L'invasion de l'Ukraine par la Russie a commencé le 24 février 2022, déclenchant une guerre aux portes de l'Europe. Retrouvez ici l'ensemble des articles des rédactions RCF.
La Russie est-elle allée trop loin dans la paramilitarisation ? La question se pose après la tentative de coup de force d’Evgueni Prigojine et sa milice Wagner. Comme le reste du monde, le Kremlin a développé les Sociétés militaires privées (SMP) pour répondre à l’affaiblissement de son armée à la fin de la guerre froide. Seulement, Moscou semble être allé trop loin dans l’utilisation des mercenaires, en leurs confiant des missions aussi régaliennes que la lutte armée.
La visite à Moscou de l'émissaire du Vatican, le cardinal italien Matteo Zuppi, montre que le Saint-Siège renoue avec une "diplomatie classique". Après les "maladresses" et critiques du souverain pontife à l'encontre de la Russie, il y a une "reprise en main de la diplomatie pontificale". Sans doute estime-t-on au Vatican que "le pape a trop été en première ligne". La visite du cardinal Zuppi en Russie ressemble plus à une tentative de dialogue qu'une réelle médiation.
Chaque vendredi, le PressClub revient sur les sujets qui ont fait l’actualité dans la semaine. Une heure d’échanges avec des journalistes, invités pour décrypter l’actualité. Ce vendredi 14 octobre 2022, c’est Vincent de Féligonde, chef du service économique et social à La Croix, et Bernard Lecomte, ancien rédacteur en chef du Figaro Magazine, qui étaient à l’antenne pour débattre autour de cette question : sommes-nous entrés dans une troisième guerre mondiale ?
Comment travailler sur la guerre en Ukraine ? Si les journalistes nous racontent le conflit à la source, depuis un an, des analystes sont très présents dans les médias pour décoder l’invasion russe, les mouvements de troupes, la géostratégie et pour émettre des hypothèses sur la suite. À l’heure où ces décryptages de terrain et où ces narrations de guerre sont devenues un véritable champ de bataille, comprendre leur méthode et leur approche est un enjeu clé. Tous travaillent en sources ouvertes et s’appuient sur leur expérience, en acceptant de se laisser surprendre par un conflit imprévisible.
Outre la conquête territoriale, sur quelle idéologie repose l’invasion déclenchée par la Russie en Ukraine il y a bientôt huit mois ? Au Kremlin, elle est vécue et présentée comme l’aboutissement armé d’une guerre de civilisation opposant l’Occident au monde russe. Vladimir Poutine veut dresser son pays comme le dernier bastion des valeurs chrétiennes conservatrices face à une Europe décadente. Pour alimenter son idéologie, il s’appuie sur un agglomérat de théories et de doctrine qui lui permettent de justifier une “voie russe”.
Alors que l’offensive russe en Ukraine entre dans son troisième mois, un prêtre français mène l’enquête sur le terrain pour recueillir le témoignage des survivants. Le Père Patrick Desbois a entamé un travail méthodique sur les traces des crimes de guerre en Ukraine. Coordinateur scientifique du mémorial juif de Babi Yar à Kiev, il est connu pour avoir travaillé sur la Shoah par balles, soit l'assassinat d'un million et demi de juifs en Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il répond à Thomas Cauchebrais (RCF Anjou).
Quand, il y a un an, la Russie a tenté d'envahir l'Ukraine le 24 février 2022, nous avons été incrédules. Tous - hommes politiques, journalistes, universitaires, etc. - nous n'avons pas cru à cette guerre car elle semblait irrationnelle. Pour l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, nous avons eu la même attitude que certains pacifistes en 1914, juste avant la Grande Guerre. Il analyse ce déni occidental de la guerre.
Un an jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, que retient-on de cette guerre interétatique qui se poursuit et comment a-t-elle changé l’ordre mondial ?
C'était il y a un an jour pour jour. Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonçait dans un discours l'invasion de l'Ukraine, avant que les premières bombes ne s'écrasent sur Kiev, Marioupol, Odessa. Malgré la guerre, le Parlement ukrainien a inflexiblement poursuivi son travail. C'est d'abord dans la persévérance des institutions que se joue la démocratie.
Il y a un an, le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une invasion de l’Ukraine. Une “opération spéciale” selon le maître du Kremlin qui a débouché sur une guerre qui dure et qui a mis près de huit millions de personnes sur les routes européennes selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Parmi eux, 4 millions ont rejoint un pays de l'Union européenne intégrant ainsi le mécanisme de protection temporaire mis en place par l'UE dès le début de l'invasion. La France en accueille 134 000 sur son sol. Et face à un conflit qui s’inscrit dans le temps long, les exilés doivent maintenant reconstruire leurs perspectives. Cela implique : le français, un logement ou encore du travail.
Elles ont fui la guerre il y a presque trois mois. Plus de 13 millions de personnes ont été forcées de quitter leur domicile en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Elles sont au moins 70.000 en France selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Une nouvelle vie à reconstruire, souvent dans la difficulté et la précarité.
C'est un bien triste anniversaire qui se profile ce vendredi 24 février. Un an de la guerre en Ukraine. Un an de bombardements, de morts, de familles dévastées, de nuits d’angoisse, de journées dans le froid sans gaz, ni électricité… mais aussi d’espérance et de gratitude.
La course à l'échalotte de l'armement de l'Ukraine par l'occident est dangereuse, d'abord pour l'Ukraine. La Russie résiste économiquement et reprend du terrain militairement. N'est-il pas temps d'écouter l'appel du Vatican à la "désescalade" ?
L’invasion de l’Ukraine il y a presque un an rappelle d’autres invasions, d’autres conquêtes. L’implication de la Pologne dans le conflit actuel comme la méfiance des États baltes vis-à-vis de la Russie ont un goût de déjà vu. Au début du XIXe siècle, en se lançant à la conquête de l’immensité Russe, Napoléon signait la fin de son Empire.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine fait aussi rage sur le plan religieux et divise l’Église orthodoxe.
L’ONG stéphanoise Pompiers Humanitaires Français s’implique à nouveau dans la solidarité pour l’Ukraine. Elle a fait l’acquisition d’une berce et d’un camion porteur qu’elle va envoyer à la frontière ukrainienne pour de la médecine mobile.
En visite à Kiev la semaine dernière, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé un nouvel "agenda" pour le soutien militaire français. Mais pour le moment, le soutien aux troupes ukrainiennes de la part de la France est modeste : dixième en termes de livraisons d’armes, bien loin après les États-Unis mais aussi le Royaume-Uni, la Pologne ou l'Allemagne. La France en fait-elle assez pour soutenir le pays de Volodymyr Zelensky ?
La guerre a fait son retour sur le sol européen en 2022. À quelques jours de Noël, le Kremlin a annoncé qu’il n’y aurait pas de "trêve de Dieu", c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de pause dans les conflits à l’occasion de la nuit de Noël. La communauté Sant'Egidio, qui œuvre à la paix, déplore cette situation.
Le président Volodymyr Zelensky a été reçu en héros ce mercredi à Washington pour demander un nouveau soutien militaire et financier. Au même moment, l’ancien président russe Dmitri Medvedev, était à Pékin pour demander le soutien de Xi Jinping. Comment interpréter cette nouvelle séquence dans la guerre en Ukraine alors que le conflit semble s’établir dans la durée ? Quel est l'impact de cette guerre européenne ailleurs dans le monde ?
Sur fond de Covid et de tentative d’invasion russe, la question de l’élargissement européen est revenue sur le devant de la scène cette année. De l’Ukraine au Kosovo, en passant par la Moldavie et la Géorgie, quatre nouveaux pays ont déposé leur candidature entre juin et décembre 2022. Aujourd’hui, ce nouveau défi d’ouverture doit se lire à l'aune du nouvel agenda stratégique de l'Union européenne qui veut se définir comme une puissance mondiale. Seulement Bruxelles doit maintenant gérer la frustration de certains pays comme la Serbie qui sont dans l’antichambre de l’UE depuis dix ans. Un vide qui laisse la porte ouverte à d'autres stratégies d’influence et qui va obliger les 27 à repenser leur processus d’adhésion à la mesure de leurs nouvelles ambitions.
Chaque année, le troisième dimanche de l'Avent marque le début de l'opération La Lumière de la paix. Les scouts diffusent dans toute l'Europe une flamme allumée dans la grotte de la Nativité à Bethléem. Et avec la guerre en Ukraine, l'opération prend une résonnance particulière. Le thème de la paix fait d'ailleurs partie des thèmes qui mobilisent fortement les jeunes, dès 10 ans.
Le monde orthodoxe est plus que jamais divisé. Le schisme se renforce entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople, auquel se rattache l'Église indépendante d'Ukraine. La guerre en Ukraine se joue en effet sur le terrain militaire mais aussi religieux. Et on peut même suspecter la hiérarchie fidèle à Moscou présente en Ukraine "d’être une cinquième colonne", selon l'historien Jean-François Colosimo. Explications.
On est toujours sans nouvelles des deux prêtres ukrainiens de l'Église gréco-catholique arrêtés et emprisonnés à Berdiansk, dans le sud de l'Ukraine, le 16 novembre dernier. C'est ce qu'a fait savoir la congrégation des rédemptoristes à laquelle ils appartiennent. Ces deux prêtres avaient choisi de rester dans la ville malgré l'occupation russe.
9 mois après le début de la guerre en Ukraine, quelle est la situation des déplacés accueillis sur les deux Savoie ? L'élan de générosité, observé au printemps dernier, se prolonge-t-il encore aujourd'hui ? Sous quelle forme ? Une famille ukrainienne s'est intégrée dans les Aravis. Reportage.
À quoi joue l’Église orthodoxe russe ? Depuis le début de l'invasion en Ukraine, le patriarche Kirill semble être un indéfectible soutien de Vladimir Poutine. Pourtant, la Russie est un pays laïc, où l’Église orthodoxe russe n’a plus guère d’influence politique. Pour expliquer les liens entre Vladimir Poutine et le patriarche de Moscou, peut-être faut-il regarder du côté de leurs intérêts convergents : pointer du doigt l’Occident et se poser en gardien de la tradition. Kathy Rousselet est directrice de recherche à Sciences Po, spécialiste de la Russie post-soviétique et notamment du fait religieux. Elle publie "La Sainte Russie contre l'Occident" (éd. Salvator).