Cinéphonie RCF - page 11

Associé à un visuel souvent original et raffiné, le générique de télévision, musicalement, a ses contraintes : immédiatement identifiable, court, efficace, fait pour fidéliser le public sans lasser ! Les plus grands noms de la musique de film, de la musique classique, de la variété, ou du jazz s'y essaieront, avec beaucoup d'anonymes tout aussi inspirés.

Remis en avant avec le film Bohemian Rhapsody en 2018, le groupe de Rock Queen a composé la musique entière d'un seul film, en 1980, Flash Gordon, film tiré d'une bande dessinée américaine des années 30, qui profitait du renouveau du cinéma de science-fiction que la sortie, trois ans plus tôt, de La Guerre Des Étoiles (aujourd'hui titré Star Wars épisode IV) a provoquée.

En 1940, entre Pinocchio et Dumbo, Walt Disney produit Fantasia qui met des images animées sur des musiques préexistantes du domaine classique... Respect, détournement ou parodie sont au rendez-vous du troisième long métrage et chef d'oeuvre de Walt Disney

En 1940, le troisième long métrage d'animation de Walt Disney, "Fantasia", utilise quelques grandes oeuvres de la musique classique ou même contemporaine... Détournées ou pas de leur contenu narratif originel, ces musiques vont générer des images très variées qui feront date !

En parallèle de ses chansons, Serge Gainsbourg a composé plus de 60 musiques pour le cinéma et la télévision entre 1959 et 1989, avec des réalisateurs et des styles bien différents. Beaucoup de ces musiques originales seront recyclées ensuite comme des chansons, et le plus souvent avec succés !

Outre sa carrière de musicien de génie, Serge Gainsbourg fut également acteur, scénraiste, producteur, réalisateur pour le cinméa et la télévision, pour de documentaires et des spots publiciataires également. Ses talents de musicien et dechanteur seront très souvent mis à contribution en ce domaine, de façon très colorée, variée et parfoirs inattendues...

Disparu en 1975, le compositeur soviétique Chostakovitch était alors peu connu en dehors de l'URSS mais son oeuvre abondante dans tous les domaines connaît ces dernières années un succés posthume réel. Il a écrit près de 40 musiques pour le cinéma dont peu ont pu être diffusées une fois encore, en occident... Petite séance de rattrapage avec Jean-Marc Illi dans ce nouveau numéro de Cinéphonie.

Quentin Tarantino aime utiliser les musiques de films déjà existants dans ses propres réalisations, notamment celles d'Ennio Morricone récemment disparu. Il finira même par lui demander des thèmes inédits et la musique entière de son film de 2015 "Les huits salopards".

Quentin Tarantino a, dès son 1er film Reservoir Dogs, utilisé des musiques préexistantes, tirées de la variété, puis trés vite de films réalisés dans les années 60 et 70, qui avaient nourri son imaginaire quand il était enfant. A partir de Kill Bill, Ennio Morricone sera le compositeur le plus régulièrement emprunté...

Sorti en double album en 1969, l'Opéra-Rock "Tommy" du groupe britannique The Who, dont la musique et les paroles sont signées de leur leader guitariste Pete Townshend, sera adapté au cinéma en 1975 par le réalisateur Ken Russell, avec les musicieux originaux et quelques invités de haut niveau. En voici un petit aperçu musical.

A la base, simple musique d'un générique animé de 2mn 37 introduisant un film avec des acteurs réels, le thème de La Panthère Rose sera mis au service de plus de 300 dessins animés et 10 longs métrages à ce jour ! Superbe association du réalisateur Blake Edwards, de l'acteur Peter Sellers, du réalisateur de dessins animés Friz Freleng et du compositeur Henry Mancini.

Ou quand le cinéma rencontre la musicologie ! La musique dite classique est omniprésente dans les accompagnements plus ou moins organisés du cinéma muet, puis face à des bandes originales aprés 1930, elle trouvera un rôle identique comme banque de thèmes sans liens le plus souvent avec la géographie et l'histoire des films qu'elle va illustrer... Mais depuis quelques décennies, la recherche d'authenticité conduira certains réalisateurs à utiliser des musiques réellement contemporaines et liées aux scénarios de ces filmscomme "Tous les matins du monde" en 1991, situé au début du 18ème siècle en France.

En 1968 apparaît à la télévision française un dessin animé quotidien de deux minutes appelé les Shadoks, qui connut trois autres séries jusqu'à l'année 2000. Il suscite à l'époque des réactions trés contrastées, d'autant plus qu'on était en mai 68 et que sa diffusion fut interrompue... pour mieux reprendre en septembre. Sa musique exploitait des techniques encore trés artisanales pour l'époque, mélant bruits, sons synthétiques, et instruments mélodiques, le tout composé avec talent par Robert Cohen-Solal !

Après une critique acerbe du monde de la radio en 1972, Jean Yanne s'attaque l'année suivante au monde des syndicats dans son deuxième film "Moi y en a vouloir des sous" en 1973. Il collabore une nouvelle fois avec le compositeur Michel Magne qui, dans l'esprit symphonique Pop de ces années-là, saura habiller ce film de choeurs de grande ampleur...

"Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil", ce film est sorti en 1972, il caricature le monde de la radio commerciale de l'époque et de la tendance à marchandiser la religion à des fins mercantiles. A-t-il pris une ride 48 ans plus tard ? Sa musique, en tout cas, reflète les goûts de ces années, entre 1968, grande libération, et 1973, premier choc pétrolier, et fin de l'insouciance ?

Compositeur français né en 1938, toujours en activité même ralentie pour le cinéma et la télévision, Eric Demarsan collabore dès le départ avec les plus grands réalisateurs, même si c'est pour rarement plus d'un film. Jean-Pierre Melville, Costa-Gravas, Jacques Deray, Patrice Leconte, Michel Lang, Sébastien Japrisot, et récemment Guillaume Nicloux pour 5 films travailleront avec lui, sans oublier Jean-Pierre Mocky pour 7 films ... A la télévision, ce seront "Les Chevaliers du Ciel" et "Belle et Sébastien", à ses débuts, qui se nourriront de sa musique.

Parmi une production musicale considérable, Delerue fut un des premiers compositeurs dits "sérieux" à travailler pour la télévision dès 1952, à une époque où peu y croiaient et autant acteurs que metteurs en scène trouvaient un peu dévalorisant d'y collaborer. Suivront près de 170 participations à des téléfilms et séries dont beaucoup sont restées mythiques comme Les Rois Maudits ou Jaquou le Croquant. En voici quelques trop courtes minutes de sublime musique.

Né en 1905 à Samarcande, alors partie de l'Empire Russe, André Hossein vivra en Allemagne et surtout en France, où est né son fils acteur et réalisateur célèbre, Robert Hossein. Parallèlement à une carrière de compositeur "classique", André Hossein illustre à merveille les 14 films réalisés par son fils quasiment tous liés à l'espionnage et au monde de la grande délinquance.

Né en Israêl, ayant passé son enfance au Maroc, Armand Amar compose très tôt pour de grands chorégraphes avant, à l'âge de 49 ans, de mettre en musique le film "Amen" de Costa Gravas. Depuis lors, plus de 70 longs métrages, des films et séries pour la télévision et des documentaires seront mis en musique par Armand Amar, en moins de 20 ans seulement. Il est toujours en axctivité aujourd'hui.