Cher patrimoine !

Savennières a été récemment sous le feu de l'actualité patrimoniale avec la restitution d'un tableau volé ... et retrouvé à Venise. Mais en poussant la porte du presbytère, le visiteur découvre 8 panneaux de toiles peintes. 19,40 mètres de paysages dont les couleurs ont été préservées. L'occasion pour Guy Massin Le Goff, ancien conservateur des antiquités et objets d'art du département, de les décrire et de parler aussi des décors muraux en Anjou au XVIII ème siècle.

Le Musée des Coiffes des Ponts de Cé offre , chaque année , une exposition temporaire originale. Elle met en valeur des travaux de dames qui sont autant d'oeuvres d'art . Avec "Etoffes et reliefs : piqué et boutait au fil du temps" , on découvre un art né à Marseille , celui du piqué , du matelassé. Inscrit au patrimoine immatériel de l' Unesco depuis peu , cet rat renait grâce à la passion de millier de boutissiers.Au nombre d'entre eux , Edwige Chatoux , secrétaire de l'association qui anime le Musée des Ponts de Cé . Elle nous fait découvrir courtepointes et boutis.

Trélazé est une ville singulière en Anjou , l'une des dernières à avoir une municipalité communiste ; l'une des seules à n'avoir pas érigé un monument aux morts en 1914...et l'une des plus riches pour son patrimoine industriel avec la Manufacture des Allumettes et les Ardoisières . Pascal Reysset , Président des Amis du patrimoine Trélazéen , et Patrick Billien , fils et petit-fils de mineurs , racontent la mutation de cette cité , dont le paysage et la sociologie restent marqués par son passé .

Bernard Berthod , historien spécialiste de l'art liturgique, était de passage à Angers pour donner un avis autorisé sur des objets religieux , appartenant à l'Université Catholique. Président de l'Association européenne des trésors et Musées d'Église , il œuvre pour la protection du patrimoine religieux. Et il bénit la loi de 1905 , qui permet la préservation des ciboires , calices et autres " vaisselles liturgiques" que d'aucuns vendent sur les marchés , voire sur Internet . Sa préoccupation : la protection des objets de valeur détenus par les congrégations religieuses

Depuis 2019, le portail polychrome de la cathédrale d'Angers s'offre aux regards émerveillés des spécialistes. Parmi lesquels, Nathalie Le Luel, médiéviste, enseignante en iconographie médiévale à l'UCO. Instigatrice d'un colloque récent, elle parle des questions qui se posent aujourd'hui pour le choix des restaurations des monuments historiques. Et de son enseignement tant le Moyen Age a longtemps été considéré comme une période obscure.

Le " Pathys", à Marans, près de Segré, fut la maison de famille où les Bazin prenait leurs quartiers d'été. Mais alors que René Bazin fit de ses souvenirs d'enfance une ode à la ruralité; Hervé Bazin écrivit une oeuvre au vitriol contre le huis clos familial. Jean Luard, historien segréen, raconte cette histoire et les liens entretenus par les deux écrivains avec ce lieu.

Guy Massin Le Goff, conservateur des objets d'art et antiquités, raconte des épisodes peu connus sur les tribulations des statues d'Angers. Dons de familles fiortunées angevines, elles ont parfois été reléguées dans une cabane d'un parc (statue du Roi René) avant d'être érigées sur une place publique. Certaines n'ont pas fini de voyager puisqu'on parle de déplacer la statue du Roi René !

Fondateur et délégué artistique du festival Premiers plans Claude Eric Poiroux est un passionné de cinéma. Il est le propriétaire d'un lieu emblématique angevin : les 400 Coups. Il raconte la naissance de sa passion et de son cinéma d'art et d'essai quand Angers avait encore deux complexes sur le Boulevard Foch.

Elisabeth Verry est arrivée aux archives départementales en 1978 et en a pris la direction en 1990. Quand elle arrive les 4 fonctionnaires ont une « prime de savon « tant sont poussiéreux les locaux et les dossiers! Elle a passé le flambeau alors que le service compte 40 fonctionnaires , et le service s est numérisé . Institution service public , elle est devenue un outil culturel angevin incontournable . Itinéraire de cette chartiste.

Deux angevins , frères , nés au XIX ème siècle , ont marqué les esprits : l'un comme imprimeur angevin de gazettes ; l'autre comme premier traducteur d'un livre ancien chinois. L'un était connu dans les cénacles des écrivains parisiens . L'autre l'est aujourd'hui dans le monde de chercheurs puisqu'on vient aussi bien d'Amérique que de Chine pour regarder ses oeuvres . Elisabeth Verry , directrice des Archives Départementales , raconte la sage des Pavie.

Gabriel Turquet de Beauregard a pris ses marques en Anjou comme architecte des bâtiments de France . Dans un pays où le patrimoine est dense , et de qualité , il ne manque pas de sujets d'intérêts . Il a accepté de faire le tour de ses missions , et des grand projets où il a son mot à dire. Mais l'homme préfère la discussion à la confrontation .

La vigne en Anjou est une vieille histoire qui façonne les paysages, et fascine aujourd'hui une jeune génération, qui revient avec la volonté de s'ancrer dans le terroir. Ce dimanche, des animations sont prévues au Musée de la vigne de St Lambert du Lattay... et des vigneronnes y prendront la parole. L'occasion est donnée d'ouvrir le livre "Patrimoine du vin et de la vigne" avec son auteur, Thierry Pelloquet. Ce responsable du patrimoine départemental est souvent sur le terrain pour arpenter les vignobles dont la production constitue aujourd'hui une économie locale non négligeable."

Philippe Chatelier est maître d'équipage et a une meute de 30 chiens. A l'heure de l'ouverture de la chasse, il raconte l'attention des hommes à leurs chiens, mais aussi aux bêtes chassées. Loin de l'image de "viandards" qu'on veut accoler aux chasseurs. Il dit comment se crée une meute, comment on choisit les chiens en fonction de la chasse aux lièvres, lapins, chevreuils... Il s'agit d'un art, patrimoine hérité de François 1er. Il raconte le rôle de sonneurs à la trompe ou à la pibole. Il y a quinze équipages dans le département, dont certains sont gérés par des femmes. Une passion ni misogyne, ni élitaire.

Me Florian d'Oysonville, commissaire priseur angevin, disperse aux enchères publiques, 239 pièces d'or, frappées sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV. Un trésor découvert dans un manoir breton par trois ouvriers faisant des travaux de restauration. Ils vont toucher leur part de la vente de ce trésor , vente partagée avec le propriétaire. Me Antoine Béguin, avocat au barreau d'Angers, dévoile les difficultés de ces partages, car les "inventeurs", ainsi sont nommés ceux qui mettent à jour les trésors, revendiquent parfois être celui qui a donné le premier coup de pioche. Et il y a parfois à côté des lingots un testament, ou le nom du propriétaire initial. L'heureuse surprise débouche parfois sur quelques désillusions.

Dans les " Mausolées de Tombouctou" , Daniel Roussel , ancien architecte en chef de la ville d'Angers , raconte l'épisode de la destruction de ce patrimoine ... mais aussi la solidarité de la population pour cacher les manuscrits . Ces épisodes interrogent sur la protection du patrimoine dans des pays en guerre . Interrogations réactivées par la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan , ceux là même qui ont explosé des gigantesques bouddhas , venus du fond des âges . Accorde t on le même prix au patrimoine sous tous les ciueux ?

Quand on visite le Chateau de Serrant, à deux pas d'Angers, on retient les 12000 livres de la bibliothèque. Jacques Attali, essayiste, est venu récemment y consulter l'édition originale de l'Encyclopédie de Diderot. On vient aussi voir l'arbre généalogique des Ducs de la Trémoille, magnifiquement restauré. On pousse plus rarement la porte de la chapelle. Pas de clocheton pour la signaler. Elle s'intégre à l'architecture du Chateau.
Guy Massin Le Goff, ancien conservateur des objets d'art du département, raconte les artistes de Versailles qui y ont travaillé. Mansart, Lebrun, Coysevox et Collignon ont réalisé ce mausolée familial où l'ange porte votre regard vers les cieux."

La société d'horticulture de l'Anjou (SHA) est une vieille dame, issue de l'Académie des Arts et Lettres d'Angers. Jacques Bosseau, son Président, raconte l'histoire de cette société savante qui migra dans la ville, et cultiva des poires dans le jardin des Beaux Arts... Aujourd'hui, cette société, qui n'est pas anonyme, mais associative, réunit spécialistes et passionnés autour d'une même cause : l'horticulture et l'environnement.