Nouveau Testament : questions d'histoire - page 3

Paul centre sa vie et son enseignement sur le Christ ; mais ce qui compte pour lui ce n'est pas la vie de Jésus, dont il ne parle jamais, mais sa mort et sa résurrection. Sa foi est liée au "Messie crucifié". Que dire de cette expression aussi incompréhensible par les Juifs que par les Grecs... et peut-être par les chrétiens d'aujourd'hui ?

Quand est né le christianisme ? Qui l'a fondé ? Ces questions ne semblaient pas se poser il y un siècle ou deux. Tout le monde, ou presque, pensait que Jésus était à l'origine de la nouvelle religion. C'est pourtant sans doute moins simple qu'il n'y paraît...

Nous avons vu l'importance de Pierre et surtout de Jacques dans la naissance de la première Église. Pourtant le nom de Paul est souvent plus connu que les leurs au XXIème siècle ; Paul est célèbre par ses voyages, et ses lettres sont lues dans les assemblées de chrétiens. Pourquoi cette notoriété ?

L'Église des premiers siècles n'était pas composée d'hommes et de femmes regroupés uniformément autour d'une même idéologie. Elle comprenait au contraire de nombreux groupes, se référant à divers responsables charismatiques. Jacques, surnommé "le Juste" ou encore "le frère du Seigneur" en fait partie

Peut-on admettre des non-juifs dans l'Église ? Telle est la question que se posaient dans d'âpres discussions les chrétiens de la première génération. En racontant la rencontre de Pierre et de Corneille, Luc, auteur des Actes des Apôtres, donne aux lecteurs des éléments de réponse

Le dernier épisode important mettant en scène Pierre dans les Actes des Apôtres (hormis le miracle de sa libération) est sa rencontre avec le centurion Corneille. Cet épisode mérite une attention particulière car il est un fondement, d'après l'auteur, de la mission de l'Église envers les païens

Après la mort de Jésus, le rôle de Pierre a sans doute été déterminant. Néanmoins nos sources divergent et sont parfois difficiles à décrypter. Les Actes des Apôtres nous le présentent comme un élément fondateur de l’Église naissante, tant dans sa participation à l'élaboration de la foi que dans son rôle missionnaire

Pour les quatre évangiles canoniques, Pierre, l'apôtre de Jésus, est toujours cité en premier. Mais sa figure évolue entre l'évangile de Marc et celui de Jean, rédigé beaucoup plus tard. Chaque évangéliste nous donne son point de vue sur ce disciple, à la fois généreux et faible, que la Grande Église a reconnu chef de la chrétienté

La figure de Pierre apparaît dans beaucoup de textes du Nouveau Testament. Personnage contrasté, il est présenté comme central chez tous les auteurs. Mais le lecteur ne doit pas oublier que tous les textes concernant Pierre ont été écrits après la résurrection de Jésus, moment où le rôle de Pierre a été déterminant

Bien que Marie soit peu présente dans le Nouveau Testament, les chrétiens l'ont cependant placée au centre de leurs dévotions très tôt dans l'histoire. Si, au départ, l'intérêt qu'elle suscitait était entièrement lié à son fils, progressivement le culte de Marie s'est développé autour de sa personne propre de "mère de Dieu" et donc mère des hommes

Il est étonnant de voir que Marie, la mère de Jésus, est rarement nommée dans le Nouveau Testament. L'apôtre Paul ne semble même pas la connaître. Seuls les évangiles en parlent, quoique brièvement. Néanmoins elle est présente à quelques moments clés : l'enfance de Jésus chez Luc, l'épisode de Cana et sa mort chez Jean

Vingt siècles après l'épisode que nous raconte l'évangéliste Matthieu de la venue des mages auprès de Jésus, les chrétiens célèbrent encore l'Épiphanie, fête commémorant ce moment. Mais, selon les Églises chrétiennes dans le monde, cette fête prend des sens différents, à des dates différentes...

Noël est une fête très populaire chez les chrétiens et nous pensons connaître tous les détails de la naissance de Jésus que nous représentons parfois dans nos crèches. Pourtant, les évangiles de Matthieu et de Luc nous donnent des détails fort différents entre eux. Et certains moments importants pour nous, la présence de l'âne et du bœuf par exemple, semblent n'apparaître nulle part. Regardons de plus près !

Il est un personnage qui apparaît dans tous les évangiles : celui de Jean Baptiste. Et il est certain qu'il a joué un rôle important dans la vie et le ministère de Jésus. Qui est donc ce personnage que les chrétiens considèrent généralement comme un pont entre l'Ancien et le Nouveau Testament ?

Beaucoup d'auteurs et de communautés ont écrit des textes concernant la vie de Jésus et peuvent se dénommer "évangile". Certains ont été acceptés par l’Église dans le Nouveau Testament, d'autres pas ; ce sont les évangiles apocryphes. Certains d'entre eux ont été classés dans la catégorie "hérétique", d'autres en revanche auraient très bien pu participer du canon des Écritures...

La dispersion des premières communautés chrétiennes a eu comme conséquence une extrême variété dans la diffusion de la Parole de Jésus. La foi des premiers chrétiens n'était donc pas univoque et le christianisme a forgé sa doctrine non à partir d'un donné théologique bien fixé à diffuser, mais à partir d'interprétations multiples de la Parole de Jésus

Les évangiles (canoniques comme apocryphes) n'avaient aucune source pour parler de l'enfance de Jésus. Les récits qu'ils nous en font sont des constructions théologiques capitales pour la naissance de la nouvelle foi, mais n'apportent pas d'éléments historiques concrets sur Jésus enfant

Deux des évangiles canoniques seulement, celui selon Matthieu et celui selon Luc, proposent un récit de l'enfance de Jésus. Il est vrai que dans l'Antiquité, on ne s'intéressait à l'enfance que des grands personnages. C'est seulement après la résurrection du Christ que certains évangélistes ont entamé un récit du début de la vie de Jésus. Ces textes ont donc été rédigés après le reste des évangiles, sans doute vers la fin du 1er siècle

La résurrection de Jésus est centrale dans la foi des chrétiens. Mais que signifie ce mot ? Et tout d'abord, quel terme les évangiles (ou plutôt quels termes car il y en a plusieurs) ont-ils employé pour transmettre un moment indicible de l'expérience des apôtres ? Les récits qu'ils ont proposés sont différents les uns des autres au point de ne pas laisser de prise à une description univoque de faits établis. Pourtant ils ont en commun une donnée inestimable pour l’Église naissante : leur témoignage de Jésus, vivant

Les évangiles parlent longuement de ce que l’on appelle le « Chemin de Croix ». Ce moment de la vie de Jésus est central pour les premiers chrétiens. Il est intéressant de regarder de près comment ce moment dramatique est lu par les rédacteurs évangéliques sous un angle beaucoup moins narratif que théologique