
Grand écran RCF - page 13
présentée par Henry VEDRINES
Quelle toile, quelle étoile fera sinscitller vos yeux dans la galaxie cinéma chaque semaine. Grand écran fait entendre la voix d'un film inatendu ou espéré, coup de coeur qui offre une vision du monde et du cinéma. 10 minutes pour situer, présenter et éveiller l'envie d'aller voir soi même. C'est l'optique Grand écran.
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8 mars 2019La parole libère et réssucite
Avec " Grâce à Dieu" François Ozon réussit à nous interroger sur le poids du silence et sur les dégâts des victimes de pédophilie, par une affaire précise. Loin de tout brulot, ou de toute simplification, il nous montre le lent accouchement de la parole qui va libérer. Pour éviter les écueils, trois parcours évoquent les reconstructions, les dommages collatéraux et les doutes. Le film interroge aussi le lien entre la foi et les institutions, et les représentants, sur le pardon aussi. Loin de simplifier, il nous renvoie à nos responsabilités, et nous rend fier devant le parcours d'hommes qui n'ont pas voulu remuer la boue mais reconstruire une possibilité pour eux et surtout pour les autres. Un combat qui génère la communion. Une réussite sur un thème qui aurait pu donner un mauvais film, mais OZON est un metteur en scène intelligent.Droits image: Grand écran
1 mars 2019Croire à demain !
Oui on peut évoquer l'héritage de 68 avec humour et pourtant faire un film qui évoque la difficile vie des parents qui l’ont vécu, comme des jeunes condamnés à vivre sans idéologie, ou du moins sans état d’âme. Comment ? la comédienne Judith DAVIS manie humour et vérités dans "tout ce qu'il me reste de la révolution" son premier film. Sans clichés, elle nous invite à regarder 50 ans de société française et à l’image des personnages, se poser la question, croire en demain c'est quoi? Une autre façon de rire qui est loin des gros sabots, et un beau film inter générationnel. Des acteurs et situations formidables. A conseiller !Droits image: Grand écran
22 février 2019La derniere folie de Claire Darling
Quand Claire Darling se lève ce matin, elle sait qu’elle va mourir. Comme elle perd la tête, folie, maladie, on s’inquiète peu. Mais sa fille revient, âpres des années d'absence qui vont révéler le passé et libérer Claire des fantômes. Un très beau film, doux et poétique de Julie BERTUCELLI qui tisse les méandres de la mémoire blessée, ou le spectateur est invité à lâcher prise. Un film proustien et un beau rôle pour une actrice qui nous accompagne depuis des années, la grande et unique Catherine Deneuve. Le trouble ou le charme est accentuée par le rôle de sa fille jouée par Clara Mastroianni. Un très beau film sur la réconciliation avec soi et le monde, la foi et le lâcher prise.Droits image: Grand écran
15 février 2019Pouvoir et soumission
Attention ! Baroque, cru et distingué, excessif et outrancier. «La favorite » nouvel opus de l’enfant terrible LANTHINOS, dépeint un monde de pouvoir et de soumission et de luttes de séductions dans l’Angleterre du 18ème siècle. Aux antipodes du biopic historique ou du film en costumes, ici deux favorites sont en compétitions pour les faveurs d’une reine incapable d’autorité. L’attrait du pouvoir détruit, blesse, mais aussi rend ridicule, ou humilie et exclut l’amour et la communication. Derrière ce joli jeu de massacre aux musiques électriques, un portrait d’un monde de femmes ou les hommes ne sont que des pions. Un théâtre de la cruauté raffinée, d’une beauté envoutante, portée par trois actrices « monstrueuses » et géniales ! Oscars en vue ? Les coulisses du pouvoir !Droits image: Grand écran
8 février 2019Papy fait de la résistance !
Pour survivre, un vétéran toujours séduisant et libre, devient involontairement « mule », passeur de drogue pour les cartels. Celui qui a raté sa vie de famille et de père va être embarqué dans un drôle d’itinéraire de poursuites, de violences mais aussi de réconciliations. Clint EASTWOOD (devant et derrière la caméra) mélange humour, thriller, mélo et ballade tranquille. A travers une histoire vraie, il continue à brasser ses thèmes, son image et brosse sans avoir l’air le portrait d’une Amérique blessée, sans « héros » où une réconciliation peut encore être possible! A son image, ni simpliste, ni idéaliste : un cinéaste majeur américain, lucide et libre à 90 ANS ! On en redemande !
1 février 2019Une dramedie de fantômes en vacances, rire et larmes.
Valeria Bruni Tedeschi, comme réalisatrice, poursuit ses comptes et ses contes avec sa famille, plus ou moins vrais. Pour ce 4ème opus « LES ESTIVANTS », elle retourne un été dans la villa sur la Côte-d'Azur retrouver sa famille fantasque et un peu décalée. Comme dans la "Règle du Jeu " maîtres riches et serviteurs vont animer un jeu de fantômes et de classes. Elle est venue régler ses comptes avec un frère aimé disparu, qui va hanter son projet de film. Un monde de fantômes qui pourrait être cliché, de riches mais qui sont tous touchants par leur humanité. Et une qualité que la réalisatrice tient peut-être des grands italiens, le rire et l'émotion, l'excès et la tendresse sont des passages qui se mêlent dans les mêmes scènes et plans! Une vraie mise en scène qui n'hésite pas à une mise en abyme, à l'onirisme, au grotesque, bref à la vie! Entre Tchekhov et Fellini? Non, du BRUNI qui vous réjouira!Droits image: Grand écran
25 janvier 2019Voir ce que l'on veut croire !
A force de croire à un mythe, il devient réel. C'est l'enjeu de la fiction et du pacte avec un auteur, se laisser conduire et y croire! C'est aussi l'enjeu du film " Les Fauves" de Vincent MARIETTE avec Lyly rose DEPP. Etrange film, qui mêle amours dans un camping et disparitions mystérieuses, hanté par une légende: un monstre, ici une panthère rode! Fantasmes, meurtres, accidents, ou peut-être faut-il apprendre à ré-enchanter le monde. Un second film qui joue avec nous, si on accepte d'y croire. A suivre, cela sort des films sociaux, le mélange des genres revient, bonne santé du cinéma ! Et des jeunes comédiennes très bien. Tentez !Droits image: Grand écran
11 janvier 2019L'odeur des hommes
Buzz mérité à Cannes et prix du premier film, "Border" est un film sensoriel, dérangeant, surprenant ou le fantastique nous interroge sur le regard face à l’animalité en nous et la "laideur" de la différence. Les apparences sont trompeuses, et Rita, policière disgracieuse et différente, a un don : sentir les mauvaises intentions des hommes. Un jour elle croise, un homme qui lui ressemble. D’où viennent-ils ? Nous basculons dans le fantastique, mais aussi la poésie, le plus animal n'est pas celui qu’on croit. Un parcours très sensuel et étonnant de réconciliation avec soi, la nature humaine est au bout de la terreur!Droits image: Grand écran
21 décembre 2018Ceux qui nous lient !
La famille, comment cela se crée ? Autour de quels liens ? Ceux du sang ou du cœur ? Quelles blessures la fortifient ? Voilà depuis 14 ans des questions qui font la signature d’un des plus grands cinéastes japonais : KORE-EDA. " Une affaire de famille " est à la fois une somme de tous ses films, un sommet artistique et un tournant vers autre chose. Il faut prendre ici " affaire " dans toutes ses acceptations ! Voilà une famille digne des « bas-fonds » ou des films de Kurosawa ou des comédies italiennes, un sous prolétariat qui se débrouille pour survivre par des affaires limites ! Mais, quels sont les vrais liens qui les unissent entre eux ? La vraie force du film, c’est de nous les faire découvrir avec légèreté, humour, mais aussi avec tendresse, en nous faisant basculer dans la seconde partie du film vers l’émotion pure. Une famille, loin d’être parfaite, mais qui même si elle a du mal à l’exprimer s’aime. Un pied de nez aux clichés idéalistes car, non il n’est pas si naturel de dire « merci » ou « je t’aime » à ses proches ! Cette année une vraie PALME D’OR méritée et stimulante ! Courez-y en famille !Droits image: Grand écran
14 décembre 2018Rock , vodka, et Grâce !
Russie, années 80, le rock souffle et débarque à l’est. Même encadré par le son vent léger de liberté, de jeunesse et aussi de consommation, « LETO» ( titre d’un tube ) raconte le passage de relais et l’amitié filiale teintée de rivalité amoureuse entre deux générations de Rockeurs. L’un reconnu, véritable institution de son pays, qui jongle avec les autorités, et l’autre « jeune chien fou » qui porte une provocation et une énergie nouvelle. Serebrennikov, enfant surdoué du théâtre et du cinéma russe a enchanté Cannes avec cette balade, étrangement douce. En noir et blanc et par une narration faisant appel à des chansons, des faux clips et des scènes virtuoses recréent une époque perdue ! Lumineux comme l’été, mais aussi nostalgique, voilà une belle méditation sur la fidélité à soi, aux amis et à son art. D’une histoire vraie mais réécrite, le cinéaste dépasse l’horizon de sa culture, car la culture pop est une vraie révolution du 20ème siècle.Droits image: Grand écran
30 novembre 2018Elvis a quitté les lieux !
Donner un visage intime au deuil avec pudeur et sensibilité. Apprendre, non pas à survivre, mais à vivre de nouveau après la perte brusque d'un proche. Apprendre à s'apprivoiser, avant qu'il ne soit trop tard. Voilà le parcours d' "Amanda", petite fille de 8 ans, qui du jour au lendemain, se retrouve après la mort de sa mère dans un attentat à Paris, confiée à son oncle. L'intime vaut plus que les discours. Vous ressortirez émus, mais décidés à vivre le temps qui nous est donné. Pudique et fort.Droits image: Grand écran
16 novembre 2018L'innocent aux deux vies !
Heureux les cœurs purs ! Lazare en est un, dans une Italie pauvre, sans précision de date, Il dit oui à tous et à tout dans un village ou une tribu est en servage depuis toujours. La venue de la comtesse et de son fils va tout bouleverser et la mort de Lazare expulsera le village en ville. Mais Lazare revit et retrouve des années plus tard ses compagnons. Toujours aussi innocent, il va découvrir que le monde n'aime pas les saints, les cœurs purs. Attention, laissez-vous surprendre, voilà pour son troisième film qu’Alice ROCHWAKER nous livre un conte surprenant de poésie, de références à l'Evangile bien cachées ou en vue, mais nous laisse à la fois avec "heureux comme Lazare ", l’envie de regarder la dureté avec poésie, sans se mettre un voile sur les yeux. A contrecourant de la lourdeur de films actuels, un bijou qui aurait pu être d'or à cannes ! À voirDroits image: Grand écran
9 novembre 2018Le tourbillon de la vie
Le réalisateur Pawel Pawlikowski du succès surprise "Ida, continue son exploration de la Pologne et des blessures de la guerre froide, avant la chute du mur de Berlin. Dans "Cold War", prix de la mise en scène à Cannes, il évoque les amours tumultueuses de 2 artistes séparés par le mur. Deux êtres amoureux qui n'arrivent ni à se séparer, ni à s'aimer sans se heurter. En un noir et blanc parfait et avec une musique rock qui est un personnage du film, il conte aussi les dégâts que les idéologies font sur l'intime et le quotidien. Plein d'énergie, de vie et de mélancolie, comme l'art et l'amour, ces deux moteurs de vie. Bref, loin de la tiédeur. Un film qui alterne le froid et le chaud : hot and cold.Droits image: Grand écran
26 octobre 2018La réconciliation a un goût savoureux
LES SAVEURS DE RAMEN d’Eric KOON Voilà bien un film Proustien ! A la mort de son père endurci par les épreuves, un jeune cuisinier japonais part à la recherche de son passé et de sa mère trop tôt disparue. Il ne lui reste d’elle que des recettes et «la saveur des Dranem» ce plat typique de Singapour. Pourquoi a-t-elle été rejetée par sa mère ? Sur place, la cuisine sera le chemin de la réconciliation et de l’acceptation. Si vous voulez découvrir un pan d’histoire inconnue, être ému, et comprendre les racines profondes que portent les plats « typiques » de toute culture, courez voir ce bijou de délicatesse !Droits image: Grand écran
19 octobre 2018Ils ne nous trouverons pas !
Le second film de Debra Granik « Leave no trace » est un portrait des oubliés de l’Amérique profonde, des traumas laissés par la guerre d’Irak, un hymne à la vie au cœur de la nature mais surtout un récit d’apprentissage : la vraie liberté est de choisir sa route soi-même. Ne pas laisser de traces pour qu’ils ne nous retrouvent pas ! Voilà l’obsession d’un père et de sa jeune fille, vivant coupés du monde dans un parc naturel aux états unis. « Ils » ce sont les autorités de toute forme, les normes imposées, les peurs intimes. Pourquoi se cachent-ils ? Nous le découvrirons par touches. Mais la fille devenue jeune femme, pourront-ils continuer cette vie de robinsons volontaires ? Un film émouvant, avec peu de mots, d’où émane le respect et l’amour aussi la solidarité des exclus et l’apprentissage de la dépossession. Un vrai récit initiatique, personne ne peut et doit choisir pour nous !Droits image: Grand écran
5 octobre 2018Le (dé)sacre d’un roi
Le film de pierre Schoeller interroge les fondements de la démocratie Française : la désacralisation d’un Roi intouchable et la fin sanglante d’un ordre qui a creusé sa tombe. On passe d’un Roi censé être la tête sacrée de son peuple à la présentation de sa tête offerte au peuple et réduite à un regard mort. Le peuple s’est senti trahi. En suivant le parcours de quelques petites gens aux abords de la Bastille, du Roi et de quelques figures historiques de la révolution, "Un peuple et son Roi" raconte par vignettes, chansons et par symboles, la chute d’un mythe, celui du pouvoir incarnée dans un roi. Plus que les personnages, c’est une conception nouvelle qui intéresse, la participation à la naissance d’une Nation. Avec quelques maladresses parfois, mais avec un regard qui interroge aussi le présent. Un film ni épique, ni révisionniste, ni cliché. Peut-être le projet était-il trop ambitieux, mais il vaut la peine, en ces temps de mémoire courte. Le titre l’annonce, c’est le point de vue du peuple qui regarde son Roi dans les yeux, la fin d’une histoire d’amour ?Droits image: Grand écran
15 décembre 2017Des femmes sans hommes
Entre 1914 et 1920 : "Les gardiennes" de Xavier BEAUVOIS, tisse une chronique de ces femmes qui, à la campagne, ont pris la place que l’on ne leur laissait pas. Il le fait en prenant son temps, dans cette guerre qui fige tout et dure ! Il le fait aussi sans cacher les réalités, celles des rapports patronnes –servantes, hommes –femmes, pays en guerre aussi. Quand les hommes reviennent, pour quelques temps, ou toujours, la place des femmes n’aura pas trop changé ! Un film au rythme lent, celui de la terre et du travail, un mélo, mais qui transforme un destin balloté, et une défaite en émancipation . Sans montrer la guerre directement, le réalisateur en montre les blessures et les bouleversements qu’elle entraine à jamais. En ce centenaire, indispensable !Droits image: Grand écran
8 décembre 2017La province, pas si gay !
Assumer sa différence n’est pas aussi simple, selon le milieu, l’éducation, la classe sociale. Le nouveau film de Anne FONTAINE, "Marvin et la belle éducation" suit le parcours d’un jeune homme qui vivant dans un environnement pauvre financièrement mais surtout culturellement, va devoir faire de son homosexualité, une chance et non un handicap. Le théâtre et des personnes qui croient en lui vont l’aider dans cette éducation. Chacun finira par évoluer. Créer pour se retrouver. Très bien interprété, avec une construction en kaléidoscope. On aurait peut être aimé plus de force et d’inventivité ?Droits image: Grand écran
1 décembre 2017Grandir, c’est quitter sa maison intérieure
Le nouveau film de Joachim TRIER "Thelma" comme son héroïne, possède un étrange pouvoir, celui de nous envouté. Film d’une extraordinaire beauté, il ouvre plus de portes qu’il n’apporte de réponses. Quittant son nid familial, rassurant mais étouffant, Thelma arrive en fac. Les premiers émois de la liberté et du désir vont révéler en elle un étrange pouvoir destructeur. Entre chronique, fantastique et film d’angoisse voilà une variation autour de "la féline" film culte . Mais pas uniquement, on peut y voir une quête de soi !Droits image: Grand écran
24 novembre 2017Au bout du conte : se retrouver!
Deux enfants, séparés par 40 ans d'histoire...quel rapport entre eux? Avec l'aide d'un rêve et de tous les sens, le spectateur du " musée des merveilles" va les réunir. Un conte ou il faut se laisser aller, être disponible pour redécouvrir qu'aller à la recherche du passé personnel et collectif n'est pas nostalgie mais nécessité pour grandir. Un conte, c'est un retour à ses origines. L'émerveillement des premières fois. Pour tout public.Droits image: Grand écran
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