"La Force du Destin" incarnée, à travers un épisode du "Vent du Soir", roman historique de Jean d'Ormesson.

"Sainte Marguerite-Marie et moi", de Clémentine Beauvais, éd. Quasar.
L'auteure, jeune athée féministe, amenée à écrire la vie de cette mystique du XVIIème siècle, raconte avec beaucoup d'humour sa découverte du monde "catho", avec les difficultés et le cheminement que provoque ce travail.

"Confessions d'un bon à rien", d'Elie Barnavi.
L'itinéraire de cet intellectuel, historien et diplomate israélien, est symptomatique du parcours d'un Juif du XXème siècle, depuis l'enfance compliquée dans la Roumanie communiste, jusqu'à l'arrivée en Israël, dont l'on suit les évolutions de ce pays, si compliqué lui aussi...

Si seulement la nuit, de Atiq et Alice Rahimi, P.O.L, 2022.
Un père et sa fille échangent des mails pendant le confinement. Ce livre ouvre une réflexion sur ce qui se transmet d'un père "migrant" à une fille devenue française, mais surtout sur la relation père-fille, affectueuse mais dissymétrique.

Introduction à la théologie de la surprise - Yves Millou

En 1579, Akbar, le Grand Moghol, invite des théologiens jésuites à sa cour. Que le souverain d’un Etat islamique accueille des missionnaires clairement motivés par une intention évangélisatrice est certainement un fait unique dans l’histoire. Y. MARTINI s’interroge sur les motivations de l’empereur : désir de conversion ? stratégie politique ? ou d’autres raisons encore ? 

avec Millou Yves et Henri Couturier

L'auteur, philosophe et psychanalyste, étudie le ressentiment victimaire, ce mécontentement sourd qui peut gangrener l'individu comme les sociétés, et les moyens éventuels de s'en libérer. 

Sylvie Germain

"Le livre à deux voix de Benoit XVI (J. Ratzinger) et du Cardinal R. Sarah constitue un appel à reconsidérer la possibilité d'ordonner des hommes mariés, comme cela avait demandé lors du Synode pour l'Amazonie en 2019. Les auteurs avancent leurs arguments pour mettre en garde ce qui, selon eux, pourrait défigurer non seulement le sacrement de l'Ordre, mais aussi celui du Mariage, qui devraient rester des vocations caractérisées par un don total et exclusif. Quoi que l'on pense de la question, on lira avec intérêt la façon dont ces deux ténors de la pensée catholique défendent l'institution du sacerdoce et du célibat consacré.

"L'auteur, médecin congolais, est amené à "réparer" les femmes violées et affreusement blessées dans le cadre des guerres qui ravagent le Congo depuis des décennies. Sa vie est un combat extrêmement courageux, face à l'horreur, pour soigner, pour reconstruire psychologiquement, pour défendre cette cause à un niveau international, et ce malgré les menaces récurrentes d'assassinat."

Un travail remarquable de Luca Castiglioni, prêtre du diocèse de Milan qui, à l'écoute de la voix des femmes, va puiser dans  les ressources de la foi chrétienne pour suggérer des pistes pouvant enfin donner une vraie place aux femmes dans l'Eglise.

"Le génocide voilé. L'anthropologue sénégalais Tidiane N'Diaye affronte vaillamment un sujet rarement dénoncé : la traite des Noirs d'Afrique vers le monde arabo-musulman, qui a duré 13 siècles, provoqué environ 17 millions de morts, et qui n'est pas vraiment terminée... Il se pose aussi la question de comprendre pourquoi cette traite, particulièrement cruelle, est tellement minimisée dans les mémoires, par rapport à la traite occidentale vers l'Amérique."

"Assise, Une rencontre inattendue", de François Cheng : "François Cheng, jeune étudiant chinois à Paris, suit en 1971 un voyage à Assise. Dès l'arrivée, c'est un saisissement, un "moment décisif", qui le marque pour la vie." 

Disciple préféré de Freud, Sandor Ferenczi est l’une des figures les plus attachantes des débuts de la psychanalyse. Il la pratique selon ses intuitions propres, ce qui complique son amitié avec son maître. Mais il connaît également des amours embrouillées, mêlant les sentiments et la psychanalyse. Il préfigure cependant l'évolution de sa discipline.

"Israël et ses paradoxes. Idées reçues sur un pays qui attise les passions", de Denis Charbit. "Pro- et anti-Israël attisent la polémique à coup d'idées reçues excessives. Débattre est devenu impossible. Sans craindre de conjuger les divergences, l'auteur tente d'analyser plus finement les arguments des deux bords."

"Les Pharisiens", de Mireille Hadas-Lebel. L'auteure, spécialiste du judaisme de l'Antiquité, se demande qui sont réellement ces pharisiens régulièrement honnis par Jésus. En revenant au contexte et à la culutre rabbinique de Jésus, elle resitue ces débats et permet de les relativiser : finalement, Jésus n'était-il pas lui-même un pharisien?...

"Avec Isabelle Becquart, professeur de lettres, Adeline Gouarné s'entretient de l'un des Trois Contes de Flaubert : "Un Coeur Simple". C'est à la fin de sa vie que cet auteur, habituellement si prolixe, s'attache à une forme courte pour écrire une sorte de parabole ancrée dans le terroir normand.Le texte est emprunt de souvenirs personnels, aussi bien pour les lieux que pour les êtres. Il suit le personnage principal, nommé avec une pointe d'ironie Félicité, de sa naissance à sa mort et la vie ainsi parcourue ressemble à un chemin de croix au cours duquel cette humble servante ne sait que donner et se donner sans recevoir d'autre salaire qu'indifférence ou mépris. Ce coeur simple, sorte d'anti-Emma Bovary, semble pourtant promise à une sorte de félicité puisque la mort se présente à elle sous la forme d'un Saint-Esprit bariolé qu'elle confond avec son perroquet...

Sa grande amie George Sand avait incité Flaubert à écrire un texte qui ne fût pas désespérant : y est-il parvenu ?"

Le livre du rabbin Delphine Horvilleur nous fait plonger dans son expérience d’accompagnatrice des deuils dans la communauté juive, dont les cérémonies se déroulent au moment de l’enterrement, et au cours desquelles elle se place non pas en surplomb ou devant les familles, mais à côté d’elles, comme un pilier pour les soutenir et les aider. Il s’agit de vivre avec cette mort, sans la partager au point de ne plus pouvoir tenir debout, mais au contraire de maintenir l’interrogation au-delà de la peine. Le Shéol, lieu de la mort dans la foi juive, veut en effet dire « question », et l’auteur essaie ainsi de rencontrer les personnes jusque dans la grande question existentielle que représente la mort d’un proche.