Si les sarthois m'étaient contés

Il y a dans la vie de Joseph Auguste Emmanuel Rottier de Madrelle, dit Rottier de Moncé, ou plus communément l’abbé de Moncé, deux périodes totalement différentes, avant et après 1789.

Ce qui caractérise la deuxième partie de sa vie, c’est sa générosité : il va aider les habitants des cinq paroisses de son ancien comté et construire ou reconstruire quelques églises du Belinois.

A voir pour en savoir plus : Daniel Levoyer, " Le Plessis à Saint-Gervais-en Belin?", La Vie mancelle & sarthoise, n 461 juin 2019. André Lévy, "?Les Mauristes et le bureau du Mans de la Société royale d’agriculture?", Bulletin de Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe, no 873, 2011, p. 67-90.

L’architecte Le Corbusier rêvait d’un village idéal et ultra moderne. Il avait jeté son dévolu sur la petite commune de Piacé. Cette aventure sans lendemain est révélée aujourd’hui au musée de Piacé, où est reconstituée sous forme de maquette géante la commune futuriste. Du 15 juin à la fin juillet vous pouvez vous rendre sur place et visiter par la même occasion une exposition en plein air.

Le cardinal Grente est connu des Sarthois pour sa très longue et brillante carrière à l’évêché du Mans. Il aurait pu être classé dans les illustres oubliés, tant il est peu connu des Français, et encore moins à l’étranger, à part l’Académie française, dont il fut membre.

Pour en parler au micro de Rcf Sarthe, Marie Pitette, responsable des archives historiques du Diocèse du Mans.

A lire :

" Le cardinal Grente, des maisons closes à l’Académie française " par Christian Gury, éditions Kimé, 1995.

" Le cardinal Grente, homme de lettre et prince de l’église ", collectif, Presses universitaires de Rennes, 2021.

La misère et la maladie ont poussé Tristan Klingsor, poète, peintre et musicien à se réfugier dans sa maison de Saint-Maixent, à plus de 90 ans. C’est là, ou plus exactement à l’hôpital du Mans, qu’il va s’éteindre en 1966.

Reconnu en son temps, à l’égal de ses pairs les plus célèbres de l’époque, les poésies de Tristan Klingsor étaient étudiées dans les écoles. Il est aujourd’hui un peu oublié, mais une association tente de réhabiliter sa mémoire et l’école de Saint-Maixent porte son nom.

Quelques ouvrages pour connaître un peu mieux Klingsor : Tristan Klingsor de Claude Menanteau chez Seghers en 1965 et Les poètes fantaisistes, par Jean Serroy, chez Garnier en 2021.

Le Tertre Rouge est un lieu-dit, à la sortie de La Flèche, à la frontière de l’Anjou. C’est là qu’après la guerre, un jeune garçon d’une vingtaine d’années ouvre un parc animalier, lequel deviendra un des plus gros Zoo de France, et le premier à titre privé. L’homme est devenu une légende en France et en Afrique.

Quelques ouvrages à consulter :

" L’ami des aigles ", de Jacques Bouillault et Jean-C. Filloux, Julliard, 1956 " Mes amis du Tertre Rouge ", de Jacques Bouillault, éditions Sun, 1971 ; " Jacques Bouillault, une vie de naturaliste, biographie " de Emmanuel Mouton, éditions Cheminements, 2003
" Les aventures de Simba ", de Jacques Bouillault, Edilivres, 2008, un an avant sa mort.

Les musées du Mans, et celui de Tessé en particulier, ont pris une autre dimension sous la direction de Serge Nikitine, conservateur de 1974 à 1994. C’est là qu’il a rencontré Michèle Nikitine, celle qui deviendra son épouse et laquelle a joué un rôle d’adjointe de premier plan.

Aujourd’hui, les Musées du Mans sont recentrés sur les musées de Tessé, le musée archéologique et le musée Vert. Celui de la Reine-Bérengère a fermé ses portes depuis peu de temps.

Le musée de Tessé est spécialisé sur des collections du XIVème au XXème siècle, une partie égyptienne et des expositions temporaires. Le musée archéologique présente la vie sarthoise depuis la préhistoire jusqu’à la période médiévale. Le Musée Vert rassemble toutes les vies, sauf celle des humains.

Un jour d’août 1939, Robert Jarry et son frère jumeau assistent à la fête annuelle du Parti communiste place des Jacobins, au Mans. Totalement conquis, Robert Jarry adhère au parti et n’imagine pas ce jour-là qu’une carrière exceptionnelle l’attend.

Robert Jarry, enfant pauvre, a parfaitement réussi sa vie. Deux ombres au tableau cependant : la mort de son fils Pierre dans un accident de voiture en 1981 et l’affaire Urba, après un accident du travail sur des financements de partis en échange de marchés. Disculpé, Robert Jarry va effectuer une épuration sans complexe.

Il n’existe aucune biographie sur Robert Jarry mais vous pouvez lire " Histoire des maires du Mans ", de Alain Moro, publié aux éditions ITF en 2006, qui retrace la vie de tous les maires jusqu’à Jean-Claude Boulard.

Henri Tanguy participe à la guerre d’Espagne en 1937. Un de ses compagnons y perd la vie en 1938. Son nom : Théo Rol. Rol sera le nom de résistant choisit par Henri Tanguy pendant l’occupation. Après la Libération, il est autorisé à porter sur sa carte d’identité le nom de Rol-Tanguy. Il a vécu quelques années dans la Sarthe.

Pour en parler cette semaine au micro de Bertrand Coudreau : Jean Rol-Tanguy, son fils, et Cécile Plet-Rol-Tanguy, sa petite fille.

Rol-Tanguy a écrit plusieurs ouvrages : " La Libération de Paris " (1964), " Le Parti communiste français dans la Résistance " (1967), " La Vérité sur la libération de Paris " (1971), " La Libération de Paris. Les 100 documents " (1994).

Nous n’avons pas parlé d’un autre fils, Francis Rol-Tanguy, lequel est né en 1953, un an après le départ de son père du Mans. Ingénieur des Ponts et Chaussées, il sera l’homme chargé de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim. Il a été directeur de cabinet de Jean-Claude Gayssot à l'époque où il occupait le poste de ministre des Transports dans le gouvernement Jospin.

Thérésa a écrit ses mémoires, que l’on trouve assez facilement sur internet. Existe également une biographie, " Thérésa la diva du ruisseau " de Pierre-Robert Leclercq, aux éditions Anne Carrière. On trouve également quelques-unes de ses chansons sur Youtube.

La Sarthe a une relation particulière avec les Bénédictins. En effet, Odon, qui serait né à Vouvray, dans la banlieue de Château-du-Loir, selon certaines sources, a donné une aura internationale à cet ordre. Après sa disparition en France, c’est encore un Sarthois qui lui redonne vie au XIXème siècle, Un Sabolien, Dom Guéranger.

Les références sur Dom Guéranger ou Solesmes ne manquent pas. On peut citer Les hôtes illustres de Solesmes de Bertrand Coudreau et Jean-Luc Gagneux (Saint-Léger), Dom Guéranger de Dom Paul Delatte (Plon), Les grandes heures de Solesmes de Nathalie Duplan et Valérie Raulin (Presses de la Renaissance) ou Solesmes, les écrivains et les poètes, de Patrick Hala (éditions de Solesmes).

L’abbaye de Solesmes a transformé un paisible village voisin de Sablé-sur-Sarthe en haut lieu touristique. Non seulement il accueille des visiteurs lambda, mais il attire aussi e prestigieuses personnalités. On peut citer entre autres Paul Valéry, Claude Nougaro, Jacques Chirac, Picasso, Pompidou, Debussy, Jean XXIII, François Mauriac, Saint-Exupéry, Urbain II ou Gary Cooper…

La vie du Sarthois Pierrot le Fou a inspiré un film à Godard avec Jean-Paul Belmondo en 1965 et pléthore de livres lui sont consacrés. Celui de l’auteur policier Roger Le Taillanter et celui de Borniche (« Le gang ») sont les plus complets et les mieux écrits.

Les livres sur la reine Berthe sont nombreux, mais aucun de ceux qui les ont écrits n’affirment rien sur ses origines, tant la légende l’a emporté sur la réalité, difficile à cerner.

Le cas de Guillaume Fouquet de la Varenne est plus facile à cerner, mais il existe peu de références sur la vie de ce Fléchois. A l’occasion de la journée du timbre en 1946 avait été publiée une courte biographie de huit pages.

Pierre Reverdy est presque mort dans l’indifférence, mais un peu par sa faute, puisqu’il ne voulait personne à son enterrement et qu’il avait le don de se mettre la majorité de la population de Solesmes à dos. Il fut pourtant un des plus grands poètes du XXème siècle.

Pour en parler cette semaine au micro de Bertrand Coudreau, l'écrivain Claude Cailleau.

Outre une notice complète sur Wikipédia, nous vous conseillons la biographie de Claude Cailleau Dans les pas de Pierre Reverdy, aux éditions du Petit Pavé 2006), une des meilleures références à son sujet, ou, le plus récent, Envergure de Pierre Reverdy par André du Bouchet, aux éditions Le bruit du temps (2011).

Max Boyer, surtout connu pour avoir créé Le Maine Libre et l’Université du Maine, est aussi celui qui a fait de l’abbaye de l’Épau ce qu’elle est aujourd’hui.

Le seul ouvrage qui parle de lui est celui de l’animateur de l’émission Bertrand Coudreau, " 72 célébrités sarthoises ", aux éditions du Petit Pavé, où lui est consacré un chapitre.

Pour en parler cette semaine sur RCF Sarthe, Antoine Boyer, son petit-fils.

S’il y a un seul livre à lire, c’est " Le Maine histoire économique et sociale ", de André Bouton, en cinq volumes. C’est la première fois, de 1962 à 1976, qu’un historien se penche sur la vie de tous les jours, la vie des petites gens autant que des notables et autres nobles.

La famille Bouton, un sujet qu'évoque cette semaine Bertrand Coudreau et son invité, Didier Béoutis, Président de l’Académie du Maine.

Rommel est venu souvent dans la Sarthe entre 1942 et 1944, pour y organiser la défense contre le débarquement en Normandie.

Le nombre de biographies qui lui ont été consacrées est énorme. Citons celles de Benoît Rondeau chez Perrin, de Benoît Lemay chez Tempus, de Cédric Mas chez Économica, ou de David Irving, chez Alta.

Bertrand Coudreau reçoit cette semaine Gérard Levacher, spécialiste des Plantagenêt et, surtout, de la reine Bérengère, épouse du roi Richard Cœur de Lion.

Pour compléter l’émission, vous pouvez lire les livres de Gérard Levacher :

La reine oubliée (2005), La dame du Mans (2014), et le dernier aux éditions de la Reinette, Les rois Plantagenêt (2022).

Mais aussi : Bérengère de Navarre, par Ghislain Baury et Vincent Corriol, paru aux Presses universitaires de Rennes (2022).

1889, centenaire de la Révolution. A cette occasion, est organisée à Paris une exposition universelle exceptionnelle, avec un monument étonnant, entièrement métallique, le plus haut du monde, la tour Eiffel. L’architecte qui l’a dessiné est resté inconnu : Stephen Sauvestre. Mais fierté pour nous, il est sarthois, né à Bonnétable.

Pour en parler au micro de Bertrand Coudreau, Serge Morin, écrivain et historien sarthois.

Dans La tour de trois cents mètres, Gustave Eiffel raconte l’aventure du monument le plus célèbre du monde. Il est possible de le lire sur gallica.bnf.fr et il est visible à la médiathèque Louis-Aragon du Mans, dédicacé par Eiffel lui-même.

Vous pouvez aussi lire mon livre 72 célébrités sarthoises aux éditions du Petit Pavé (sur internet, chez l’éditeur ou sur commande chez votre libraire, car il date de 2015).

S’il n’y a qu’un livre à lire de Daphné du Maurier, c’est Les souffleurs de verre, qui raconte sa généalogie sarthoise. Deux autres concernent la Sarthe : Les du Maurier et Le bouc émissaire, ce dernier adapté au cinéma.
Au cinéma justement, vous pouvez voir les trois films d’Hitchcock tirés de romans de Daphné du Maurier : Les oiseaux, Rebecca et La taverne de la Jamaïque (le roman s’intitule L’auberge de la Jamaïque).

L’affaire Grégory, en 1984, a totalement bouleversé la vie de Jean-Michel Lambert. Au point de la détruire, alors que celui qu’on appelait " le petit juge ", avec calme et discrétion, avait jusque-là surmonté tant bien que mal ce triste épisode.

Notre émission oublie le fait divers pour ne s’intéresser qu’à l’homme, sa jeunesse, sa vie et son œuvre. Son épouse a joué le rôle de biographe à cette occasion, et nous explique comment le juge Lambert, devenu Sarthois, est tombé amoureux de notre petit pays.

Toutes les publications de Jean-Michel Lambert :

Le Petit juge, Paris, Albin Michel, 1987.

Regards innocents : contes cruels, éditions de la Tour, 1991.

Le Non-lieu, le Rocher, 1993.

Confession fatale, éditions de l'Aube.

Purgatoire, éditions de l'Aube, 2000.

La Photo de mariage : chronique de la vie provinciale, Cheminements, 2001.

Scrupules, éditions Hors commerce, 2002.

Regards innocents, JPM, 2003.

Mère Teresa et les petits sauvageons, A contrario, 2004.

Retour à Mauthausen, Jean-Claude Gawsewitch, 2005.

De combien d'injustices suis-je coupable ? Le Cherche Midi, 2014.

Témoins à charge, éditions de Borée, 2017.