’interpellation politique.
Notre invitée : Carine Serano, directrice à la Luss, nous parle de cette avancée collaborative.
Ressources :
- Le site internet de la Ligue des usagers des services de santé : luss.be
- Voir le documentaire "L'essence du collectif" réalisé par La Luss
La réalisatrice, pour son nouveau film "Wild women", s’est plongée durant six mois dans une cabane d’ermite en pleine forêt pour s’engager corps et âme dans une aventure intérieure questionnant la spiritualité et notre rapport au monde. Elle est l'invitée de cet épisode de "Hors champ".
Une émission animée par Bénédicte Minguet et Michel Dupuis.
Noëlle Herrenschmidt est aquarelliste-reporter depuis 40 ans. Elle porte depuis ses débuts un bleu de travail, gilet d'homme aux multiples poches, pour y glisser pinceaux et couleurs et pouvoir les dégainer en un coup de main. Car c'est sur le vif, dans la réalité du temps et d'un espace toujours humain que l'artiste porte son regard et essaie de restituer l'indescriptible émotion des situations intenses sur lesquelles elle travaille.
Les milieux clos, sous tension, où la vie bat fort et plein, où elle s'éteint également, c'est son champ d'action. Celui où elle se révèle et fait parler les arrêts sur image. Elles pose des mots et des traits sur des scènes où le public ne peut entrer et sur des événements que les acteurs de terrain ne savent peut-être pas décrire avec autant de finesse et de sensibilité.
Noëlle Herrenschmidt décrit et documente la prison, le milieu hospitalier et les tribunaux avec des textes et des images, de la main gauche et de la main droite simultanément. Pour ne rien perdre. Pour garder chaque instant, chaque trace.
Ses immersions professionnelles, son parcours, les moments clé de sa carrière, elle nous en parle dans cette interview menée par Bénédicte Minguet.
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