Faire découvrir, redécouvrir, aimer la poésie.
Mercredi 4 Décembre
Cameron Wilson s’engage en 1914 dans les Grenadier Guards et devient sous-officier l’année
suivante dans le régiment des Sherwood Foresters. Arrivé en France en février 1916, il fait
partie de ces nombreux combattants qui condamnent le principe de la guerre tout en étant
convaincus qu’il est de leur devoir de se battre. Son poème «Des pies en Picardie» est publié
dans la Westminster Gazette en août 1916. C’est à cette époque qu’il est muté au Grand
Quartier Général. Après avoir été promu capitaine, il repart au front et trouve la mort le 23 mars
1918 à Hermies, dans le Pas-de-Calais. Son nom est gravé sur le mémorial d’Arras à côté de
35 000 autres soldats portés disparus dans ce secteur.
DES PIES EN PICARDIE
Les pies de Picardie
Sont plus que je ne saurais dire.
Elles planent au-dessus des routes poudreuses
Et ensorcellent les hommes
Qui traversent la Picardie,
La Picardie, prélude à l’enfer.
(Le merle, farouche, s’envole au moindre bruit,
L’hirondelle la lumière inlassablement suit,
Les pinsons ont des allures de dame,
La chouette flotte dans l’air du soir.
Mais la grande et radieuse pie
Vole à la manière des artistes.)
Une pie, quelque part en Picardie,
m’a révélé ses secrets :
La musique qu’abritent ses plumes blanches,
La lumière qui chante
Et danse dans la profondeur des ombres.
De ses ailes, elle me l’a dit.
(Le faucon, cruel et austère,
Toujours nous regarde du haut du ciel ;
La morne corneille traîne de l’aile,
Le rouge-gorge aime la bagarre ;
Mais la grande pie radieuse
A le vol gracieux de l’amour.)
Elle m’a dit qu’en Picardie,
Une génération ou deux auparavant,
Quand ses pères étaient encore dans l’œuf, Toutes ces grandes routes poussiéreuses
Charriaient des soldats qui partaient à la guerre,
La guerre en chantant,
Le long des prés et des champs de Picardie,
Prélude à l’enfer.
Mardi 3 Décembre
Les poètes anglais de la Grande Guerre occupent une place tout à fait éminente dans
l'histoire de la poésie britannique, tant par le sujet qu'ils évoquent, que par la qualité de leurs
écrits.
John Alexander MAC CRAE 30 novembre 1872 -28 janvier 1918 est un médecin militaire
canadien. Il est connu comme l'auteur du poème Au champ d'honneur
C'est lui qui aurait écrit le 3 mai 1915 à Boezinge un poème en pleine bataille des Flandres en
hommage à son ami. Il décède à l'Hôpital militaire britannique de Wimereux le 28 janvier 1918.
Le poème In Flanders Fields évoque avec simplicité les champs de bataille des Flandres. Il est
devenu pour les Canadiens et les Britanniques le symbole d'une génération fauchée dans la fleur
de l'âge.
Je vous lis ce poème
Au champ d’honneur
Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.
Nous, les morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l’aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd’hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.
Reprenez notre combat contre l’ennemi :
À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons
le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.
Rupert Chawner Brooke, né le 3 août 1887 et mort le 23 avril 1915, est un poète
anglais connu pour ses poèmes idéalistes anti-guerre, écrits pendant la Première Guerre
mondiale
Il fut mobilisé par la Royal Navy peu de temps après son 27ème anniversaire et il prit
part au siège d'Anvers en octobre 1914. Il prit la mer avec la Mediterranean
Expeditionary Force le 28 février 1915 mais développa une septicémie après l'infection
d'une piqûre de moustique. Il mourut le 23 avril 1915 sur un navire
allant vers la bataille de Gallipoli. Les forces expéditionnaires ayant reçu un ordre de départ
immédiat, il fut enterré dans un champ d'oliviers sur l'île, où se trouve encore sa tombe.
Je vous lis son poème
Le soldat
Si je mourais, qu’il soit de moi mémoire,
Disant qu’un coin de champ à l’étranger
Est anglais pour toujours. La terre noire
S’enrichira d’un terreau moins léger ;
Terreau dont l’Angleterre a fait l’histoire
Avec ses fleurs, ses chemins passagers ;
Un corps d’Anglais dans son vivre et son boire
Et son soleil et son art de nager.
Pensez : ce coeur, que tout mal abandonne,
Battement d’absolu... pourtant redonne
À l’Angleterre un peu ce qu’il devait ;
La vue, le son, le bonheur dans les rêves,
Le rire des amis, la paix, sans trêve,
Dans la douceur d’un firmament anglais
Lundi 2 Décembre
Tout au long de cette semaine, je ferai découvrir à nos auditeurs des poètes de la guerre
de 14-18.
Beaucoup d'écrivains et d’artistes de toutes nationalités, parfois célèbres, ont été victimes de la
Première Guerre mondiale, tués ou blessés, meurtris et marqués à jamais dans leur créativité
par les horreurs dont ils furent les témoins.
Wilfred Edward Salter Owen,(18 mars 1893 – 4 novembre 1918) est un poète anglais, très
connu en Angleterre et en Europe et parfois considéré comme le plus grand poète de la
Première Guerre mondiale. Il fut engagé volontaire de cette grande guerre.
Owen fut tué le 4 novembre 1918 , à l'âge de 25 ans, lors de la grande offensive finale à Ors
près du Cateau-Cambrésis, une semaine presque à l'heure près avant l'armistice.
Je vous lis deux de ses poésies: «hymne à la jeunesse condamnée suivi de «sur une
plaque d'identité»
Hymne à la jeunesse condamnée
Quel glas pour ceux-là qui meurent comme du bétail ?
Seule la monstrueuse colère des canons.
Seuls les crépitements rapides des fusils
Peuvent encore marmotter leurs hâtives oraisons.
Plus de singeries pour eux, de prières ni de cloches,
Aucune voix de deuil sinon les choeurs –
Les choeurs aigus, déments des obus qui pleurent,
Et les bugles qui les appellent du fond de comtés tristes.
Quels cierges portera-t-on pour leur dernier voyage ?
Les mains des gosses resteront vides, mais dans leurs yeux
Brûlera la flamme sacrée des au revoir.
Le front pâle des filles sera leur linceul,
Leurs fleurs la tendresse d’âmes patientes
Et chaque lent crépuscule, un volet qui se ferme.
Sur une plaque d’identité
Si jamais j’avais un jour rêvé voir mon nom mort
Haut perché au coeur de Londres, à l’épreuve
Définitive du temps, la fugitive renommée
Ayant choisi d’y chercher enfin long asile –
Autant pour moi.
Et j’évoque avec honte
Ce vieux désir : dérober ce nom aux ardeurs de la vie
Sous les cyprès sacrés qui baignent de leur ombre
La tombe de John KEATS.
Aujourd’hui, je remercie Dieu : aucun risque
De voir ce nom gravé nulle part en formules fleuries.
J’aime mieux ma mort notée sur cette plaque.
Porte-la, cher ami. N’inscris ni date ni haut fait.
Mais que le battement de mon coeur l’embrasse nuit et jour
Jusqu’à ce que le nom se brouille puis s’efface.
Vendredi 29 novembre
L’autrice Marie Pavlenko vit entre région parisienne et montagnes cévenoles et sa poésie est
avant tout une ode à la nature, abordant des thèmes engagés, alternant entre douceur et
violence. Extraits de son premier recueil de poésie « La main rivière », voici de courts poèmes :
« Je suis ivre de ciel », « Je voudrais un oiseau », « Dans tes yeux de montagne », « Le
givre se déploie ».
Jeudi 28 novembre
Marie Pavlenko, autrice de plusieurs romans a publié cette année son premier recueil de poésie
« La main rivière ». S’opposant avec force à la violence de nos sociétés, elle livre une langue
d’amour et de lutte pour que résonne enfin « le grand battement unissant le vivant », comme
elle l’écrit.
Voici « Le sol fracassé » puis « Mon pays perdu ».
Mercredi 27 novembre
Marie Pavlenko, autrice de plusieurs romans a publié cette année son premier recueil de poésie
« La main rivière ». S’opposant avec force à la violence de nos sociétés et à l’urbanisation du
monde, elle prend le parti de la nature et livre une ode à tout ce qui vit, respire et résiste.
Voici « Marcher », « les nuages » et « ma mère »
Mardi 26 novembre
Marie Pavlenko, autrice de plusieurs romans est une voix rayonnante et singulière. Dans son
premier recueil de poésie « La main rivière » elle aborde des thèmes engagés, alternant entre
douceur et violence.
Voici son poème « Mer ».
Lundi 25 novembre
Marie Pavlenko, autrice de plusieurs romans a publié cette année son premier recueil de poésie
« La main rivière ». Vivant entre région parisienne et montagnes cévenoles, c’est en symbiose
avec la nature qu’elle écrit, se sentant appartenir à la vaste sphère du vivant bien plus qu’à
l’espèce humaine.
Voici 3 courts poèmes « Le silence de l’été », «Le Grand Blanc » et «La montagne».
Terminons cette semaine consacrée à Charles AZNAVOUR, ce talentueux auteur compositeur, de renommée internationale qui nous a quitté le 1er Octobre 2O18.Ses chansons continuent à être interprétées par de jeunes chanteurs. Grand Corps malade lui a rendu un vibrant hommage lors d'une émission télévisée récente en récitant la Bohème.
Les deux hommes se sont connus et AZNAVOUR aimait entendre lire ses chansons estimant que sans musique ses textes étaient valorisés.
C'est pourquoi j'ai choisi de vous lire aussi «la bohème»
5 La Bohème
Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C’est là qu'on s'est connu
Moi qui criais famine
Et toi qui posais nue
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux.
Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelques bistrots
Contre un bon repas chaud
Nous prenaient une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie.
Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
Du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'asseyait enfin
Devant un café crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
La bohème, la bohème
ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps.
Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts
La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout.
La chanson de Charles AZNAVOUR que je vais vous lire:
«sa jeunesse... entre ses mains
était sa chanson préférée. Elle traduit l'état d'âme d'un homme nostalgique regrettant sa jeunesse trop
vite passée.
4. Sa jeunesse... entre ses mains
Lorsque l'on tient
Entre ses mains
Cette richesse
Avoir vingt ans, des lendemains
Pleins de promesses
Quand l'amour sur nous se penche
Pour nous offrir ses nuits blanches
Lorsque l'on voit
Loin devant soi
Rire la vie
Brodée d'espoir, riche de joie
Et de folie
II faut boire jusqu'à l'ivresse
Sa jeunesse
Car tous les instants
De nos vingt ans
Nous sont comptés
Et jamais plus
Le temps perdu
Ne nous fait face
II passe
Souvent en vain
On tend les mains
Et l'on regrette
Il est trop tard sur son chemin
Rien ne l'arrête
On ne peut garder sans cesse
Sa jeunesse
Avant que de sourire, nous quittons l'enfance
Avant que de savoir, la jeunesse s'enfuit
Cela semble si court que l'on est tout surpris
Qu'avant que de comprendre, on quitte l'existence 5
Lorsque l'on tient
Entre ses mains
Cette richesse
Avoir vingt ans, des lendemains
Pleins de promesses
Quand l'amour sur nous se penche
Pour nous offrir ses nuits blanches
Lorsque l'on voit
Loin devant soi
Rire la vie
Brodée d'espoir, riche de joie
Et de folie
Il faut boire jusqu'à l'ivresse
Sa jeunesse
Car tous les instants
De nos vingt ans
Nous sont comptés
Et jamais plus
Le temps perdu
Ne nous fait face
Il passe
Souvent en vain
On tend les mains
Et l'on regrette
Il est trop tard sur son chemin
Rien ne l'arrête
On ne peut garder sans cesse
Sa jeunesse
Beaucoup de chansons d' AZNAVOUR traite de la nostalgie.. J'ai choisi de vous lire
«hier encore», un beau texte qui traduit le temps qui passe.
3.Hier Encore
Hier encore j’avais vingt ans
Je caressais le temps
Et jouais de la vie
Comme on joue de l’amour
Et je vivais la nuit
Sans compter sur mes jours
Qui fuyaient dans le temps
J’ai fait tant de projets qui sont restés en l’air
J’ai fondé tant d’espoirs qui se sont envolés
Que je reste perdu ne sachant où aller
Les yeux cherchant le ciel, mais le cœur mis en terre
Hier encore j’avais vingt ans
Je gaspillais le temps
En croyant l’arrêter
Et pour le retenir même le devancer
Je n’ai fait que courir
Et me suis essoufflé
Ignorant le passé conjuguant au futur
Je précédais de moi, toutes conversations
Et donnais mon avis que je voulais le bon
Pour critiquer le monde avec désinvolture
Hier encore j’avais vingt ans
Mais j’ai perdu mon temps
A faire des folies
Qui ne me laissent au fond
Rien de vraiment précis
Que quelques rides au front
Et la peur de l’ennui
Car mes amours sont mortes avant que d’exister
Mes amis sont partis et ne reviendront pas
Par ma faute j’ai fait le vide autour de moi
Et j’ai gâché ma vie et mes jeunes années
Du meilleur et du pire
En jetant le meilleur
J’ai figé mes sourires
E t j’ai glacé mes pleurs
Où sont-ils à présent
A présent mes vingt ans ?
AZNAVOUR a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou pour d'autres artistes abordant des thèmes comme l'amour, la nostalgie ,le voyage, le temps qui passe, le souvenir, la reconnaissance au passé.
Ses chansons sont le reflet d'une grande sensibilité.
Je vous lis «la nuit» , chanson peu connue écrite en 1960
2. La Nuit
La nuit
Comme une nappe de velours
Plane et s'étire sur les toits
Laissant les amoureux pantois
Devant la triste mort des jours
Et puis
Dans le bruit qui soudain s'élève
Au fond des cœurs et des ruelles
Elle répand des étincelles
Qui montrent le chemin du rêve
La nuit
Estompe le visage aimé
Étouffant rires et sanglots
Il ne reste plus que des mots
Qu'il faut croire les yeux fermés
La nuit
Apporte
À ma porte
Une sorte
D'ennui
La nuit
Favorise bien des amours
S'en allant de vie à trépas
Et qui ne supporteront pas 2
La naissance d'un nouveau jour
Et puis
Avec ses recoins solitaires
Et ses clartés artificielles
Et ses ombres providentielles
Qui font de rien tout un mystère
La nuit
Voit mourir l'éclat de tes yeux
Et dans le noir passe le temps
Tout comme un aveugle j'attends
Des lendemains plus lumineux
La nuit
Apporte
À ma porte
Sa cohorte
D'ennuis
La nuit
Dans un étrange et doux linceul
Ensevelit le pauvre cœur
Qui écoute battre chaque heure
Au fond de laquelle il est seul
Et puis
À tous ceux qui cherchent fortune
Dans le bouquet de ses étoiles
Le seul trésor qu'elle dévoile
N'est jamais plus qu'un clair de lune
La nuit
Paraît-il, nous porte conseil
Moi, je préfère m'enrichir
En prenant soin de réfléchir
À mes chagrins en plein soleil
Le jour
Apporte
À ma porte
Une sorte
D'amour
1. L'émigrant
Toutes les gares se ressemblent
Et tous les ports crèvent d'ennui
Toutes les routes se rassemblent
Pour mener vers l'infini
Dans la cohue de l'existence
Se trouve toujours un passant
Qui n'a pas eu de ligne de chance
Et qui devint un émigrant
Regarde-le comme il promène
Son cœur au-delà des saisons
Il traverse des murs de haine
Des gouffres d'incompréhension
A chaque nouvelle frontière
Espérant enfin se fixer
Il fait une courte prière
Vers ce ciel qui l'a oublié
Regarde-le, il déambule
Sans jamais savoir ou il va
Il marche comme un somnambule
Et les gens le montrent du doigt
Le monde entier file la haine
Le ciel là-haut n'y comprend rien
Les heureux forment une chaîne
En se tenant par la main
Pas moyen d'entrer dans la danse
Le calendrier a son clan
Si tu n'a pas de ligne de chance
Tu resteras un émigrant
Regarde-le comme il promène
Son coeur au-delà des saisons
Il traverse des murs de haine
Des gouffres d'incompréhension
A chaque nouvelle frontière
1
Espérant enfin se fixer
Il fait une courte prière
Vers ce ciel qui l'a oublié
Regarde-le, il déambule
Sans jamais savoir ou il va
Il marche comme un somnambule
Et les gens le montrent du doigt
Mais pour écouter sa misère
Le ciel un jour le fait tomber
Les bras en croix, face contre terre
Pour embrasser la liberté
Jeudi 31 octobre
En cette année de commémorations du 80ème anniversaire de la Libération, n’oublions pas que
des poètes se sont engagés dans la Résistance pour défendre la liberté.
Louis Aragon incorporé comme médecin-auxiliaire sera décoré de la croix de guerre et de la
médaille militaire. Fait prisonnier par les Allemands il parvient à s'échapper. Réfugié en zone
libre, il va participer à la Résistance dans les milieux intellectuels. Bien après la Libération, en
1955, il composera «Strophes pour se souvenir», poème à la gloire du rôle des étrangers
dans la Résistance, célébrant les Francs-tireurs du groupe Manouchian dont la condamnation
avait été publiée sur une affiche rouge. Ce poème n'est mis en musique, par Léo Ferré, qu'en
1959.
Mercredi 30 octobre
En cette année de commémorations du 80ème anniversaire de la Libération, n’oublions pas que
des poètes se sont engagés dans la Résistance pour défendre la liberté.
Paul Éluard à la Libération est fêté comme le grand poète de la Résistance. Dès 1941 ses
premiers poèmes de résistance paraissent dans la clandestinité. Il y fustige la collaboration, y
exalte ceux qui disent non, sauve les martyrs et les fusillés de l’oubli « Péri est mort pour ce qui
nous fait vivre » écrit-il dans son poème « Gabriel Péri ». Face à l'oppression, le poète
chantera toujours l'espoir, la liberté, comme dans ce poème
« Courage ».
Mardi 29 octobre
En cette année de commémorations du 80ème anniversaire de la Libération, n’oublions pas que
des poètes se sont engagés dans la Résistance pour défendre la liberté.
Pierre Seghers, célèbre éditeur français de poésie du XXe siècle, poète, fut aussi un résistant de
la première heure. Le 23 octobre 1941, apprenant l'exécution des otages de Châteaubriant,
Seghers rédige le poème « Octobre ».
Ayant croisé un camion bâché qui emporte les corps des otages fusillés la veille, René Guy
Cadou écrira lui aussi sur cet épisode qu'il appelle « la barbarie nazie », pour revendiquer la
liberté, l'amour, la fraternité des hommes...C’est son poème « Les fusillés de Châteaubriant
».
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