Art & culture - Littérature RCF - page 10

Fut-il le plus grand poète de langue italienne de son siècle, comparable à Dante et maîtrisant les formes aussi diverses que la poésie, le cinéma et le roman, ou un simple polémiste sulfureux, adepte de controverses dont le décès en 1975, aussi brutal que scabreux, réjouit les bien-pensants de la bourgeoisie démocrate-chrétienne autant que les marxistes orthodoxes ?
Nous revenons sur la vie de Pier Paolo Pasolini et son héritage poétique et politique en compagnie de son plus fidèle hériter français, René de Ceccaty, lui même écrivain et traducteur qui publie aux éditions du Rocher la troisième édition de son recueil de textes et de conférences intitulé Avec Pier Paolo Pasolini.

Caroline Chariot-Dayez peint des plis depuis 15 ans. A l’occasion de l’exposition "Plis célestes", qui intègre la collégiale de Dinant jusqu’au 16 septembre 2022, nous la recevons pour parler de son art, tant réaliste que mystique. Au détour de notre conversation, la plasticienne nous fait rencontrer Platon, évoque Simone Weil et tisse le lien si singulier qui unit l’esthétique au sacré.

Bernard Friot, sociologue français connu pour avoir théorisé la notion de “salaire à vie”, a la particularité de se proclamer ouvertement et catholique et communiste. De passage en Belgique pour exposer ses idées développées dans l’ouvrage “En travail. Conversation sur le communisme” (La Dispute, 2021), il nous a rencontré le 2 mai à l’UOPC pour détailler la manière dont il allie le charisme du Christ avec la pensée de Marx, et se confronter aux questions que peuvent soulever une telle combinaison.

Dans "L'Inconsolée" (Albin Michel), l'écrivaine et éditrice Christine Pedotti parle de son désir de continuer à vivre tout en continuant à aimer, après la mort brutale de son mari. Si on connaît l'auteure pour son engagement féministe au sein de l'Eglise catholique, c'est ici un témoignage intime qu'elle nous livre, et raconte comment la foi, les récits bibliques et les rites (catholiques ou inventés) l'ont accompagnée dans ce temps du deuil.

Femme de son époque, pianiste accomplie, amoureuse, épouse héroïque, fille modèle et mère attentive, Amélie Ozanam (1820 – 1894) connut la douleur de perdre son mari bien-aimé après seulement douze ans de mariage. Elle consacra le restant de ses jours à défendre son héritage intellectuel, sujet aux controverses qui traversèrent le catholicisme du milieu du XIXe siècle. 
Matthieu Brejon de Lavergnée, historien, nous entraine sur les traces épistolaires de cette femme admirable et ranime pour nous un destin resté trop longtemps dans un rayonnage de l’histoire.

40 smartphones sont vendus par seconde dans le monde, ce qui signifie 1,3 milliard par ans. Ce suréquipement va de pair avec une surutilisation : en France, la tranche des 16-24 ans passe plus de 11h par jour devant un écran. Avec Florent Souillot, co-auteur de La guerre de l'attention (L'échappée), nous explorons les impacts anthropologiques, sanitaires et écologiques de cette révolution de notre environnement d’attention.

Si les femmes sont en déficit de reconnaissance au sein de l'institution ecclésiale aujourd'hui, c'est en partie à cause des préjugés anthropologiques qui teintent les Ecritures. Il est crucial de démanteler les stéréotypes culturels qui défigurent le message chrétien, et parasitent la théologie, pour "libérer le dynamisme de l'Evangile de ce qui l'entrave, le tire en arrière". C'est cette tâche que poursuit la théologienne Anne-Marie Pelletier, que nous avons interrogée en public à la librairie UOPC.

Comment éviter la guerre de tous contre tous ? Avec Emmanuel Tourpe, docteur en philosophie et directeur adjoint des programmes d’Arte, nous explorons la dimension philosophique des outils de la paix. A travers un échange autour de son dernier livre, « Un temps pour souffrir & un temps pour guérir » (Racine), nous redécouvrons les potentialités de pardon et d’émerveillement logées dans le cœur de l’humain, créature tragique qui ne cesse de trébucher sur le problème du mal…

Prêtre diocésain dominicain et coach en développement personnel, docteur en théologie, autrefois échevin communal et directeur de l'association Test Achats, le père Serge Maucq est un homme d'action, qui se définit volontiers comme atypique. A l'occasion de la parution récente de son livre "Choisis donc la vie ! Itinéraire d'un prêtre anticlérical" (éd. Walden & Whitman), il relate quelques événements marquants de son parcours, depuis son enfance en Hainaut jusqu'à son engagement pastoral à l'Eglise Notre-Dame d'Espérance à Louvain-la-Neuve. Fasciné par la psychologie humaine et la complexité des relations, il s'est toujours interrogé sur le juste ancrage de l'Eglise dans la société, et sur l'articulation entre foi et raison.

Une conversation avec Théophane Leroux pour découvrir un Georges Brassens méconnu; et pétri de réflexions métaphysiques sur la mort, la vie et Dieu. Chansons et archives à l'appui, un portrait "à rebrousse-poil" du chanteur, par-delà la pipe, la moustache et la guitare.

Dans un essai écrit en lettres de feu, Paul Colrat, Foucauld Giuliani et Anne Waeles tentent de mettre à jour la vie chrétienne en la redécoupant suivant les concepts les plus récents des sciences sociales universitaires. Forts de leur expérience dans des tiers-lieux associatifs, ils jettent un regard sans pitié sur les mouvements qui traversent le christianisme socio-culturel, et cherchent à articuler une authentique foi chrétienne avec une action politique orientée vers l’accueil de l’autre.

François Schuiten, dessinateur et scénographe, connu du grand public pour la confection des Cités Obscures, s’est surpris à reparcourir Bruxelles. Une Bruxelles qui, trop souvent, fut sauvagement remaniée, réorganisée, balafrée au détriment de nombreux quartiers et chefs-d’œuvre, tels la magnifique Maison du Peuple, pièce maitresse du travail d’Horta, détruite en 1965. L’artiste, en compagnie de son complice, le philosophe Benoit Peeters, lui a pourtant dédié une lettre d’amour, sous la forme d’un album intitulé « Bruxelles, un rêve capital » (Casterman, 2021). Nous l’avons rencontré dans les locaux de la librairie UOPC afin qu'il nous ballade, avec intelligence et humour, parmi les rues de notre étrange capitale.

De la Pénélope d’Homère au chevalier courtois, du veilleur biblique au héros kafkaïen, les figures de l’attente nous enseignent « le déploiement patient et silencieux d’un ardent, d’un essentiel désir »… C’est à cette noble posture, qui requiert vigilance et fermeté d’âme, que Jacqueline Kelen consacre son dernier essai spirituel : Grandeur de l’attente (éd. du Cerf).

Grande oubliée des pêchés capitaux, l'acédie, maladie spirituelle de l'oubli de l'âme, semble pourtant connaitre une résonnance particulière dans nos sociétés contemporaines. Alexandra Puppinck Bortoli, diplomée en philosophie et coach en entreprise, nous explique pourquoi mieux connaitre ce mal peut nous aider à mieux le combattre, pour passer de la mélancolie à la joie.

Beaucoup de monde, y compris parmi ceux qui vivent fort bien sans Dieu, a une idée bien précise de la façon dont devraient se comporter les chrétiens. La crise sanitaire récente n’a pas manqué d’offrir de nouvelles occasions de disputer des catholiques privés pendant plusieurs mois de la célébration dominicale. Nous rencontrons Jean de Saint-Cheron, directeur de cabinet du recteur de l’Institut Catholique de Paris, qui se propose, dans son ouvrage Les bons chrétiens (Salvator), de redécouvrir l’appel chrétien authentique et de démasquer les idoles du temps. Face à la figure du bourgeois et au mépris de toutes les séductions, augustiniennes comme pélagiennes, l’auteur nous précède sur la voie ardue qui s’offre à tout chrétien véritable de son siècle.

Jonathan Siksou, journaliste et passionné d’histoire, nous invite aujourd’hui à une exploration littéraire et historique de Paris, On découvre, en compagnie d’auteurs choisis, une ville continuellement détruite et remodelée pour la faire épouser son époque. Entretien avec ce sémillant auteur qui nous aide à déplier l’étoffe humaine et architecturale de la ville, et à comprendre, le regard amusé et néanmoins empli de tendresse, les fortunes diverses des réputations de Paris et de ses habitants.

Dans son deuxième roman La Grande Vallée (Cherche-Midi), Edouard Bureau livre un manifeste amoureux de l'altitude en forme de western poétique, accroché dans les hauteurs des Alpes frioulanes et sous le regard d'étoiles que le progrès technologique voile peu à peu. Rencontre avec cet amoureux du beau pour discuter de nature et de la vocation d'écrivain.

Rediffusion d'un épisode de l'émission française Au pied de la lettre :
Mohican" d'Éric Fottorino (éd. Gallimard) et "Pleine terre" de Corinne Royer (éd. Actes Sud) sont deux livres poignants qui nous entraînent sur les traces d'histoires paysannes. Ils décrivent beauté du monde au plus près de la terre mais aussi les drames humaines qui se jouent dans les exploitations agricoles soumises à d'énormes contraintes.

Thomas Golsenne nous parle de Daniel Arasse, dont il fut l’élève. Plus précisément, nous explorons dans cette interview une thèse audacieuse de l’historien de l’art mort en 2003, défendue dans Le Portrait du Diable : l’observation d’un basculement idéologique, au XVe siècle, qui transforma la manière dont le mal fut représenté en peinture…

Face à l'omniprésence dans nos vies des écrans qui captent toujours plus notre attention Tanguy-Marie Pouliquen, professeur d'éthique sociale, nous invite à l'adoption d'une posture humanisante qui privilégie la relation aux contacts et l'intention à la distraction, afin de retrouver le sens de notre vocation humaine : être présent à la Présence.