Nouveau Testament : questions d'histoire - page 2

Jusqu'au 2ème siècle, la foi chrétienne, dans les diverses communautés, reposait sur des paroles de Jésus (rapportées oralement ou par les premiers textes évangéliques). Avec Justin et les Pères apologistes, nous assistons au début d'une relation entre cette Écriture et la pensée philosophique de l'époque. Autrement dit, c'est la naissance de la théologie

Au 2ème siècle, apparaissent des hommes qui veulent défendre le christianisme, soit face au pouvoir romain, soit face aux autres croyances. Certains font même de l'écriture leur métier. On les appelle les apologistes. Justin, le plus célèbre, n'a cessé d'affirmer que pour lui, le christianisme était "la seule philosophie sûre et profitable"

Les communautés chrétiennes, à la fin du 1er siècle, sont dispersées dans l'Empire romain. Certaines ont des relations entre elles, d'autres non. Leur foi est encore très liée à celle de leurs fondateurs : Paul, Jacques, Jean... et si chacune vénère le Christ, ce Christ apparaît selon les communautés avec de multiples visages...

La fin du 1er siècle marque un tournant dans la vie des communautés chrétiennes. La génération des témoins du personnage Jésus est passée, celle de leurs successeurs directs aussi. Pourtant, la nécessité d'un ensemble de textes, les mêmes pour tous, n'est pas encore établie. Les chrétiens sont encore très dispersés dans un monde auquel ils appartiennent et auquel ils doivent faire face

Les lettres que nous a laissées Ignace d'Antioche montrent son attachement à l'organisation des communautés, particulièrement au rôle de l'« épiscope », dont la fonction était fort différente de celle de l'évêque actuellement. Elles insistent beaucoup sur le rôle des chrétiens, dont l'unité et la participation sont nécessaires à l'évêque dans l'exercice de sa mission

Ignace d'Antioche, au début du 2ème siècle, fait partie des chrétiens qui désiraient le martyre. Son périple vers Rome où il a peut être réalisé ce rêve (sans que nous en soyons assurés historiquement) lui a permis de rencontrer des communautés avec lesquelles il a entretenu une correspondance. Ses lettres nous renseignent sur les tentations "judaïsantes" de beaucoup de chrétiens à cette époque

La lettre de Clément de Rome aux Corinthiens est un des premiers textes chrétiens ne faisant pas partie du Nouveau Testament. Sa lecture nous donne des renseignements précieux sur la toute première organisation des chrétiens après l'époque apostolique et sur les relations entre communautés. Celle de Rome avait-elle déjà une primauté sur les autres ?

On ne connaît pas du tout les auteurs des derniers textes du 1er siècle ou du début du 2ème. L'épître de Barnabé, le Pasteur d'Hermas ou encore les Odes de Salomon sont néanmoins des textes capitaux qui nous font découvrir les premières formulations, balbutiantes, de la foi chrétienne naissante

Les premières communautés qui produisirent des textes après la mort de Jésus sont les communautés judéo-chrétiennes, c'est à dire composées de juifs acceptant Jésus comme Messie. Ces communautés sont nombreuses et très différentes, selon qu'elles se rattachent davantage à la foi de Pierre ou à celle de Jacques... Et les communautés helléno-chrétiennes prennent aussi une grande importance...

Qui sont les Pères de l'Eglise ? Dans quel monde vivaient-ils ? Que connaissaient-ils des textes de ce qui va devenir le Nouveau Testament ? Cette émission aborde la question qui s'est posée très vite : quel rapport s'instaure entre l'Ecriture et l'Eglise naissante ?

Le Nouveau Testament est composé de textes écrits, en gros, jusqu'à la fin du 1er siècle. Il n'était pas encore mis définitivement en forme que déjà des chrétiens lettrés, souvent des évêques, le commentaient. On appelle ces chrétiens "Pères de l'Eglise" et les interprétations qu'ils nous ont transmises vont nous aider toute cette saison dans notre approche du Nouveau Testament

Le Nouveau Testament se termine sur un livre original, l'Apocalypse : ce mot signifie révélation. Le livre nous présente une grande fresque composée d'une multitude de figures étonnantes et se termine par une ouverture à la venue du Christ "Viens Seigneur Jésus"

Le quatrième évangile a la particularité de finir deux fois ! Il est intéressant de repérer comment le chapitre 20 nous montre comment le Christ ressuscité envoie les apôtres en mission, tandis que le chapitre 21 est déjà tourné vers l'organisation de la future Église

La finale de l'évangile de Matthieu diffère encore des autres finales évangéliques. Matthieu ne parle pas d'Ascension ; mais c'est sur une montagne en Galilée qu'il nous montre le Ressuscité invitant les disciples à le rencontrer. Et c'est de cette montagne, rappelant la manifestation de Dieu au Sinaï, qu'il envoie ses disciples en mission

Luc est le seul évangéliste qui présente entièrement son récit de façon chronologique ; c'est ainsi qu'il a fourni la trame de notre année liturgique. Les autres évangiles parlent différemment de la montée au ciel de Jésus, de son accession à la gloire et de la venue de l'Esprit. Aujourd'hui nous regardons le texte de Marc qui ne sépare à aucun moment la gloire du Christ de la Croix

Le récit de Luc met en lumière trois moments : Pâques, l'Ascension de Jésus et la Pentecôte, qui servent de base à notre calendrier liturgique. Cette émission tente de repérer ce qu'entraîne pour nous cette manière linéaire de présenter la Révélation, avant de regarder, dans les émissions suivantes, quels procédés, souvent différents, ont employés les autres évangiles

Tous les évangiles parlent de la résurrection de Jésus, de sa glorification ou de son exaltation et de la venue de l'Esprit Saint. Mais seul Luc, dans son évangile et dans les Actes des Apôtres, nous les présente dans un récit, nous racontant une histoire. Est-ce en ce sens qu'il est historien ?

Les évangélistes donnent chacun une version différente de la Résurrection. Chacun la leur. Pour autant, ils ont le même désir : dire que le Christ est vivant et que, du coup, ils n'ont plus peur. Cette émission décrypte les différentes interprétations des auteurs évangéliques au service d'une même foi : Christ est mort et ressuscité

Nous connaissons bien les récits de la Passion que nous entendons au cours des célébrations avant Pâques. Nous en connaissons bien certains détails. Mais avons-nous remarqué que ces détails, sur lesquels insistent souvent la liturgie ou encore les oeuvres d'art, tiennent peu de place dans les textes évangéliques alors que ce qui est écrit dans les évangiles est parfois très superficiellement regardé... ?

Paul centre sa vie et son enseignement sur le Christ ; mais ce qui compte pour lui ce n'est pas la vie de Jésus, dont il ne parle jamais, mais sa mort et sa résurrection. Sa foi est liée au "Messie crucifié". Que dire de cette expression aussi incompréhensible par les Juifs que par les Grecs... et peut-être par les chrétiens d'aujourd'hui ?