Des Pierres et des Hommes

Nous sommes en janvier 1794, en plein cœur de ce que l’on appelle la Terreur, plus de 2000 personnes attendent dans les prisons angevines d’être conduite à la mort. Pour arrêter l’épidémie qui commence à se propager et parce que la guillotine ne va pas assez vite, la commission militaire décide d’utiliser les grands moyens : la fusillade en masse. Elle aura lieu dans le clos de la Haie Aux bonshommes. L’endroit n’est qu’à une demi-lieue de la ville d’Angers, loin de toute habitation, loin des regards. Il convient donc parfaitement. C’est ici qu’à 9 reprises, entre 2000 et 2500 prisonniers, femmes, enfants, prêtres et religieuses, seront exécutés au nom de leur foi catholique et enterrés de manière simultanée dans 12 fosses creusées pour l’occasion. Le massacre s’étalera du 12 janvier au 16 avril 1794. Aujourd’hui, 230 ans plus, sur les lieux même du drame qu’on appelle le champ des martyrs, une chapelle s’élève en leur mémoire. Découverte.

A l'occasion des travaux de restauration de la toiture de la cathédrale Saint Maurice d'Angers, zoom sur sa charpente dont la majeure partie date du 19ème siècle, en compagnie de l'archéologue départemental spécialiste du bois Jean-Yves Hunot. L'occasion également de faire un point sur l'avancée de l'ensemble  du chantier de restauration avec Stéphane Moreau, ingénieur du patrimoine à la DRAC des Pays de la Loire.

Il fut un temps que les moins de 20 ans… et même les plus de 20 ans… n’ont certainement pas connu… le temps où l’évêque d’Angers habitait dans un palais. Il s’agit bien évidemment du palais du Tau à Angers, bâtiment monumental datant du 12^ème siècle en forme de T, jouxtant le transept nord de la cathédrale St Maurice et dont les façade s’apprécient à l’angle de la rue Baudrière et de la rue Montault. A l’intérieur, deux salles sont à admirer, une salle basse couverte en voute d’arête, exemple type de l’architecture romane du 12^ème siècle, et une salle haute, ou salle synodale, au magnifique décors peints néo roman datant du 19^ème siècle. Un palais dont les proportions monumentales et les décors peints ou sculptés symbolise tout autant le pouvoir spirituel que temporel de l’évêque d’Angers. Nous en parlons avec Nathalie Le Luel, historienne de l’art et enseignante à l’UCO et Etienne Vaquet, conservateur du patrimoine pour le département de Maine-et-Loire.

La cathédrale d’Angers regorge bien des trésors. Mais s’il en est un qui saute aux yeux en déambulant dans la nef, c’est bien la grande chaire: ce piédestal de bois d’où le célébrant prêchait. On la doit à l’abbé René François Choyer, chanoine de la cathédrale d’Angers au 19ème siècle. Afin de mieux comprendre toute la symbolique qu’elle revêt, il a accompagné son œuvre d’un livret dans lequel il explique qu’il a souhaité « représenter l’existence totale de l’Eglise ou la société de Dieu avec les hommes, société naissant avec le monde, mais lui survivant dans les demeures éternelles ». Pour mieux comprendre cela, nous avons convié un fin connaisseur de la cathédrale : Charles Rieux, président d’Ars et Fides.

A l'occasion des journées nationales de l'Archéologie ce week-end, le chantier de fouilles du parvis de la cathédrale Saint Maurice d'Angers sera ouvert au public. Depuis quelques semaines, cette zone est fouillée en prévision de la future construction d'une galerie contemporaine censée protéger les sculptures polychromes du portail d'entrée de la cathédrale. Les archéologues de l'INRAP ont déjà fait de très belles découvertes. Outre les fondations de l'ancienne galerie détruite au 19ème siècle ainsi qu'un mur de l'ancienne chapelle curiale, ils ont mis au jour plus de 80 sépultures, de l'époque médiévale et moderne. Nous en parlons avec Frédéric Guérin, archéologue de l'INRAP à Angers, en charge des fouilles du parvis de la cathédrale.

Direction Saumur aujourd’hui pour s’intéresser aux vestiges de la Guerre de Cent Ans. A cette époque, entre 1337 et 1453, l’insécurité grandissante conduit les villes à se protéger. Saumur se dote donc d’une véritable enceinte dont la construction est entreprise dans la seconde moitié du 14ème siècle. Cinq portes et dix-neuf tours parachèvent cette construction monumentale qui ne servit jamais. Aujourd’hui, il ne reste plus que 10 tours dont 3 appartiennent à la ville de Saumur. L’une d’entre elle, la Tour du Bourg, ayant accueilli des prisonnières durant les guerres de Vendée, et dont les graffitis sont encore visibles, fait l’objet d’un projet de restauration mené par le fonds de dotation de la Tour du Bourg. Nous en parlons avec son président Gildard Guillaume.

Le château de la Lorie à La Chapelle-sur-Oudon, sur la commune désormais de Segré-en-Anjou Bleu fait partie des plus beaux châteaux de l’Anjou bleue. Construit au 17ème siècle puis remanié au cours du 18ème par des architectes de renom, le château de la Lorie sera même surnommé le « petit Versailles » en raison de son grand salon de marbre. Mais c’est sans compter ses grandes écuries, uniques en France eu 18ème siècle et ses jardins à la française. Depuis plus d’un siècle la famille de Saint-Genys, propriétaire du château, a su conserver et enrichir ce patrimoine. Une projection monumentale signée de l'angevin spécialiste des vidéo-mapping Xavier de Richemont est d’ailleurs prévue pour cet été afin de vous faire découvrir ou redécouvrir l'histoire de ce magnifique château.

Direction le Segréen, à Saint Martin-du-bois, pour s'intéresser au château de Danne, premier château moderne du Haut-Anjou, construit après la Révolution. L'histoire du lieu où est implanté ce château néoclassique et sa ferme modèle typique du XIXème siècle, remonte à une période bien plus ancienne. Découvrez-là en compagnie d'un de ses propriétaires, Henry de Danne et l'historien local Jean Luard, qui lui a consacré un récent livre « Danne, un domaine et une famille en Anjou ».

Après des études dans les secteurs de la valorisation du patrimoine et de la communication, Bérengère Guicheteau et Pierre Holley, tous deux saumurois, ont créé en 2018 Châteaux et histoires, entreprise de relations publiques et communication sur les réseaux sociaux spécifiquement dédiée aux châteaux publics et privés. De toutes ces découvertes aux quatre coins de la France, il en ont édité un beau-livre paru aux éditions Le Charmoiset Châteaux vivants et habités. Rencontre

Le samedi 6 avril dernier a eu lieu la remise des prix de la deuxième édition du concours jeunes talents organisé par l’association des Vieilles maisons françaises (VMF) au château du Hardas à Segré en Anjou bleu. L’objectif de ce concours est de sensibiliser et de promouvoir les formations aux différents métiers de la Restauration et du Patrimoine auprès de la jeunesse et des entreprises. Nous en parlons avec Hervé Tribot la Spière, délégué départemental des VMF et Souane Derensy, jeune tapissière de l’entreprise Ragueneau de Durtal, 1er prix du concours.

A l'occasion de la parution du dernier hors-série de la revue 303 consacré à l'abbaye royale de Fontevraud, nous évoquons l'histoire, le patrimoine ainsi que les hommes et les femmes qui ont contribué à faire de cette abbaye un lieu majeur et singulier dans l’histoire religieuse et culturelle du Moyen Âge à nos jours. Nous en parlons en compagnie de deux de ses auteurs : Nicolas Dupont, conservateur en chef du patrimoine de l'abbaye royale de Fontevraud et Elisabeth Verry, ancienne directrice des archives départementales de Maine et Loire.

A partir de ce jeudi 9 juin jusqu’au dimanche 12 aura lieu à Angers le Congrès international d’Archéologie de la Société française d’études de la céramique antique en Gaule. Nous en parlons avec les archéologues de l’INRAP à Angers, Martin Pithon et Maxime Mortreau.

Au cœur de la Doutre, jouxtant l'ancienne abbaye du Ronceray, l'église de la Trinité est un des nombreux témoignages, avec l’ancien hôpital Saint Jean, du style gothique Plantagenêt. Cette église fut à la naissance du quartier de la Doutre dont la présence chrétienne est avérée depuis le 5ème siècle. Une longue histoire que nous allons raconter avec Yves Durand, guide bénévole pour l’association Ars et Fides.

Il est un nom qui compte encore dans le Haut-Anjou et plus spécialement sur la commune du Bourg-d’Iré : le comte Alfred de Falloux. Député légitimiste, éphémère ministre de l'Instruction publique et des Cultes en 1848/49 sous la IIème République, on lui doit une loi qui autorise les membres du clergé à enseigner sans titre universitaire contrairement aux laïcs dans les écoles secondaires. Mais on lui doit aussi son château néo Louis XIII agrémenté de quelques touches néogothiques trônant au milieu d’un parc de 717 hectares qu’on appelait à l’époque la Mabouillère. On lui doit aussi un développement de sa commune à travers l’accès aux soins et la modernisation de l’agriculture. Nous en parlons avec le jeune historien local Jean Luard qui lui a consacré un livre très documenté en 2018.

[Rediffusion] Né à Parcay-les-Pins dans le Maine-et-Loire, le sculpteur Jules Desbois fût l’un des artistes majeurs de la fin du 19ème siècle en France, injustement oublié au profit de son grand ami Auguste Rodin. En Anjou, un musée lui est consacrée dans son village natale mais peu de publications scientifiques lui sont consacrées. Le récent livre « Jules Desbois, l’élan dans la marbre », 6ème opus de la collection Carnets d’Anjou, comble en partie ce manque. Nous en parlons avec notre invité et auteur de ce livre, Florian Stalder. conservateur des musées pour le département de Maine-et-Loire.

En Anjou, l'industrie ardoisière a fait vivre au fil des siècles des centaines de milliers de personnes. De père en fils, ils ont extrait la plus belle ardoise du monde, celle qui recouvre les plus beaux édifices de notre patrimoine. Mais à quel prix ? Travaillant dans des conditions extrêmes, les ardoisiers mineurs tombaient malades, atteint de la silicose. En mars 2014, la fermeture du dernier puit en France (celui de Trélazé) a sonné le glas de plus de six siècles d'extraction minière. Ce soir sur France 3 à 23h10, un documentaire leur rend hommage. « Le dernier combat des gueules bleues ». Nous en parlons avec son réalisateur Nicolas Jallot.

L'association Art et chapelles propose chaque été depuis 20 ans un parcours touristique dans la campagne angevine à la découverte de 6 petites chapelles, privées ou publiques, que 6 artistes contemporains ont investi pour y créer et présenter une œuvre originale.  Cette semaine, découverte du parcours 2024 en compagnie du président de l'association Vincent Roussier. 

La collégiale Saint Martin d'Angers est l'un des plus fleuron de l'architecture  carolingienne en France. Niché au coeur du vieux quartier historique d'Angers, le monument aurait pu passer encore longtemps inaperçu des Angevins si Prosper Mérimée ne l'avait pas redécouvert au 19ème siècle. Devenu propriété du Département en 1986, il a fallu plusieurs dizaines d'années de travaux de fouilles et de restauration -jusqu'à sa réouverture au public en 2006- pour révéler toute sa richesse archéologique et la complexité de son histoire. Découverte avec l'archéologue Daniel Prigent, conservateur en chef honoraire du patrimoine pour le département de Maine-et-Loire. 

On les appelle plus communément des troglos. Ce sont des maisons d’habitations creusés dans la pierre. Le saumurois, où le tuffeau règne en maitre, en est truffé. C’est un mode de vie assez particulier mais qui est peut-être l’héritier direct de la manière dont on s’abritait dans les premières années de l’humanité. Nous allons en parler avec un spécialiste, saumurois d’adoption, Patrick Edgar-Rosa. Il parcourt le monde pour mieux connaitre ce type d’habitat.