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Le regard d'un citoyen concerné sur son territoire, pour une transition intelligente de la société.
Une invitation à l'engagement, en partenariat avec Motris.
Episodes
30 novembre 2025Théophile Choquet, comédien du souffle des mots et de l'esprit des lieux (2/3)
Théophile Choquet est comédien de vocation c’est-à-dire que l’on ressent lorsqu’on le voit jouer la marque de cet appel vers le Sacré. Théophile signifie celui qui aime Dieu. L’étymologie des noms fait parfois signe et comporte des prémonitions troublantes comme « ces suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers ». Eh bien, c’est comme cela que joue Théophile et les comédiens qui sont de sa famille d’esprit.
C’est un artiste de théâtre qui rôde dans les parages des mystiques, dans les parages des voix mortes qui se sentirent appelées par l’infini, qu’il ressuscite. Il joue et met en scène des pièces de théâtre très diverses, des pièces métaphysiques aux pièces plus intimistes, en France et dans le monde entier. Artiste de théâtre complet, protéiforme et polymorphe, son travail s'articule entre les spectacles très diversifiés qu'il présente au public : seul en scène théâtraux, lectures poétiques et littéraires, aussi bien que des stages et conférences sur les arts du spectacle.
Sur scène il se produit à Paris et dans toute la France (Festival d'Avignon, Opéra National du Rhin à Strasbourg, Orchestre de Normandie…) . Il a été invité à présenter ses spectacles dans le monde entier et déjà il transmet sa manière d’aborder l’art dramaturgique dans des ateliers et autres master class en Angleterre, en Allemagne, au Brésil, en Argentine, au Chili, en Norvège, au Danemark, ou en Roumanie où il a partagé une conférence sur son expérience de la scène et un stage de théâtre à l'Université de Targû-Mures, où il a fait siennes les recommandations des maîtres zen : « Essaie d’être aussi beau et présent sur scène qu’une vache dans un pré ».Né à Metz en 1991, enfant comédien dès l'âge de 5 ans au sein d'une troupe de théâtre amateur, le Théâtre de Verny, il y restera durant dix ans avant d'entrer au Conservatoire d’art dramatique de Metz à 15 ans, puis à 18 ans au Conservatoire de Strasbourg. Vivant à Paris depuis 2013, il est diplômé d’un Master en études théâtrales à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Formé à différents registres de théâtre, son jeu scénique est la somme de plusieurs courants et influences qu’il a étudié en France et dans le monde. Théâtre classique, théâtre physique et danse. La recherche artistique de Théophile Choquet porte une vision ouverte du théâtre, mêlant littérature et poésie, souvent dans des lieux atypiques (églises, monuments historiques, bibliothèques, bateaux).
Il parle couramment anglais, espagnol, portugais, et se produit dans différents pays et dans différentes langues.Membre de l’Association Rodez-Antonin Artaud, qui met en avant l'oeuvre-vie du poète et homme de théâtre à travers des activités depuis Rodez (Aveyron), vers Paris. Antonin Artaud lui-même artiste total a marqué l’histoire du théâtre et de la littérature dans le monde entier. Théophile Choquet a notamment présenté des conférences sur Artaud et son théâtre de la cruauté en Norvège, au Brésil, en Argentine, au Chili, et pour le théâtre national du Mexique.
Juillet 2024 : Akedia, le diable au désert, mise en scène de Francesco Agnello, avec Jules Meary et Théophile Choquet est présenté au Festival d'Avignon.
En 2020, le spectacle Bossuet, Sermons & Oraisons est créé à l’occasion des 800 ans de la Cathédrale de Metz, et repris en 2021.Théophile Choquet qui a été formé aux Conservatoires de Metz et de Strasbourg est à la fois un artiste qui honore ses racines mosellanes comme dans 57 - Inventaire de la vie d’un ouvrier mosellan où à partir d’une véritable enquête menée en Moselle par le dramaturge Philippe Minyana, sur scène Théophile et Philippe Jacq font parler les archives et objets du quotidien d'Oscar Bild, un ouvrier Mosellan, décédé à la fin des années 90. Théophile Choquet a beaucoup joué les textes de Philippe Minyana, notamment le monologue Tu devrais venir plus souvent. L’auteur lui a confié un texte inédit, constitué de faits et d’images du quotidien, mais qui ainsi rassemblés, tressent la vision allégorique d’un territoire et de son histoire récente. Que reste-t-il d’une vie ? Porter à la scène l’histoire intime d’un ouvrier Lorrain, devient un acte artistique et politique, où la petite histoire individuelle rejoint à plus grande échelle l’histoire d’une région brutalement dépossédée de son passé sidérurgique, de sa culture ouvrière car les maîtres avaient trouvés ailleurs des esclaves moins chers. Cette pièce est relate l’une des tribulations de cette histoire de l’aliénation collective de tout une classe sociale niée jusque dans son existence-même. Telle est la langue des dominants qui aboutit toujours au meurtre du réel à leur profit. Théophile sait qu’on ne peut vraiment rencontrer les autres cultures et le monde qu’à partir de cet infracassable noyau de nuit qu’est l’Amour de nos origines, de la terre des ancêtres peuplée des spectres qu’il faut apaiser et honorer afin de porter cet Amour et cette paix à travers les nombreux pays où il a voyagé en résidence d’artiste comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique ou le Brésil. De cette veine cosmopolite et interculturelle, il tire un jeu raffiné et puissant qu'il met au service de pièces qui, souvent, ont partie liée au mystères de la foi, de l'ascétisme et du sacré qui est aussi l’autre nom de ce qui n’en a pas. C'est le cas des pièces Akedia, le Diable au désert du frère Adrien Candiard, les Fioretti où qui sont le produit d’une complicité et d’une communion d’Esprit avec Jules Meary, son partenaire sur scène et d’un compagnonnage avec le metteur en scène Francesco d’Agnello.
Théophile est également diplômé d’un Master recherche en études théâtrales à l’Université Paris III Sorbonne nouvelle. A l’invitation de différentes institutions, il présente des récitals de poésie et solos de théâtre contemporain. Il s’est produit récemment avec l’Orchestre de Normandie, à la Maison de la culture du Japon et à la Bibliothèque de la Sorbonne à Paris.
A l’automne 2018, il achève une démarche artistique entamée en 2014 autour des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre. Il se consacre aussi au partage de l’œuvre du poète Antonin Artaud (1896-1948). Tout au long du mois de septembre, une grande tournée en Amérique du Sud l’a amené à présenter des spectacles et des conférences autour de l’œuvre d’Artaud qui tutoie la folie et place la mort au cœur de la condition humaine, au Brésil, en Argentine et au Chili.
« Il faut croire à un sens de la vie renouvelé par le théâtre, et où l’homme impavidement se rend le maître de ce qui n’est pas encore, et le fait naître. Et tout ce qui n’est pas né peut encore naître pourvu que nous ne nous contentions pas de demeurer de simples organes d’enregistrement.
Aussi bien, quand nous prononçons le mot de vie, faut-il entendre qu’il ne s’agit pas de la vie reconnue par le dehors des faits, mais de cette sorte de fragile et remuant foyer auquel ne touchent pas les formes. Et s’il est encore quelque chose d’infernal et de véritablement maudit dans ce temps, c’est de s’attarder artistiquement sur des formes, au lieu d’être comme des suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers. »
Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938, préfaceDroits image: Théophile Choquet
23 novembre 2025Emmanuel Pierrat, "Je crois en l'athéisme"
Comme son homonyme architecte qui, jadis, fit bâtir la cathédrale de Metz, Emmanuel Pierrat semble avoir signé un pacte avec le Diable pour que celui-ci lui accordat le don d'ubiquité, afin de se multiplier et de croître en écriture, dans les arts, au barreau avec tout ce que le monde compte de curiosa et de prestiges, de vanités peut-être. Homme de tous les réseaux et de toutes les sociétés naguère secrètes, il est partout et semble doué de tous les talents. Les muses l'ont pourvu de tous les dons sauf de celui de la paresse. Mais le Diable frelate tout car tout ce qui brille n'est pas de l'or et l'or du diable achète votre âme. Sera-t-il assez habile alchimiste pour transmuter son destin? Qui peut le dire?Droits image: Emmanuel Pierrat
16 novembre 2025Théophile Choquet, comédien du souffle des mots et de l'esprit des lieux (1/3)
Théophile Choquet est comédien de vocation c’est-à-dire que l’on ressent lorsqu’on le voit jouer la marque de cet appel vers le Sacré. Théophile signifie celui qui aime Dieu. L’étymologie des noms fait parfois signe et comporte des prémonitions troublantes comme « ces suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers ». Eh bien, c’est comme cela que joue Théophile et les comédiens qui sont de sa famille d’esprit.
C’est un artiste de théâtre qui rôde dans les parages des mystiques, dans les parages des voix mortes qui se sentirent appelées par l’infini, qu’il ressuscite. Il joue et met en scène des pièces de théâtre très diverses, des pièces métaphysiques aux pièces plus intimistes, en France et dans le monde entier. Artiste de théâtre complet, protéiforme et polymorphe, son travail s'articule entre les spectacles très diversifiés qu'il présente au public : seul en scène théâtraux, lectures poétiques et littéraires, aussi bien que des stages et conférences sur les arts du spectacle.
Sur scène il se produit à Paris et dans toute la France (Festival d'Avignon, Opéra National du Rhin à Strasbourg, Orchestre de Normandie…) . Il a été invité à présenter ses spectacles dans le monde entier et déjà il transmet sa manière d’aborder l’art dramaturgique dans des ateliers et autres master class en Angleterre, en Allemagne, au Brésil, en Argentine, au Chili, en Norvège, au Danemark, ou en Roumanie où il a partagé une conférence sur son expérience de la scène et un stage de théâtre à l'Université de Targû-Mures, où il a fait siennes les recommandations des maîtres zen : « Essaie d’être aussi beau et présent sur scène qu’une vache dans un pré ».Né à Metz en 1991, enfant comédien dès l'âge de 5 ans au sein d'une troupe de théâtre amateur, le Théâtre de Verny, il y restera durant dix ans avant d'entrer au Conservatoire d’art dramatique de Metz à 15 ans, puis à 18 ans au Conservatoire de Strasbourg. Vivant à Paris depuis 2013, il est diplômé d’un Master en études théâtrales à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Formé à différents registres de théâtre, son jeu scénique est la somme de plusieurs courants et influences qu’il a étudié en France et dans le monde. Théâtre classique, théâtre physique et danse. La recherche artistique de Théophile Choquet porte une vision ouverte du théâtre, mêlant littérature et poésie, souvent dans des lieux atypiques (églises, monuments historiques, bibliothèques, bateaux).
Il parle couramment anglais, espagnol, portugais, et se produit dans différents pays et dans différentes langues.Membre de l’Association Rodez-Antonin Artaud, qui met en avant l'oeuvre-vie du poète et homme de théâtre à travers des activités depuis Rodez (Aveyron), vers Paris. Antonin Artaud lui-même artiste total a marqué l’histoire du théâtre et de la littérature dans le monde entier. Théophile Choquet a notamment présenté des conférences sur Artaud et son théâtre de la cruauté en Norvège, au Brésil, en Argentine, au Chili, et pour le théâtre national du Mexique.
Juillet 2024 : Akedia, le diable au désert, mise en scène de Francesco Agnello, avec Jules Meary et Théophile Choquet est présenté au Festival d'Avignon.
En 2020, le spectacle Bossuet, Sermons & Oraisons est créé à l’occasion des 800 ans de la Cathédrale de Metz, et repris en 2021.Théophile Choquet qui a été formé aux Conservatoires de Metz et de Strasbourg est à la fois un artiste qui honore ses racines mosellanes comme dans 57 - Inventaire de la vie d’un ouvrier mosellan où à partir d’une véritable enquête menée en Moselle par le dramaturge Philippe Minyana, sur scène Théophile et Philippe Jacq font parler les archives et objets du quotidien d'Oscar Bild, un ouvrier Mosellan, décédé à la fin des années 90. Théophile Choquet a beaucoup joué les textes de Philippe Minyana, notamment le monologue Tu devrais venir plus souvent. L’auteur lui a confié un texte inédit, constitué de faits et d’images du quotidien, mais qui ainsi rassemblés, tressent la vision allégorique d’un territoire et de son histoire récente. Que reste-t-il d’une vie ? Porter à la scène l’histoire intime d’un ouvrier Lorrain, devient un acte artistique et politique, où la petite histoire individuelle rejoint à plus grande échelle l’histoire d’une région brutalement dépossédée de son passé sidérurgique, de sa culture ouvrière car les maîtres avaient trouvés ailleurs des esclaves moins chers. Cette pièce est relate l’une des tribulations de cette histoire de l’aliénation collective de tout une classe sociale niée jusque dans son existence-même. Telle est la langue des dominants qui aboutit toujours au meurtre du réel à leur profit. Théophile sait qu’on ne peut vraiment rencontrer les autres cultures et le monde qu’à partir de cet infracassable noyau de nuit qu’est l’Amour de nos origines, de la terre des ancêtres peuplée des spectres qu’il faut apaiser et honorer afin de porter cet Amour et cette paix à travers les nombreux pays où il a voyagé en résidence d’artiste comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique ou le Brésil. De cette veine cosmopolite et interculturelle, il tire un jeu raffiné et puissant qu'il met au service de pièces qui, souvent, ont partie liée au mystères de la foi, de l'ascétisme et du sacré qui est aussi l’autre nom de ce qui n’en a pas. C'est le cas des pièces Akedia, le Diable au désert du frère Adrien Candiard, les Fioretti où qui sont le produit d’une complicité et d’une communion d’Esprit avec Jules Meary, son partenaire sur scène et d’un compagnonnage avec le metteur en scène Francesco d’Agnello.
Théophile est également diplômé d’un Master recherche en études théâtrales à l’Université Paris III Sorbonne nouvelle. A l’invitation de différentes institutions, il présente des récitals de poésie et solos de théâtre contemporain. Il s’est produit récemment avec l’Orchestre de Normandie, à la Maison de la culture du Japon et à la Bibliothèque de la Sorbonne à Paris.
A l’automne 2018, il achève une démarche artistique entamée en 2014 autour des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre. Il se consacre aussi au partage de l’œuvre du poète Antonin Artaud (1896-1948). Tout au long du mois de septembre, une grande tournée en Amérique du Sud l’a amené à présenter des spectacles et des conférences autour de l’œuvre d’Artaud qui tutoie la folie et place la mort au cœur de la condition humaine, au Brésil, en Argentine et au Chili.
« Il faut croire à un sens de la vie renouvelé par le théâtre, et où l’homme impavidement se rend le maître de ce qui n’est pas encore, et le fait naître. Et tout ce qui n’est pas né peut encore naître pourvu que nous ne nous contentions pas de demeurer de simples organes d’enregistrement.
Aussi bien, quand nous prononçons le mot de vie, faut-il entendre qu’il ne s’agit pas de la vie reconnue par le dehors des faits, mais de cette sorte de fragile et remuant foyer auquel ne touchent pas les formes. Et s’il est encore quelque chose d’infernal et de véritablement maudit dans ce temps, c’est de s’attarder artistiquement sur des formes, au lieu d’être comme des suppliciés que l’on brûle et qui font des signes sur leurs bûchers. »
Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938, préfaceDroits image: Théophile Choquet
9 novembre 2025Emmanuel Pierrat, L'Affaire Céline
En 2021, Le Monde révélait au grand public la découverte de 6 000 feuillets inédits de Céline, dont Guerre et Londres, parus depuis chez Gallimard. Emmanuel Pierrat, avocat de Jean-Pierre Thibaudat, l'homme qui a conservé et décrypté ces feuillets durant 40 ans, raconte les dessous de cet incroyable aventure littéraire.
Le 5 août 2021, la une du Monde annonce la réapparition de six mille feuillets manuscrits de Louis-Ferdinand Céline que l'on croyait détruits. Ils étaient en possession d'un ancien journaliste de Libération, Jean-Pierre Thibaudat, qui a d'abord contacté, en juin 2020, les deux héritiers de la veuve de l'écrivain, sans lien de parenté avec elle. Cette découverte provoque un immense émoi dans le monde des lettres, en France comme à l'étranger.
Et les inédits Guerre, Londres et La Volonté du roi Krogold, qui paraissent bientôt chez Gallimard, rencontrent un vif succès.
Jean-Pierre Thibaudat, menacé de poursuites pour recel, a remis le " trésor " à la police judiciaire, laquelle finira par classer le dossier sans suite. Il ne révélera qu'en août 2022 de qui il tenait ces pages qu'il a passé des années à déchiffrer : travail colossal, pourtant ignoré par les ayants droit.
Toutefois, nombre d'interrogations subsistent. Céline a-t-il su que ses manuscrits avaient été sauvés ? Pourquoi les centaines de feuillets inédits de Casse-pipe ne sont-ils pas publiés en tant que tels ? Les manuscrits seront-ils un jour accessibles aux chercheurs ? Le procès que veulent intenter les descendants de la fille de Céline – qui avait renoncé à la succession en 1961 – a-t-il une chance d'aboutir ?
Qu'en est-il, enfin, du " dossier juif " constitué par Céline pour écrire ses pamphlets antisémites ?
Autant de questions examinées par l'un des principaux protagonistes de l'incroyable " affaire Céline " qui débute en juin 1944, ici racontée dans son intégralité.Droits image: Emmanuel Pierrat
26 octobre 2025Guillaume Dezaunay, Dieu est Justice sociale
Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l'Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l'asservissement par l'argent et s'oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu'il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d'autrui. Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre autorité ne légitime pas notre domination mais oblige au service des autres.
Dans bien des cas, pourtant, cet enseignement n'est guère accueilli ; pour nombre de chrétiens une foi authentique s'accommode fort bien de privilèges indécents. Comment briser la logique mortifère de l'appropriation et de la privatisation du monde ? S'inspirant des textes évangéliques, Guillaume Dezaunay invite à raviver en nous la soif de justice, à participer à la construction d'un autre régime économique et à déployer une spiritualité de la désappropriation et de la mise en commun. Jusqu'à parler d'un « Christ rouge ».
Auteur et Professeur agrégé de philosophie, Guillaume Dezaunay enseigne cette discipline dans un lycée à Metz ainsi qu'en maison d'arrêt. Il est l'auteur d'un roman publié en 2018 aux éditions Balland : La mort est un problème à résoudre.Droits image: Léna George RCF
19 octobre 2025Ramutis Petniūnas, l'âme lituanienne à Metz
Merci à la traductrice Lituanienne Asat Dambrauskaite, épouse de Philippe Cossalter et co-commissaire d’une exposition sélectionnée parmi cent projets, dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France. « J’ai découvert, à Vilnius, cette installation de 250 crucifix lituaniens qu’il fallait absolument montrer. » « En Lituanie, il y a un art de la croix », poursuit Philippe Cossalter. « On les retrouve partout, dans la campagne, dans les maisons… Au XIXe siècle, les Russes ont voulu enlever les traces du catholicisme qui faisaient tache dans un monde orthodoxe et les croix sont devenues, par réaction, un art national. »
Installée dans l’ancien chœur de la chapelle, l’installation de Ramutis Petniūnas a été le point de départ pour réunir d’autres objets de dévotion religieuse, comme ce Christ pensif qui fut transporté dans une charrette sur l’avenue principale de Vilnius, en 1977, pour recevoir la bénédiction d’un prêtre opposé au régime soviétique. Ramutis Petniūnas a revisité chacune de ces douze sculptures en bois représentant des saints, accompagnées également d’un texte de l’écrivaine Solveiga Masteikaité.
À l’étage, douze sculptures en bois réalisées par des créateurs de croix lituaniens, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, ont été revisitées par Ramutis Petniūnas ; ce dernier prenant le soin d’ajouter un petit ourson à une Pietà, une bulle de cristal à l’archange Michel, ou un chariot de supermarché à sainte Madeleine. Dans ce parcours, l’art contemporain trouve aussi toute sa place, avec le retable monumental de l’artiste alsacienne Mina Mond, les deux Madones en textile de l’artiste lituanienne Indra Marcinkeviciene, ou ces figures sculptées de sainte Barbe par les artistes messins Jean-Marie Wunderlich et Philippe Buiatti. Mais c’est dans l’ancien confessionnal qu’on termine, seul(e) sa visite pour entendre « la Prière de la parole juste », prononcée par le poète lituanien Sigitas Geda en 1991, un an après l’indépendance de son pays.
Droits image: Gilles Wirtz Républicain Lorrain
12 octobre 2025Philippe Cossalter, la chapelle Sainte Blandine : un nouveau lieu d'art à Metz
La Chapelle Sainte-Blandine est la chapelle désacralisée de l’ancien hôpital Sainte-Blandine situé à Metz. Le lieu se destine à présent à la culture, aux arts, à la musique, au théâtre, aux expositions et aux spectacles. Les locaux peuvent aussi être loués pour des évènements privés ou professionnels.
Philippe Cossalter et Asta Dambrauskaite sont deux professeurs de droit passionnés de culture. Ils ont décidé de prendre en charge la restauration de la Chapelle Sainte-Blandine pour la transformer en lieu d’art au cœur de la ville de Metz. Leurs passions complémentaires pour les arts graphiques en particulier la sculpture et la peinture, pour la musique, la littérature et la poésie, trouvent un nouvel écrin dans la Chapelle.Droits image: Philippe Cossalter
5 octobre 2025Le Rabbin Gabriel Hagai, un mystique Juif pour la Paix et la Justice envers les Palestiniens (2/2)
L'une de mes rencontres les plus marquantes d'un été qui, pourtant, n'en manqua pas s'est déroulé lors du festival anarcho-chrétien des Poussières à Goshen près de Dijon. Le Rabbin (pas si) orthodoxe Gabriel Hagai condamne sans ambiguïté ce qu'il nomme lui-même "la politique génocidaire de l'Etat d'Israël et le sionisme en tant qu'idéologie colonialiste". Ce kabbaliste iconoclaste ne craint pas d'adopter une position ferme et courageuse qui lui vaut d'être persona non grata en Israël. Dans son ouvrage, Itinéraire d'une initiation, il affirme: "Ce n’est pas nous qui attendons le Messie, mais le Messie qui nous attend. Pour répondre a cette attente, seul l’établissement d’un monde de justice et d’amour hatera la rédemption – car la promesse faite au peuple juif possède une valeur universelle".
Droits image: Yann Porte et le Rabbin Gabriel Hagai
28 septembre 2025Le Rabbin Gabriel Hagai, un mystique Juif pour la Paix et la Justice envers les Palestiniens (1/2)
L'une de mes rencontres les plus marquantes d'un été qui, pourtant, n'en manqua pas s'est déroulé lors du festival anarcho-chrétien des Poussières à Goshen près de Dijon. Le Rabbin (pas si) orthodoxe Gabriel Hagai condamne sans ambiguïté ce qu'il nomme lui-même "la politique génocidaire de l'Etat d'Israël et le sionisme en tant qu'idéologie colonialiste". Ce kabbaliste iconoclaste ne craint pas d'adopter une position ferme et courageuse qui lui vaut d'être persona non grata en Israël. Dans son ouvrage, Itinéraire d'une initiation, il affirme: "Ce n’est pas nous qui attendons le Messie, mais le Messie qui nous attend. Pour répondre à cette attente, seul l’établissement d’un monde de justice et d’amour hatera la rédemption – car la promesse faite au peuple juif possède une valeur universelle".
Droits image: Yann Porte et le Rabbin Gabriel Hagai
21 septembre 2025Le Diable au désert : Théophile Choquet, Jules Meary et Francesco d'Agnello
D'après Adrien Candiard. Merci à Teresa Padova de m'avoir conseillé cette pièce Carmel de Plappeville 9 mars 2025.
La pièce écrite par le frère dominicain Adrien Candiard ! « Akedia, le diable au désert » raconte la confrontation entre un moine ermite et le diable. Francesco Agnello met en scène cette pièce de théâtre au sein de laquelle s’oppose la sagesse d’un Père du désert face aux ruses du démon. L'acédie est la mélancolie, la dépression qui peut s'emparer des moines et les faire douter de leur vocation. Cette pièce est une magnifique mise en scène des dangers et de la difficulté du combat spirituel.Droits image: Affiche d'"Akedia, le diable au désert"
14 septembre 2025Ernst Zürcher, Les arbres, intermédiaires entre visible et invisible
Ernst Zürcher, né en 1951, est un ingénieur forestier suisse, professeur et chercheur en sciences du bois. Il est l'auteur d'essais dont la particularité est une approche sensible et un intérêt marqué pour les caractéristiques mystérieuses et imperceptibles des arbres.
Ernst Zürcher a d'abord suivi une formation professionnelle d'ingénieur forestier à l'École polytechnique fédérale de Zurich, avant de soutenir une thèse sur la morphologie des arbres et l'anatomie du bois. Il a enseigné à l'École polytechnique fédérale de Zurich, ainsi qu'à l'École polytechnique fédérale de Lausanne puis à la Haute École spécialisée bernoise dont il devient professeur émérite et chercheur en sciences du bois. Il étudie plus particulièrement les structures temporelles des arbres (chronobiologie) et les influences du milieu sur l'anatomie de leurs bois.
A la retraite, Ernst Zürcher continue les conférences pour défendre les forêts, pour démontrer son impact sur l'humanité, et sur la santé notamment. Il explique les connexions entre la faune et la flore. Il vulgarise les concepts de bioacoustique et de sylvosphère.
Scientifique atypique qui lie le pragmatisme à la spiritualité, il est parfois considéré comme un poète.
Ernst Zürcher met en avant les liens qui selon lui unissent les êtres humains et les arbres, soulignant les bienfaits dont les arbres sont la source. Son approche a suscité le scepticisme de certains de ses confrères, devant cette véritable spiritualité de l'arbre qu'il met en évidence. Il bénéficie aussi du soutien du botaniste Francis Hallé même si le spiritualisme de ce dernier est beaucoup moins marqué.
Pour Ernst Zürcher, la santé matérielle et spirituelle de l’Humanité est indissociable de celle des forêts. Et en cela, il s'inscrit dans des traditions culturelles et spirituelles animistes ou totémiques très anciennes présentes sur tous les continents.
Ernst Zürcher explore ainsi au cours de ses recherches les liens qui peuvent unir le nombre d'or et la forme des cônes des conifères, les états de l'eau, et considère la forêt dans son ensemble comme un organisme à part entière, un tout interconnecté. Aussi bien dans ses publications que dans ses interventions publiques, il met souvent en évidence la pertinence de la démarche anthroposophique de Rudolf Steiner basée sur le maintien réciproque des espèces. Tout est un mais pas n'importe comment. Des énergies subtiles circulent pour assurer l'équilibre et l'harmonie de chaque espèces et de chaque individu au sein de la biosphère, du vivant et même de l'univers. Il prône la nécessité de restituer une place sensible aux arbres dans nos vies, y compris et surtout en ville. Il défend l'idée du respect mutuel entre tous les êtres vivants de l'écosystème, à savoir la faune et la flore, pour mieux vivre ensemble. Et la forêt est une véritable source d'inspiration pour y parvenir. Son travail met en évidence que les arbres sont bénéfiques à la santé et que la sylvothérapie est une discipline pertinente issue de traditions ancestrales, notamment japonaises comme le Shinrin-Yoku.Droits image: Yann Porte et Ernst Zürcher
7 septembre 2025Adrien Louandre, Dieu n'est pas mort en Enfer
Rencontre avec l'auteur Adrien Louandre pour présenter son ouvrage "Dieu n'est pas mort en Enfer" sur la résistance des prêtres chrétiens dans les camps nazis, une émission enregistrée à l'occasion du festival des Chrétiens libertaires et révolutionnaires des Poussières de Goshen.Droits image: Adrien Louandre
27 août 2025Guillaume Dezaunay, Le Christ rouge (2/2)
Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l'Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l'asservissement par l'argent et s'oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu'il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d'autrui.
Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre autorité ne légitime pas notre domination mais oblige au service des autres. Dans bien des cas, pourtant, cet enseignement n'est guère accueilli ; pour nombre de chrétiens une foi authentique s'accommode fort bien de privilèges indécents.
Comment briser la logique mortifère de l'appropriation et de la privatisation du monde ? S'inspirant des textes évangéliques, Guillaume Dezaunay invite à raviver en nous la soif de justice, à participer à la construction d'un autre régime économique et à déployer une spiritualité de la désappropriation et de la mise en commun. Jusqu'à parler d'un « Christ rouge ».
Auteur et professeur agrégé de philosophie, Guillaume Dezaunay enseigne cette discipline dans un lycée à Metz ainsi qu'en maison d'arrêt. Il est l'auteur d'un roman publié en 2018 aux éditions Balland : La mort est un problème à résoudre.Droits image: Léna George RCF
20 août 2025Guillaume Dezaunay, Le Christ rouge (1/2)
Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l'Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l'asservissement par l'argent et s'oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu'il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d'autrui.
Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre autorité ne légitime pas notre domination mais oblige au service des autres. Dans bien des cas, pourtant, cet enseignement n'est guère accueilli ; pour nombre de chrétiens une foi authentique s'accommode fort bien de privilèges indécents.
Comment briser la logique mortifère de l'appropriation et de la privatisation du monde ? S'inspirant des textes évangéliques, Guillaume Dezaunay invite à raviver en nous la soif de justice, à participer à la construction d'un autre régime économique et à déployer une spiritualité de la désappropriation et de la mise en commun. Jusqu'à parler d'un « Christ rouge ».
Auteur et professeur agrégé de philosophie, Guillaume Dezaunay enseigne cette discipline dans un lycée à Metz ainsi qu'en maison d'arrêt. Il est l'auteur d'un roman publié en 2018 aux éditions Balland : La mort est un problème à résoudre.Droits image: Léna George RCF
13 août 2025Alexis Robert, La simplicité volontaire d'un lanceur de possible
Aux portes de la forêt de Brocéliande, Alexis Robert habite une kerterre qui se fond visuellement dans la nature. Le Breton était en quête d’un habitat aligné avec sa philosophie de vie?: « Nous ne sommes que de passage sur cette terre. Une espèce parmi tant d’autres. Et pas la mieux adaptée. »
Sa cabane ronde, il l’a rêvée pendant 50 ans. Celui qui a eu plusieurs vies dans une vie a toujours été à contre-courant.
Élevé chichement par une « grand-mère paralysée », le garçon a grandi en apprenant à se contenter de peu.
Des fermes à l’usine, de l’enseignement à la première coopérative bretonne bio, la « sobriété heureuse » a toujours guidé ses pas tambour battant.
Un état d’esprit devenu indissociable d’un mode de vie minimaliste. À la retraite, il a fait le choix de vivre en autarcie. Son cocon est né d’un chantier participatif il y a plus de 20 ans. « Ça mesure 10 m2, je n’ai pas besoin de plus », annonce-t-il, en poussant la porte vitrée de sa maisonnette.
Elle a été modelée à la main, avec un mélange à base de chaux, de sable, de paille, de terre et de chanvre. Le dôme a, lui, été réalisé avec des branches de châtaignier, tressées à la façon d’un panier en osier. « Les tiges qui dépassent me servent de porte-manteaux », sourit celui qui optimise le moindre m2.
Un lit, son bureau, le poêle à bois pour affronter les températures hivernales et des clowns en guise de déco… Voilà ses essentiels.
Celui qui vit « au rythme des saisons » démarre ses journées avec «une salade de pissenlit, d’ortie et de plantain en écoutant France Inter. Car le végétarien vit sobrement jusque dans l’assiette.
Sans frigo « mais avec un four solaire », il se ravitaille en épicerie bio une fois par mois pour varier ses plats à base de légumes du potager. Ni plus ni moins.
Par ricochet, l’eau qu’il consomme, il la puise dans une source à trois kilomètres de sa kerterre, et sa douche, est alimentée par l’énergie solaire.
Celui qui limitait l’utilisation de sa voiture à 5?000 kilomètres par an a fait le choix de s’en séparer. « C’est ça, l’esprit de la transition ? », sourit celui qui est auteur de plusieurs essais présentant son mode vie.
La quête est « encore longue », dixit l’intéressé, mais celui qui perçoit 1050 € de retraite vit « heureux avec 150 € par mois » Le reste de son pécule ne dort pas en banque, l’octogénaire parraine « une trentaine d’enfants vulnérables » à travers le monde. Là où son argent «?est vraiment important. »
Si Alexis Robert vit en apparence reclus, à des années-lumière du train de vie de milliers de Français, il partage aussi son havre de paix avec plusieurs habitants. « Ici, c’est la kerterre d’Évelyne, elle y vit depuis 2015, Moussa est, lui, là depuis trois ans…?», guide-t-il entre les bruyères.
Sur les 2,5 hectares du site de La Guette, un écolieu est né.
Berceau de nombreux rassemblements autour de l’écologie pour voir « éclore de nouveaux mondes », il est aussi devenu un refuge où «près de 2000 visiteurs » s’accordent une pause chaque année.
J’aide les SDF comme les PDG à trouver un sens à leur vie à travers la culture de la terre. Ils se ressourcent dans un environnement préservé, en logeant dans une de nos paillourtes.
Lui n’attend rien ou presque – 10 € de cotisation à l’association – en retour.
Et accueille leur détresse comme nul autre pareil. Alexis Robert est un homme bon. Au sens noble du terme.
Un utopiste qui prouve par l’exemple, qu’il n’existe pas une seule façon de laisser entrer la lumière, pas une seule façon, d’habiter la terre…Droits image: Yann Porte et Alexis Robert
6 août 2025Alexis Robert, La joie d'aider les autres
Aux portes de la forêt de Brocéliande, Alexis Robert habite une kerterre qui se fond visuellement dans la nature. Le Breton était en quête d’un habitat aligné avec sa philosophie de vie?: « Nous ne sommes que de passage sur cette terre. Une espèce parmi tant d’autres. Et pas la mieux adaptée. »
Sa cabane ronde, il l’a rêvée pendant 50 ans. Celui qui a eu plusieurs vies dans une vie a toujours été à contre-courant.
Élevé chichement par une « grand-mère paralysée », le garçon a grandi en apprenant à se contenter de peu.
Des fermes à l’usine, de l’enseignement à la première coopérative bretonne bio, la « sobriété heureuse » a toujours guidé ses pas tambour battant.
Un état d’esprit devenu indissociable d’un mode de vie minimaliste. À la retraite, il a fait le choix de vivre en autarcie. Son cocon est né d’un chantier participatif il y a plus de 20 ans. « Ça mesure 10 m2, je n’ai pas besoin de plus », annonce-t-il, en poussant la porte vitrée de sa maisonnette.
Elle a été modelée à la main, avec un mélange à base de chaux, de sable, de paille, de terre et de chanvre. Le dôme a, lui, été réalisé avec des branches de châtaignier, tressées à la façon d’un panier en osier. « Les tiges qui dépassent me servent de porte-manteaux », sourit celui qui optimise le moindre m2.
Un lit, son bureau, le poêle à bois pour affronter les températures hivernales et des clowns en guise de déco… Voilà ses essentiels.
Celui qui vit « au rythme des saisons » démarre ses journées avec «une salade de pissenlit, d’ortie et de plantain en écoutant France Inter. Car le végétarien vit sobrement jusque dans l’assiette.
Sans frigo « mais avec un four solaire », il se ravitaille en épicerie bio une fois par mois pour varier ses plats à base de légumes du potager. Ni plus ni moins.
Par ricochet, l’eau qu’il consomme, il la puise dans une source à trois kilomètres de sa kerterre, et sa douche, est alimentée par l’énergie solaire.
Celui qui limitait l’utilisation de sa voiture à 5?000 kilomètres par an a fait le choix de s’en séparer. « C’est ça, l’esprit de la transition ? », sourit celui qui est auteur de plusieurs essais présentant son mode vie.
La quête est « encore longue », dixit l’intéressé, mais celui qui perçoit 1050 € de retraite vit « heureux avec 150 € par mois » Le reste de son pécule ne dort pas en banque, l’octogénaire parraine « une trentaine d’enfants vulnérables » à travers le monde. Là où son argent «?est vraiment important. »
Si Alexis Robert vit en apparence reclus, à des années-lumière du train de vie de milliers de Français, il partage aussi son havre de paix avec plusieurs habitants. « Ici, c’est la kerterre d’Évelyne, elle y vit depuis 2015, Moussa est, lui, là depuis trois ans…?», guide-t-il entre les bruyères.
Sur les 2,5 hectares du site de La Guette, un écolieu est né.
Berceau de nombreux rassemblements autour de l’écologie pour voir « éclore de nouveaux mondes », il est aussi devenu un refuge où «près de 2000 visiteurs » s’accordent une pause chaque année.
J’aide les SDF comme les PDG à trouver un sens à leur vie à travers la culture de la terre. Ils se ressourcent dans un environnement préservé, en logeant dans une de nos paillourtes.
Lui n’attend rien ou presque – 10 € de cotisation à l’association – en retour.
Et accueille leur détresse comme nul autre pareil. Alexis Robert est un homme bon. Au sens noble du terme.
Un utopiste qui prouve par l’exemple, qu’il n’existe pas une seule façon de laisser entrer la lumière, pas une seule façon, d’habiter la terre…Droits image: Yann Porte et Alexis Robert
30 juillet 2025Maxime Le Moing et ses promenades sonores : la "Balade Zinzin" (2/2)
Maxime Le Moing est un performeur et guide nature originaire de Metz. Il crée des expériences audios immersives mêlant écoute du vivant, savoir naturaliste, humour et créations originales.
La "Balade Zinzin" est une promenade immersive et ludique, d’environ 45 minutes proposée à tout public, et adaptable jusqu’à 50 personnes dans laquelle Maxime Le Moing incarne un « guide nature fantasque et érudit », mariant science naturaliste, bioacoustique et imagination pour mettre en avant la vie sonore insoupçonnée autour de nous.
Droits image: Léna George RCF
18 juillet 2025Maxime Le Moing et ses promenades sonores : la "Balade Zinzin" (1/2)
Maxime Le Moing est un performeur et guide nature originaire de Metz. Il crée des expériences audios immersives mêlant écoute du vivant, savoir naturaliste, humour et créations originales.
La "Balade Zinzin" est une promenade immersive et ludique, d’environ 45 minutes proposée à tout public, et adaptable jusqu’à 50 personnes dans laquelle Maxime Le Moing incarne un « guide nature fantasque et érudit », mariant science naturaliste, bioacoustique et imagination pour mettre en avant la vie sonore insoupçonnée autour de nous.
Droits image: Léna George RCF
5 juillet 2025Guy Gilbert, l'homme qui transformait la violence en Amour
Guy Gilbert est né en Charente-Maritime, à Rochefort sur mer, le 12 septembre 1935 dans une famille ouvrière de quinze enfants.
Sa vocation se déclare très tôt, à l’âge de treize ans et c’est comme séminariste qu’il accomplit son service militaire en pleine guerre d’Algérie. C'est à Alger qu'il finit son séminaire. Il est ordonné prêtre en 1965 et nommé vicaire à Blida en Algérie. Il est prêtre du diocèse d'Alger de 1965 à 1970. Là-bas, Guy GILBERT rencontre dans la rue un enfant de 12 ans qui vient se réfugier chez lui et réoriente sa vocation vers l’aide et l’éducation spécialisée envers les enfants des rues et les marginaux. Après 13 années en Algérie, Guy GILBERT retourne à Paris en 1972. Il s’installe alors dans le 19ème arrondissement et sillonne en moto les rues de la capitale afin de venir en aide aux adolescents livrés à eux-mêmes. Afin de comprendre au mieux ce que ces derniers peuvent vivre, il adopte leur apparence vestimentaire et leur langage, ce qui lui vaudra le surnom de « prêtre des loubards ». Il obtient son diplôme d’éducateur spécialisé. Dans les années 70, alors qu’il travaille pour une équipe de prévention dans les rues de Paris et organise des camps de jeunes dans les Gorges du Verdon, l’idée naît de créer sa propre structure d’aide aux jeunes, ce sera l’aventure de la Bergerie de Faucon.
De retour à Paris, il exerce son activité de prêtre dans la rue et devient éducateur spécialisé pour les jeunes délinquants dans le 19e arrondissement.
En 1974, grâce à un legs, Guy Gilbert achète une ferme à La Palud-sur-Verdon, « une ruine loin de Paris », pour y installer un lieu d'accueil, la « Bergerie de Faucon » où, avec une équipe d'éducateurs, il tente de réinsérer des jeunes en difficulté, par le travail et le lien avec les animaux.
Le 12 avril 2003, il officie pendant le mariage du prince Laurent de Belgique, fils cadet du roi Albert II de Belgique, et de Claire Coombs en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles. En 2011, il participe à la première communion de leur fille, la princesse Louise.
En 2005, le président de la République Jacques Chirac le nomme chevalier de la Légion d'honneur, un insigne que lui remet l'abbé Pierre un an plus tard.
Il siège comme « personnalité qualifiée » au cabinet du Défenseur des droits.
Il est chroniqueur dans le quotidien La Croix et sur Radio Notre-Dame.
Le 9 décembre 2017 il participe à la cérémonie de funérailles du chanteur Johnny Hallyday à l'église de la Madeleine à Paris, toujours avec son célèbre blouson de cuir noir.
Le 7 décembre 2018, il est fait chanoine de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Toute sa vie, Guy Gilbert s'est occupé des loubards parisiens. Il relate ses activités dans ses livres. Il défend ces jeunes rejetés par la société et rappelle la responsabilité de notre société d'exclusion dans l'état de ces derniers.
Guy Gilbert est connu pour son registre de langue emprunté à la rue et pour son aspect de loubard puisqu'il arbore volontiers un blouson en cuir bardé de badges.
Il était régulièrement invité à l'émission radiophonique Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL. Il participe à des émissions à forte audience aussi bien à la radio (ex. : Europe 1, Sud Radio, France Inter…) qu'à la télévision (ex. : TF1, France 2, M6, LCI, TV5 Monde, Public Sénat…). Il témoigne de son expérience et de son espérance en écrivant une quarantaine de livres. Il intervient dans de nombreux débats et conférences partout en France et même à l'étranger, dans les pays de l'Est et jusqu'en Amérique du Nord.
Il intervient aussi chaque mercredi de 22 heures à minuit sur les ondes de Radio Notre-Dame dans l'émission Écoute dans la Nuit.
En Belgique, le père Guy Gilbert a concélébré la messe du mariage de son ami le prince Laurent de Belgique avec Claire Coombs et a baptisé leurs trois enfants : la princesse Louise, les princes Nicolas et Aymeric. Il célèbre le mariage de Jamel Debbouze et Mélissa Theuriau le 7 mai 2008, puis celui de Stromae le 12 décembre 2015 à Malines.
En 2006, il a concélébré une messe en l’honneur du fondateur de l'Opus Dei, Josemaria Escriva de Balaguer, à Paris avec André Vingt-Trois.
Le 20 décembre 2007, il accompagne le président Sarkozy au Vatican pour une visite officielle au pape Benoît XVI. Le 11 septembre 2015, à l'occasion de ses 80 ans et de ses cinquante ans de sacerdoce, il est invité à célébrer une messe avec le pape François, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Le 9 décembre 2017, il officie lors des obsèques de Johnny Hallyday à l'église de la Madeleine.
« Notre monde est fou. Tout va trop vite. Pas seulement les transports ou les nouvelles technologies. On ne mange même plus, on bouffe dans des "fast food". On ne parle plus, on jacasse sans arrêt. Une information-marchandise chasse la précédente. On ne regarde pas, on zappe. On ne vit pas, on survit. Il est urgent de prendre le temps de la lenteur.
Refuse la précipitation, garde du temps pour toi. Tu apprendras que le monde est magnifique si tu sais le contempler ; que la nature apporte de la joie si on la respecte et qu'on collabore avec elle ; que les humains sont passionnants, qu'ils méritent notre attention, au sein de la famille, au travail, dans le cercle de nos amis…
Et tu apprendras aussi à t'écouter, à te valoriser, à t'aimer. Alors, aie de la bienveillance pour toi-même, et goûte à la beauté du monde ! »
Guy GilbertDroits image: Guy Gilbert et Yann Porte
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