L'Anjou en héritage

Nous partons cette semaine à la découverte d’une famille angevine dont l’influence s’est déployée bien au-delà des frontières de l’Anjou : la famille Pavie. Trois figures dominent cette dynastie du XIX? siècle, chacune avec sa singularité : Louis Pavie, imprimeur et acteur majeur de la vie intellectuelle locale ; son fils Victor, écrivain, éditeur et homme de lettres qui entretient des liens étroits avec les grandes voix du romantisme ; et son seconde fils Théodore Pavie, voyageur infatigable, polyglotte et orientaliste dont les récits et les explorations ont ouvert Angers au vaste monde. Pour éclairer ces trajectoires riches et complémentaires, nous recevons Guy Trigalot, docteur en littérature et président de l’Association des Amis de Victor et Théodore Pavie. Ensemble, nous retraçons les engagements, les œuvres, les voyages et l’héritage culturel laissé par ces trois hommes, qui ont contribué à faire d’Angers au XIXème siècle un centre intellectuel majeur.

Installée au cœur d’Angers, l’abbaye Saint-Aubin reste un monument majeur mais souvent méconnu. Après un premier épisode consacré à son histoire médiévale, ce second volet explore sa période moderne, de la réforme mauriste du XVII? siècle jusqu’aux transformations contemporaines visibles boulevard Foch. Étienne Vacquet, conservateur du patrimoine et co-auteur de Abbaye Saint-Aubin: un lieu de pouvoir à Angers, nous accompagne pour éclairer ce passé qui continue de structurer la ville.

Au cœur d’Angers, l’abbaye Saint-Aubin demeure l’un des lieux les plus emblématiques et pourtant méconnus de l’histoire angevine. Centre intellectuel et spirituel majeur au Moyen Âge, puis lieu de pouvoir jusqu’à aujourd’hui — puisqu’elle abrite désormais la préfecture et le conseil départemental de Maine-et-Loire — l’abbaye continue d’imposer sa présence au fil des siècles. Dans ce premier volet d’un diptyque consacré à son histoire, Jean-Yves Hunot, archéologue rattaché à la Conservation départementale du patrimoine de Maine-et-Loire et co-auteur du livre Abbaye Saint-Aubin : un lieu de pouvoir à Angers, paru fin septembre aux éditions 303 dans la collection Carnets d’Anjou, nous guide à travers les traces encore visibles de ce passé prestigieux.

À l’approche du 11 novembre, nous revenons aujourd’hui sur le destin d’un héros angevin oublié : Harry de Villoutreys, compagnon de la Libération, né à Soulaire-et-Bourg, aux portes d’Angers. Officier courageux, il a combattu pour la France libre avant de tomber en Syrie, en 1945. En compagnie de son biographe Christophe Carichon, qui vient de publier aux éditions Via Romana « Harry de Villoutreys, le compagnon du Levant » nous allons retracer le parcours d’un homme d’honneur, symbole du courage et de la mémoire de l’Anjou.

Bienvenue au château de La Lorie, joyau du Haut-Anjou, niché au cœur d’un parc dessiné à la française, aux portes de Segré. Aujourd’hui, nous poussons les portes de cette demeure élégante, habitée depuis plusieurs générations par la famille de Saints Genys, gardienne d’un patrimoine à la fois vivant et raffiné.
Avec l’historien Jean Luard, nous partirons à la découverte de ce lieu chargé d’histoire, dont chaque pierre raconte un fragment du passé. Ensemble, nous explorerons la grande galerie, la chapelle, la salle à manger entièrement lambrissée, héritée du château de Vitry, avant de pénétrer dans ce qui constitue sans doute la merveille de La Lorie : le salon de marbre, véritable chef-d’œuvre d’équilibre et de lumière, où se mêlent faste et harmonie, à la manière des grandes demeures du XVIII? siècle.

Mais ce n’est pas tout… Nous visiterons aussi les écuries du haras, à l’époque d’une modernité remarquable, et que les propriétaires viennent tout juste de restaurer.

Un lieu d’histoire, de transmission et d’art de vivre, que nous allons explorer pas à pas, dans ce reportage. Et, comme à chaque fin d’émission, nous retrouverons Élisabeth Verry, qui nous proposera de faire un pas de côté, en évoquant, à travers les chroniques anciennes, le faste d’un mariage à La Lorie.

C’est un monument du patrimoine français : le Cadre Noir de Saumur, véritable institution équestre qui célèbre cette année deux siècles d’excellence, de tradition et d’élégance. Instauré au XIX? siècle pour former les cavaliers de l’armée française, le Cadre Noir est aujourd’hui bien plus qu’une école : c’est un symbole du savoir-faire équestre à la française, reconnu dans le monde entier. Entre discipline militaire, art et passion, il perpétue un style unique, fondé sur l’harmonie entre le cavalier et son cheval. À l’occasion de ce bicentenaire, une grande exposition rend hommage à cette histoire exceptionnelle — « Le Cadre Noir, 200 ans de fierté française » — dont Élisabeth Verry est la commissaire d’exposition. Ensemble, nous allons plonger au cœur de cette aventure, à la découverte de ce qui a fait du Cadre Noir un haut lieu de l’équitation de tradition française.

Depuis 2019, Angers est classée Site patrimonial remarquable (SPR). Ce périmètre de 1 660 hectares s’étend le long de la Maine, de l’île Saint-Aubin jusqu’au lac de Maine, en incluant le centre-ville historique. Ce classement reconnaît l’intérêt public du site sur les plans historique, architectural, archéologique, artistique et paysager. Le SPR redéfinit ainsi les règles d’architecture et d’urbanisme, dans le but de préserver le patrimoine tout en intégrant les enjeux contemporains. Mais alors, comment concilier la beauté de l’ancien avec la nécessaire modernité dans une ville comme Angers ? Pour en parler, nous recevons Guy Massin Le Goff, ancien conservateur du patrimoine de Maine-et-Loire et ancien président de l’association des Amis du Vieil Angers. Avec lui, nous aborderons également les débats et polémiques autour du patrimoine angevin : le déplacement de la statue du roi René, la couleur du château d’Angers ou de la maison d’Adam, ainsi que le nouveau portail contemporain de la cathédrale.

Aujourd’hui, cap sur Saumur, pour explorer un métier fascinant mais encore méconnu : celui des patenôtriers, artisans spécialisés dans la fabrication de chapelets et médailles religieuses. Le mot “patenôtrier” dérive du latin de la prière du “Pater Noster”, le Notre Père. À son apogée, au XVII? siècle, la ville comptait près de 1 500 patenôtriers, qui ont contribué à sa renommée en exportant leurs créations bien au delà des frontières du royaume.
Derrière ces petites perles se cache un univers de gestes précis, de matières rares et de traditions transmises de génération en génération. En compagnie de nos invités, passionnés et anciens artisans de manufactures encore actives à Saumur, nous partirons sur les traces de ces artisans méconnus pour découvrir leur histoire, leur rôle dans la vie économique et religieuse du Saumurois, ainsi que leurs techniques de fabrication et outils au fil des siècles.
Nous évoquerons enfin la mémoire vivante de ces patenôtriers, qui ont façonné un pan unique de notre histoire locale et spirituelle.

Dans les allées du haras du château de la Lorie résonne encore l’écho des sabots qui, durant trois siècles, ont marqué la vie de ce domaine et de tout le territoire segréen. Du compagnon de labeur aux courses hippiques mondaines, du prestige des carrosses aux fêtes populaires de Segré, le cheval incarne une mémoire vivante, à la fois noble et populaire.
C’est cette épopée, avec les grandes personnalités qui l’ont traversées, que nous raconte jusqu’à ce lundi 6 octobre ,l’exposition imaginée par l’historien Jean Luard, à découvrir dans le haras XIXème fraîchement rénové du château de la Lorie, véritable passerelle entre passé et présent.

Gaston Chaissac est une figure singulière de l’art moderne du 20ème siècle. Peintre, poète et écrivain autodidacte, il a marqué son époque par une œuvre à la fois humble et foisonnante, mêlant couleurs vives, matériaux modestes et une imagination sans bornes. Installé en Vendée dès les années 1940, il a développé un langage artistique unique, à la croisée de l’art moderne et de ce qu’on appelle l’art brut. Ses formes colorées et libres jouent avec la paréidolie : elles nous invitent à voir des visages, des silhouettes, des mondes cachés là où l’on ne s’y attend pas — comme si son art nous apprenait à regarder autrement notre quotidien.
Pour évoquer cette figure hors du commun et l’exposition qui lui est actuellement consacrée au Musée d’art moderne de Fontevraud, nous avons le grand plaisir de recevoir Dominique Gagneux, directrice du musée et commissaire de cette exposition.

Cette émission est consacrée à une institution qui incarne l'histoire et l'excellence intellectuelle d'Angers : l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. Fondée en 1828, elle succède à deux sociétés savantes prestigieuses de l’Ancien Régime. L'Académie Royale des Belles-Lettres, établie par lettre patente en 1685 et le Bureau d'Agriculture organisé en 1761, dissout en 1793, puis refondé sous la Restauration. Elle a prise en 1947 son nom actuel qu'elle porte encore aujourd'hui. Ses réunions se tiennent à l'Hôtel de Livois au 6 rue Émile Bordier, lieu emblématique de la vie culturelle Angevine. A travers ses travaux, ses publications et ses échanges, l'Académie d'Angers perpétue une tradition de dialogue entre science, littérature et art au service du savoir et de la transmission.
Pour en parler avec nous, quoi de mieux que de recevoir Jean-Pierre Bois, ancien professeur d'histoire à l'université de Nantes et ancien président de l'Académie entre 2015 et 2021. Il vient de publier « La Société d’Agriculture, Sciences et Arts d’Angers. La renaissance de l'Académie d'Angers 1828-1946 », deuxième tome s’il on peut dire, après « L’Académie Royale des Belles-Lettres d’Angers 1685 – 1793 » paru en 2021, d’une Histoire complète de l’Académie d’Angers.

Ils étaient ouvriers, prêtres, séminaristes, scouts ou encore militants de l’Action catholique. Durant l’occupation allemande, beaucoup furent réquisitionnés pour le Service du travail obligatoire (STO). Contraints de participer à l’effort de guerre nazi, ils continuèrent néanmoins à vivre leur foi catholique dans la clandestinité. Cette fidélité les conduisit à l’arrestation, à la déportation, puis à la mort.
Le 20 juin 2025, le pape Léon XIV a officiellement reconnu le martyre de cinquante d’entre eux, morts « en haine de la foi ». Leur canonisation aura lieu le 13 décembre prochain, en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Parmi ces martyrs figure un Angevin, Jean Lépicier, né à Feneu et pâtissier à Angers. Membre de la Jeunesse ouvrière chrétienne, il s’était distingué comme un « véritable animateur de réunions clandestines et de célébrations religieuses », ont témoigné de lui ceux qui l’ont connu. C’est sa mémoire, ainsi que celle de ses compagnons martyrs, que nous allons aujourd’hui honorer et évoquer avec notre invité, le Père Kevin-Emmanuel Labbé, prêtre du diocèse d’Angers, en charge de la rédaction de la « positio » dans le cadre du procès de béatification de ces 50 martyrs.

Aujourd’hui, je vous emmène à Longué-Jumelles, à une quinzaine de kilomètres de Saumur et à 40 kilomètres d’Angers, tout au bord de l’Authion, pour y découvrir un lieu unique en son genre : l’église Notre-Dame-de-la-Légion-d’honneur. Une église néogothique du XIX? siècle, comme il en existe beaucoup dans le Maine-et-Loire, mais la seule en France à porter ce vocable. Elle fut édifiée grâce à l’action héroïque mais aussi persuasive de son curé de l’époque. Nous évoquerons, en compagnie de nos deux invités, la mémoire de ce prêtre courageux, mais aussi l’esprit de solidarité qu’il a su impulser. Et puis, nous parlerons d’une rareté liturgique : un ostensoir en forme de croix de la Légion d’honneur, véritable symbole de ce lien unique, existant nulle part ailleurs en France, entre foi, courage et reconnaissance nationale.