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A plus d'un titre

Emission présentée par Jean-Claude DUVERGER, Anne-Marie VERGNON

Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".

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Episodes

  • ©rcf42.fr

    Jacqueline Lefort "La rivière écarlate"

    30 octobre 2021
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne
    Après "La Disparue du Calvaire" et "D'Ambre et de lumière", Jacqueline Lefort revient avec "La Rivière écarlate" confirmant son talent pour raconter des histoires de famille avec les secrets et les passions qui les traversent. Une émission de Jean Claude Duverger et Jacques Plaine
  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    Raconte moi un mensonge - Thierry POYET - Editions Maïa -

    25 novembre 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

     

     

    THIERRY POYET

    Raconte-moi un mensonge

    Éditions Maïa

    Chroniqueur et critique, Thierry Poyet – né à Saint-Étienne – est un universitaire spécialiste de l’œuvre deFlaubert. Auteur de nombreux essais et articles consacrés à la littérature du XIXe siècle, il a aussi reçu en 2019 le « Coup de cœur » du prix Claude Fauriel.

    Lorsqu’elle décida de changer d’appartement, l’agent immobilier à qui elle avait expliqué la raison de son choix – en tomba de sa chaise « Vous vous installez dans le duplex de la rue de l’Avenir parce que le père de votre ex y habite ? Un ex avec qui vous avez rompu volontairement ?

    Tout ça parce que vous l’aimez encore ? ». Elle, c’est Laura Nivelles, une jeune agrégée d’Italien,

    surdouée, diagnostiquée « précoce et QI exceptionnel » par la faculté, un peu autiste sur les bords et que les mauvaises langues qualifient volontiers de bipolaire. Une fille « qui multiplie les relations d’un soir, avec des garçons et des filles » - pas regardante sur le sexe, la donzelle ! – et

    qui un beau matin - et dans la salle des profs - tombe folle dingue d’un collègue. Et bien que son père l’ait toujours prévenue « jamais plus de quinze ans d’écart » le collègue en question - un homme marié père de deux enfants - est de vingt ans son aîné. Emportée par la passion et après s’être fait tatouer le prénom du bonhomme sur l’épaule, elle laisse tomber celle avec qui elle allait convoler en justes noces et saute dans le lit du vieux.

    Ensuite c’est le grand amour, les jolis mots, les grands mots, puis un jour, un mauvais jour,

    un mot de trop – le mot « pause » si je me souviens bien – et c’est le drame, la séparation,

    la fin du film. Commence alors une autre histoire. Celle où un très vieux monsieur l’attend -

    soir et matin - devant les boîtes aux lettres de son nouvel immeuble, l’attire chez lui, sort un

    gros sac de photos et lui raconte sa vie.

    Il lui raconte sa femme qu’il adorait et qu’il adore toujours bien qu’elle le méprisât jusqu’à sa

    mort, ses deux fils dont le plus jeune avait évité de peu l’aiguille de la tricoteuse et qui –

    vous l’avez deviné – est la raison première de son déménagement. Une histoire que sa

    meilleure amie – une aveugle bien en vue à la DRAC de Lyon – lui suggère d’écrire. Un livre

    qui fera le bonheur d’un éditeur parisien et de grosses vagues dans sa montée d’escaliers

  • ©rcf42.fr/Louis Reynard, de "lire à saint étienne"

    "Malheur à qui n'a plus rien à désirer" René PAGIS

    18 novembre 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Malheur à qui n'a plus rien à désirer

    Etienne, la quarantaine, devient avocat après une courageuse reconversion professionnelle. Il rejoint alors un cabinet à Valence dans lequel il rencontre Esther, dont il tombe éperdument amoureux. Elle est magnifique, mystérieuse et imprévisible avec un regard aussi changeant que troublant. Mais cette relation se transforme en calvaire : il perd peu à peu toute force de caractère et se soumet aux affres d'une passion excessive et destructrice. Poussé à bout, il commet l'irréparable, jusqu'à se retrouver aux assises...
    Comment décrire une passion amoureuse inassouvie et douloureuse où plaisir et souffrance voisinent dangereusement jusqu'à transformer un homme, lui faire perdre ses valeurs et le sens des réalités, jusqu'à en devenir un étranger pour lui-même ?

  • ©rcf42.fr

    Jean-Marc CHAVOT "Asperger For Ever "

    12 novembre 2023
    En partenariat avec Lire à Saint-Etienne

    Jean-Marc Chavot
    " Asperger for ever "
     (Les presses du Midi)

    À cette époque, nous collions des décalcomanies sur nos cartables quand nous ne jouions pas aux osselets.
    À cette époque, nous portions des cols roulés en acrylique, les cheveux hérissés par l'électricité statique.
    À cette époque, nous nous endormions devant Nounours et le Marchand de sable.
    À cette époque, pourtant pas si lointaine, être Asperger ne voulait rien dire.
    Antoine, onze ans, passe l'été à la campagne auprès de sa grand-mère. Un jour, il croise une enfant de son âge au comportement étrange. Loin de l'effrayer, cette différence l'interpelle : le voilà déterminé à extraire la jeune fille de sa bulle. Un voyage régressif au pays de l'enfance et des premières amours, une plongée nostalgique dans une nature encore préservée, une expérience immersive dans le spectre autistique. Un roman comme un chocolat, doux et amer à la fois.

    La chronique de Jacques Plaine

    Asperger For Ever Les presses du Midi Stéphanois et enseignant, Jean-Marc Chavot nous offre ici son deuxième roman. Un roman inspiré du quotidien de son fils, diagnostiqué autiste de haut niveau. Tout près d’ici, dans les montagnes du matin, Valentine et Antoine sont en vacances. Chez leurs grands-mères. Deux grands-mères de choc. La première « plus large que deux biches à lait auvergnates » et qui en sait plus que tout le monde sur tout et n’importe quoi, la seconde qui s’efforce d’être là quand ses enfants sont ailleurs. Toujours ailleurs, préoccupés essentiellement de leur business - leur magasin en l’occurrence – une boutique qui les fait considérer leur fils comme « un colis encombrant » à sécuriser chez mémé plutôt que sous leur toit. Valentine, elle, c’est autre chose. « Valentine est différente », agressée par tout ce qui bouge et qui fait du bruit. Valentine a peur de tout en général et du noir en particulier, « se recroqueville comme le hérisson face au danger » et quand rien ne va « balance son corps, toujours plus vite, toujours plus fort ». Entourée de psychiatres, abrutie de médicaments elle vit dans un institut spécialisé. Une prison qu’elle déteste et en silence confie ses malheurs à son doudou. Car Valentine ne parle pas, atteinte du syndrome d’Asperger en un temps où Asperger et trisomie 21 se conjuguaient en musique. Son doudou d’une main, Antoine de l’autre, les voilà tous les trois à courir la marguerite et le coquelicot. À chasser le bourdon et le papillon « le papillon agite ses ailes et se pose au creux de sa main ». À soigner un perdreau tombé du nid « Valentine joue les vétérinaires ». À ramener à la vie un chien friand de bouchons. À se régaler de brioches chez les mémés et écouter les tubes de Cloclo sur RTL. Et puis un jour le perdreau tombé du nid prendra son envol et Valentine oubliera d’être Valentine. « Non, c’est bien ça. Je n’ai pas rêvé » s’étonnera Antoine en se frottant les yeux et se débouchant les oreilles, ajoutant plus tard : « Depuis que Valentine a posé ses lèvres sur ma joue, j’ai vieilli de cinq ans ». Ensuite il prendra cinq ans de plus, aura vingt ans, puis trente, puis cinquante, deviendra psychiatre et consacrera sa thèse au syndrome d’Asperger. Et Valentine ? Que deviendra Valentine. ? Valentine et ses doudous ?