La Symphonie du cinéma

"La Symphonie du cinéma", une émission de Fabien Genest pour voyager dans l'univers des musiques de films.

La Symphonie du cinéma
"La Symphonie du cinéma", une émission de Fabien Genest pour voyager dans l'univers des musiques de films.
Gina Lollobrigida, la "Bellissima"

Il y avait Anna, Silvana, Lucia, Sophia, Gina, Claudia et les autres. Reines d’un âge d’or du cinéma italien dans les années 50 et au début des années 60. Née un beau jour de juillet 1927 à Subiaco dans la grande banlieue de Rome, là même où Lucrèce Borgia avait aussi vu le jour, Luigia Lollobrigida rêve à 18 ans de peindre. Elle va étudier à l'Académie des beaux-arts de Rome tout en posant pour des romans-photos, prend des cours de chant et dessine des portraits de GI. «J'étais l'artiste de la famille », disait cette fille de commerçants, élevée à la dur. Disparue le 16 janvier, à l’âge de 95 ans, elle fut remarquée comme beaucoup de jeunes Italiennes à l’époque grâce à des concours de beauté. En 1947, elle termine deuxième au concours de Miss Rome et troisième à celui de Miss Italie derrière une certaine Lucia Bosè, future actrice, elle aussi. Dès ses premiers films, elle partagera, avec Silvana Mangano, l’honneur de susciter les fantasmes érotiques des spectateurs italiens de l’après-guerre. Il se dit même dans la Péninsule que Gina est « la meilleure chose qui soit arrivée depuis l’invention des spaghettis ». A partir de 1952, elle accède aux premiers rôles, dans Fanfan la Tulipe, de Christian-Jaque et Les Belles de nuit, de René Clair, tous deux aux côtés de Gérard Philipe. Puis poursuivra avec Pain, amour et fantaisie puis Pain, amour et jalousie, de Luigi Comencini, en 1953 et 1954, aux côtés de Vittorio de Sica. Suivront d’autres nombreux succès : Trapèze, de Carol Reed et Notre-Dame de Paris, de Jean Delannoy en 1956. Salomon et la reine de Saba, de King Vidor en 1959 ou encore Vénus impériale, de Jean Delannoy en 1963. Coqueluche des paparazzi, « la Bersagliere » de Comencini avait arrêté sa carrière dans les années 1970 pour se consacrer à la photographie.
Liste des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Extrait archive INA, Le Cercle de Minuit, France 2, 1992
- Marche de Fanfan, BO Fanfan la Tulipe, Maurice Thiriet et Georges Van Parys, 1952
- Générique d’ouverture, BO Pain, amour et fantaisie, Alessandro Cicognini, 1953
- Main theme, BO Trapèze, Malcolm Arnold, 1956
- Danza di Esmeralda, BO Notre-Dame de Paris, Georges Auric, 1956
- Salomon et Saba, BO Salomon et la reine de Saba, Mario Nascimbene, 1959
- Multiplication, Come september, BO Le Rendez-vous de septembre, Bobby Darin, 1961
- Titoli di testa, BO Vénus impériale, Angelo Francesco Lavagnino, 1962
- Nuddu, BO Ce Merveilleux automne, Ennio Morricone, 1969
- La Minute Judy Garland : Twistin' the night away, BO L’Aventure intérieure, Rod Stewart - Stuntman Seq. 2, BO Le Cascadeur, Carlo Rustichelli, 1968
La musique de film selon Mark Knopfler

Il y a 40 ans, au mois de mars 1983, les fans de Dire Straits s’enthousiasmaient pour Local Hero, un film britannique à petit budget se déroulant dans un village perdu de la côte nord-est de l’Ecosse. Il faut dire que la bande originale planante n’était pas signée de n’importe qui mais de Mark Knopfler, cofondateur avec son frère David, du mythique groupe de rock Dire Straits. Celui que l’on surnomme « l’homme tranquille du rock » entamait en parallèle de sa carrière de guitariste et chanteur à succès une collaboration avec le cinéma qui s’étend, à ce jour, sur plus de trente ans et une dizaine de films, alternant grosses productions hollywoodiennes (Princess Bride, de Rob Riner, Des Hommes d’influence, de Barry Levinson) et films d’auteur (Cal, Dernière Sortie pour Brooklyn, Altamira). Autant de films et de BO proposant, tantôt bonne vieille country, tantôt musique trad et compositions instrumentales pures.
Play list des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Extrait Local Hero, de Bill Forsyth
- Going home, BO Local Hero, Mark Knopfler, 1983
- Wild theme, BO Local Hero, Mark Knopfler, 1983
- The Way it always starts, BO Local Hero, Mark Knopfler (feat Gerry Rafferty), 1983
- Father and son, BO Cal, Mark Knopfler, 1984
- Storybook story / Storybook Love, BO Princess bride, Mark Knopfler, 1987
- Main theme, BO Des Hommes d’influence, Mark Knopfler, 1997
- He’s the man, BO Un But pour la gloire, Mark Knopfler, 2001
- Marcelino’s despair, BO Altamira, Mark Knopfler feat Evelyn Glennie, 2016
- La Minute Judy Garland : We’ve only just begun, BO L’Antre de la folie, The Carpenters
- Last Exit to Brooklyn, BO Last Exit to Brooklyn, Mark Knopfler, 1989
Aller plus loin:
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- Screenplaying, une compilation CD (Warner, 1993) qui reprend quelques-uns des meilleurs titres de Mark Knopfler au cinéma notamment ses collaborations pour Local Hero, Cal, The Princess Bride et Last Exit to Brooklyn.
Angelo Badalamenti, le maître de la musique climatique

Disparu le 11 décembre à 85 ans, Angelo Badalamenti avait travaillé pour Paul Schrader, Joel Schumacher ou le Français Jean-Pierre Jeunet pour "La Cité des enfants perdus" et "Un Long Dimanche de fiançailles". Compositeur de BO pénétrantes et de musiques de films d’atmosphère par excellence, que l’on pourrait qualifier de climatiques presque, ce fils d’un poissonnier de Brooklyn, d’ascendance sicilienne, était avant tout l’alter ego musical du réalisateur David Lynch. Rencontré en 1986 pour "Blue Velvet", le compositeur new-yorkais avait eu un coup de cœur réciproque pour un univers esthétique et cinématographique atypique. Ensemble, ils allaient collaborer à plusieurs reprises dans la décennie 90 puis au début des années 2000. On retient "Sailor et Lula" en 1990, romance baroque et criminelle éclaboussée par la performance du couple que forment Nicolas Cage et Laura Dern. "Twin Peaks" en 1992, chef-d’oeuvre envoûtant, film noir, oscillant entre rêve et cauchemar, mêlant le fantastique et le thriller. La partition d'Angelo Badalamenti y prend des allures d’expérience sensorielle intense, magnifiée par le son des synthétiseurs et des notes de jazz par moments. En 2001, pour "Mulholland Drive", Angelo Badalamenti épouse comme rarement l’ambiance angoissante et triste du film de David Lynch.
Liste des titres diffusés :
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- Générique Le Casse, Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Opening titles, BO Blue Velvet, Angelo Badalamenti, 1986
- Love theme (finale), BO Cousins, Angelo Badalamenti, 1989
- Dark Lolita, BO Sailor et Lula, Angelo Badalamenti, Kinny Landrum, 1990
- Main title, BO Etrange Seduction, Angelo Badalamenti, 1990
- Twin Peaks theme, BO Twin Peaks, Angelo Badalamenti, David Lynch, 1992
- Love theme, BO Mulholland drive, Angelo Badalamenti, 2001
- Opium Prince, BO La Cité des enfants perdus, Angelo Badalamenti, 1995
- Laurens walking, BO Une Histoire vraie, Angelo Badalamenti, 1999
- La Minute Judy Garland : BO Car sauvage est le vent (Wild is the wind), Anna Magnani
- Mathilde’s theme, BO Un Long Dimanche de fiançailles, Angelo Badalamenti, 2004
Aller plus loin :
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- David Lynch ( éditions Rockyrama, 2022). Une balade cinéphilique aux confins de l'Amérique de David Lynch qui nous invite à passer de l'autre côté du miroir.
- Twin Peaks Music from The Limited Event Series. Un double LP vinyle, réédité l'été dernier par le label Death Waltz. Une compilation de titres d’artistes variés où l’on retrouve Otis Redding, Eddie Vedder, ZZ Top, Nine Inch Nails ou encore les Platters.
L'année 1983 au cinéma 2/2

Seconde partie, cette semaine, du diptyque consacré à l’année 1983 au cinéma. Coup de projecteur, aujourd’hui, sur quelques blockbusters américains qui ont trusté le box office. Ils ont pour noms "Stars Wars" : "Le Retour du Jedi", "Octopussy", "WarGames", "Flashdance" ou encore "Rambo". Mais 83 au cinéma, c’est aussi un film sud-africain emballant ("Les Dieux sont tombés sur la tête") et un autre espagnol, de Carlos Saura ("Carmen"), qui ont aussi connu un grand succès international. Côté compositeurs, on croisera John Barry, John Williams, Michael Gore, Jerry Goldsmith, Giorgio Moroder et la guitare andalouse de Paco De Lucia…
Play list des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Music of the gods, BO Les Dieux sont tombés sur la tête, Johnny Boshoff
- Edge of the World (End Title), BO WarGames, Arthur B. Rubinstein
- A Long Road, BO Rambo, Jerry Goldsmith
- Bulerias (Seguidillas), BO Carmen, Paco De Lucia (quitar solo), Regina Resnik, choir & Orchestra
- Main theme, BO Tendres passions, Michael Gore
- All Time High, BO Octopussy, Rita Coolidge. Musique de John Barry. Paroles: Tim Rice et John Barry
- Main title (the story continues), BO Le Retour du Jedi, VI, John Williams
- La Minute Judy Garland : C’est bon, BO Frédérica, Charles Trénet, 1942
- What a feeling, BO Flashdance, Irene Cara. Musique : Giorgio Moroder
L'année 1983 au cinéma 1/2

Le Marginal, Les Compères, Vivement dimanche, Mortelle randonnée… ont pour point commun d’être tous des films français, sortis la même année 1983. Première partie, cette semaine, d’une Symphonie du cinéma consacrée aux bandes originales particulièrement réussies de quelques succès de cette année-là. Des thèmes qui ont imprégné l’oreille, signés Vladimir Cosma, Ennio Morricone, Luis Bacalov, Georges Delerue ou encore Christian Dorisse.
Seconde partie, la semaine prochaine, avec la bande son des films étrangers de l’année 1983.
Play list des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Le Marginal (thème), BO Le Marginal, Ennio Morricone
- Le Battant, BO Le Battant, Christian Dorisse
- Les Compères, BO Les Compères, Vladimir Cosma
- Mona, BO La Femme de mon pote, JJ Cale
- La Paloma (traditionnel), BO Mortelle randonnée, Carla Bley
- La Crime (chanté), BO La Crime, Reinhardt Wagner
- Tango de la rue Chaude, BO Vivement dimanche !, Georges Delerue
- Madeleine et Lena, BO Coup de foudre, Luis Bacalov
- La Minute Judy Garland : It might be you, BO Tootsie, Stephen Bishop
- Signes extérieurs de richesse, BO Signes extérieurs de richesse, Johnny Hallyday
Steven Spielberg et John Williams, les fabulistes fabuleux

Œuvre fortement autobiographique, The Fabelmans, sur les écrans depuis le 22 février, est la 29e collaboration entre Steven Spielberg et John Williams. Un record unique de longévité entre un réalisateur et un compositeur. Liés de façon quasi exclusive depuis 1974 et "Sugarland Express", à l’exception de quatre films, les deux hommes, qui totalisent 7 Oscars réunis, partagent un même goût pour l’excellence. « Sa musique dépasse immédiatement le cerveau pour nous aller droit au coeur », dit le Cincinnatien Steven Spielberg au sujet du New-Yorkais John Williams. En presque 50 ans d’une collaboration fructueuse dans tous les genres (science-fiction, fantastique, films de guerre, historiques, thriller…) l’union de leurs talents aura accouché d’une pléthore de films devenus culte, depuis "Les Dents de la mer" en 1975, jusqu’à "Lincoln" en 2012. Des films rentrés, pour certains, au panthéon du 7e art. Autant de succès aux musiques indissociables des sujets qu’elles accompagnent que ce soit "Jurasic Park", "Les Aventuriers de l’Arche perdue" ou "E.T"…
Liste des titres diffusés :
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-Extrait The Fabelmans, Steven Spielberg
- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- The Fabelmans, BO The Fabelmans, John Williams
- Main theme, BO The Sugarland express, John Williams, 1974
- Main title, BO Les Dents de la mer, John Williams, 1975
- The Raiders march, BO Les Aventuriers de l’arche perdue, 1981
- Flying theme, BO E.T., John Williams, 1982
- Main Theme, BO La Liste de Schindler, John Williams, 1993
- The March from 1941, BO 1941, John Williams, 1979
- The People’s house, BO Lincoln, John Williams, 2012
- La Minute Judy Garland : Xanadu, BO Xanadu, Olivia Newton John
- The Tale of Viktor Navorski, BO Le Terminal, John Williams, 2004
Aller plus loin:
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- Steven avant Spielberg, de Gilles Penso (Michel Lafon, 2022). Une biographie qui nous fait découvrir un Spielberg avant le succès à travers l'enfant, puis l’adolescent déjà fou de cinéma.
-Complete Philips recordings, John Williams et le Boston Pops Orchestra, un coffret somme de pas moins de 21 CD, paru chez Decca en 2022, qui documente la première décennie de John Williams en tant que chef d’orchestre et successeur du légendaire Arthur Fiedler à la tête du Boston Pops.
Tension, suspense, musique, la sainte Trinité selon John Carpenter

A l’exception notable de quelques rares films, l’Américain John Carpenter aura composé l’intégralité des bandes sons de ses dix-huit longs métrages entre 1974 et 2011. Souvent seul, parfois accompagné, notamment d’Alan Howarth, son double de composition avec lequel il collabore dans les années 80, notamment pour "New York 1997" et "Invasion Los Angeles". Aujourd’hui rangé des voitures, celui que l’on surnomme Big John ou encore le Maître de l’horreur, vient de fêter ses 75 ans, et fut, sans doute, l’un des cinéastes les plus sous-côtés de sa génération. Qu’ils soient de science-fiction ou d’horreur, ses films sont souvent basés sur l’ambiance et la suggestion des sentiments plus que sur le paraître. Quelques-uns lui ont valu un succès mondial et la dévotion de milliers de fans à commencer par le cultissime "Halloween, la nuit des masques", premier de la franchise en 1978, qui inaugura la mode du slasher movie, centré sur un tueur en série, ou encore "Assault on precinct 13", "Christine" et "New York 1997".
Liste des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Main title, BO Assault on precinct 13, John Carpenter, 1976
- Theme, BO Halloween la nuit des masques, 1978
- End credits, The Fog, John Carpenter, 1980
- Main theme, BO New York 1997, John Carpenter & Alan Howarth, 1981
- Main theme, BO Invasion Los Angeles, John Carpenter et Alan Howarth, 1988
- Big Trouble in Little China, BO Les Aventures de Jack Burton, The Coupe De Villes, 1986
- Come on let’s go, BO Christine, Richie Valens, 1983
- Padre’s wood, BO Vampires, Texas Toad Lickers, 1998
- La Minute Judy Garland : Le Permis de conduire, BO Le Permis de conduire, Philippe Clay, 1973
- Over the wall, BO New York 1997, John Carpenter, Alan Howarth, 1981
Aller plus loin:
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- "John Carpenter, un ange maudit à Hollywood" (Lettmotif, octobre 2022). A travers un livre abondamment illustré de photos en couleur et noir et blanc, Stéphane Benaïm décortique et analyse l’œuvre de ce cinéaste atypique et anticonformiste, l'anti-Spielberg absolu, dont la filmographie vaut pourtant la peine que l’on s’y arrête tout comme sa musique.
La Révolution française au cinéma

Premier film du Parc du Puy du Fou, Vaincre ou Mourir, réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot, et coproduit par StudioCanal, nous plonge dans l’histoire méconnue de la guerre de Vendée, déclenchée peu après la mort de Louis XVI en 1793. Outre l’onde de choc constituée par la décapitation du roi des Français, ajoutée à une répression féroce contre les prêtres refusant de reconnaître la nouvelle Constitution civile du clergé, l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres sera le recrutement forcé de 300 000 hommes choisis aléatoirement pour aller combattre aux frontières. 230 ans après, le sujet prête toujours le flanc à de vives controverses de la part des historiens notamment quant au choix ou pas du terme de génocide. Cette guerre civile de trois ans, qui a fait 200 000 morts dans le grand Ouest de la France, dont 170 000 insurgés, est partie d’une jacquerie, menée par des nobles, au départ réfractaires à la lutte armée, au premier rang desquels François Athanase Charette de La Contrie, ancien officier de la marine royale, que réhabilite Vaincre ou Mourir. A l’exception du film Chouans ! de Philippe De Broca en 1988, la guerre entre Blancs, fidèles au Roi et à l’Eglise catholique, et Bleus, défenseurs de la République naissante, était jusque-là curieusement absente du cinéma français. Pourtant, les films autour de la Révolution française, eux, ne manquent pas. Récemment, Pierre Schoeller s’en emparait en 2018 dans Un Peuple et son roi tandis que Patrice Leconte, en 1996, raillait dans Ridicule une monarchie décadente, parasitée par les courtisans.
Liste des titres diffusés :
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- Bande annonce Vaincre ou Mourir, réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot
- Athanase, BO Le Dernier Panache, Nathan Stornetta et l’Orchestre philarmonique de Prague
- Chouans ! Part. 1, BO Chouans, Georges Delerue, 1988
- Que le Roi quitte Versailles, BO Un Peuple et son roi, Philippe Schoeller, Céline Sallette, 2018
- Extrait de Ridicule, réalisé par Patrice Leconte
- BO Ridicule, Antoine Duhamel, 1996
- Choeur O Douleur (Penthée acte V), BO Que la fête commence, Philippe d’Orléans, Antoine Duhamel, 1975
- Concerto en sol majeur pour cordes et basse continue RV 151, Alla rustica, BO Marie-Antoinette, Antonio Vivaldi, 2006
- La Charrette des condamnés, BO Danton, Jean Prodromidès, Orchestre philarmonique de Varsovie, 1983
- La Minute Judy Garland : Lady Greengrass, BO Nostalgia, The Ones, 1966
- Rien ne se perd jamais, BO Le Dernier Panache, Nathan Stornetta feat London Voices et l’Orchestre philarmonique de Prague
- Aller plus loin:
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- Journal de ma vie durant la Révolution française : L'Anglaise et le duc (aux éditions de Paris, 2001). Le livre des Mémoires de Grace Elliott, aristocrate anglaise et maîtresse du duc d'Orléans, qui ont inspiré à Eric Rohmer le scénario de son film L'Anglaise et le duc, sorti la même année.
- Les Musiques du Puy du Fou best of, un CD édité par Sony Music en décembre dernier. Une sélection des meilleures bandes originales des spectacles donnés par le parc vendéen, élu par deux fois, en 2012 et 2014, meilleur parc à thème au monde.
Louis de Funès, la valse comique à mille temps

Le panache, l’explosivité, la mauvaise foi. A la fois roi du mime et du comique de situation. Machiavélique. Bravache avec les faibles et craintif avec les forts. Disparu il y a 40 ans, le 27 janvier 1983, Louis de Funès était tout cela à la fois. Un caméléon croquant ses contemporains à travers le portrait mainte fois répété du Français moyen acariâtre, individualiste, parfois misogyne et pétri de préjugés. Mais tellement attachant et déroutant qu’il était devenu une figure familiale dans la France des années 60 et 70. Louis de Funès était le champion français du rire et le meilleur ambassadeur du cinéma hexagonal à l’étranger. Un Charlie Chaplin des temps modernes avec le verbe haut et la mauvaise foi en plus. Ses succès coïncident avec un âge d’or inégalé des films comiques français. La série des Gendarme, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Oscar, Les Aventures de Rabbi Jacob et tant d’autres sont passés depuis belle lurette à la postérité et continuent de faire rire de nouvelles générations. Car au fond, le secret est simple à analyser et tient en un mot : le talent. Ce talent présent à tous les niveaux : dans le scénario, la réalisation, les acteurs, les dialogues sans oublier, bien sûr, la musique. Qu’on la doit à Michel Magne, Jean Marion, Georges Delerue, Georges Garvarentz ou Vladimir Cosma, elle est toujours brillante et imprime l’oreille pour longtemps.
Liste des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Extrait Fantomas contre Scotland Yard, d’André Hunebelle
- L’Ultime évasion, BO Fantomas contre Scotland Yard, Michel Magne
- Générique, BO Oscar, Jean Marion et Georges Delerue
- Antoine et Ursula, BO Le Corniaud, Georges Delerue
- Entrecôte story, BO Le Gendarme à New York, Raymond Lefevre
- Extrait La Grande Vadrouille, de Gérard Oury
- Pense à nous deux, BO La Grande Vadrouille, Georges Auric
- Générique BO Le Tatoué, Georges Garvarentz
- Piti piti pas, BO L’Homme orchestre, François de Roubaix
- Le Grand Rabbi, BO Les Aventures de Rabbi Jacob, Vladimir Cosma
La Minute Judy Garland : Vivre au soleil, BO L’Explosion, Mylène Demongeot. Musique : Henri Salvador
- Générique, BO La Folie des grandeurs, Michel Polnareff
Aller plus loin :
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- Le dernier numéro de Schnock, le livre magazine de Christophe Ernault et Laurence Rémila, en kiosques depuis décembre, consacre son dernier numéro à Louis de Funès qui apparaît en couverture dans les habits de Rabbi Jacob. Un numéro exceptionnel qui revient sur les à-côtés et la carrière d’un acteur à nul autre pareil.
- Louis de Funès, La grande conscience du rire, de Pierre-Paul Bracco (L’Harmattan, 2022). Une étude analytique et toute une galerie de rôles et personnages à travers des stéréotypes et clichés dont s’est beaucoup amusé l’acteur dans sa carrière.
Damien Chazelle, le cinéaste fou de musique

Il est à l'affiche cette semaine avec Babylon, fresque haute en couleur et décadente, qui prend pour trame les travers d'Hollywood et de l'industrie du cinéma dans les années 1920. À 37 ans, Damien Chazelle fait figure de surdoué. En seulement 5 films, le cinéaste américain, à moitié français par son père, le grand mathématicien Bernard Chazelle, a construit une œuvre où la musique est omniprésente quand elle n’est pas tout simplement le sujet principal. Le succès planétaire de La la land en 2017 aura révélé au grand public la sensibilité et le talent de ce mélomane sensible, fou de jazz et du cinéma de Jacques Demy, qui rêvait de devenir batteur professionnel plus jeune avant d’opter pour le cinéma. Mais Damien Chazelle sans Justin Hurwitz, ce serait comme Steven Spielberg sans John Williams. Tim Burton sans Dany Elflman. L’entente entre ces deux amis de lycée, qui ont même vécu en colocation, est à la base du succès qui compte à ce jour les films Whiplash, La la land et The First man. La BO de Babylon, l'un des films événements de ce début d'année, confirme l’excellence de leur collaboration et la parfaite symbiose entre un cinéaste et un compositeur acharnés de travail dont le moteur est la musique avec un M majuscule.
Liste des titres diffusés :
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- Extrait de la bande annonce Babylon, Damien Chazelle
- Welcome, BO Babylon, Justin Hurwitz
- New York, BO Babylon, Justin Hurwitz
- Cincinnati, BO Guy and Madeline on a Park Bench, Justin Hurwitz
- Whiplash, BO Whiplash, Justin Hurwitz
- Kiss me in the Morning, BO The Eddy, Joanna Kullig
- Extrait The Fist man, Damien Chazelle
- The Landing, BO The First man, Justin Hurwitz
- Another Day of sun, BO La la land, Justin Hurwitz
- L’Arrivée des camionneurs, BO Les Demoiselles de Rochefort, Michel Legrand
- La Minute Judy Garland : Femme parmi les femmes, BO Si c'était à refaire, Françoise Hardy, 1976
- City of stars, BO La la land, Ryan Gosling et Emma Stone. Musique : Justin Hurwitz
Aller plus loin :
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- La la land, de Simone Tarditi (éd. Grenelle, 2020). Un livre de 140 pages et une analyse du film et plus globalement de l’œuvre de Damien Chazelle qui permet au lecteur de rentrer dans l'univers du réalisateur et de mieux comprendre la cinéphilie boulimique qui le caractérise.
- Le DVD et Blue ray de La la land, disponible chez M6 Vidéo, à voir et revoir sans modération.
Audrey Hepburn, la réinvention permanente

L’évocation de son seul nom renvoie à un âge d’or dans ce qu’Hollywood avait de meilleur. Audrey Hepburn avait tout : le talent, la féminité, la grâce et un peu plus. A l’opposé des stars de l’époque, les Marilyn Monroe, Lana Turner et autre Kim Novak, blondes aux formes généreuses, la brune et sylphide Audrey Hepburn a bouleversé les codes de la star et de la féminité après-guerre. De "Vacances romaines", de William Wyler qui l’a fait découvrir en 1953, à "Drôle de frimousse", de Stanley Donen (1957), en passant par son chef d’œuvre "Diamants sur canapés" (1961) de Blake Edwards, nombre de ses films ont marqué par leur légèreté et leur fantaisie l’histoire du cinéma. Elle aura brisé les codes de l’actrice des années 50 en imposant son physique mince et son visage expressif avec deux grands yeux et des sourcils volontairement épais. Toute sa carrière, Audrey Hepburn se sera réinventée. Elle fut une princesse se faisant passer pour une étudiante, une vendeuse transformée en lady ou un rat de bibliothèque devenu en mannequin. Beaucoup de ses rôles sont placés sous le signe de la métamorphose. Il y a une notion de la réinvention permanente chez elle en même tant qu’une mélancolie envahissante héritée d’une jeunesse très marquée par la guerre –son père sympathisant nazi avait fui le foyer familial alors qu’elle n’a que 6 ans- et les privations.
Liste des titres diffusés :
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- Générique : Rodéo, BO Le Casse, Ennio Morricone
- Interview donnée par A. Hepburn à la radio suisse romande, en février 1957
- Natasha’s waltz, BO Guerre et paix, Nino Rota
- Main title, BO Vacances romaines, Georges Auric
- Lover (waltz), BO Sabrina, Frederick Hollander
- How long has this been going On? BO Drôle de frimousse, Audrey Hepburn. Musique: Roger Edens
- Moonriver, BO Diamants sur canapé, Audrey Hepburn, Henry Mancini
- Main title, BO Charade, Henry Mancini
- Overture, BO My Fair Lady, Frederick Loewe, André Previn (adaptation)
- Come on Louie, The Doll , BO Seule dans la nuit, Henry Mancini
- The Ride to Sherwood, The Ride to Nottingham, BO La Rose et la flèche, John Barry
- La Minute Judy Garland : Breathless, BO A Bout de souffle made in USA, Jerry Lee Lewis
- End title/Out of the past, BO Liés par le sang, Ennio Morricone
Aller plus loin :
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- "Audrey Hepburn", de Chiara Pasqualetti Johnson (White Star, 2022). Un livre qui retrace l'incroyable vie de cette fascinante actrice, son enfance, son succès mais aussi l'icône de la mode et le style qu’elle a inspiré.
- "Audrey Hepburn, une star pour tous", de Pierre Charpilloz (Capricci, 2022). Le journaliste et critique de cinéma s’attache à la personnalité et la vie privée de l’actrice, disparue à l’âge de 63 ans, qui aimait dire : « Je crois qu'il faut être fort quand tout semble aller mal. Je crois que demain est un autre jour et je crois aux miracles. Celui qui ne croit pas aux miracles n'est pas réaliste. »
Les BO de films français marquantes en 2022

Pour cette première de l’année, retour cette semaine sur 2022 au cinéma et plus particulièrement sur les films français à travers une promenade musicale et quelques bandes originales marquantes, parfois passées inaperçues. Qu’ils soient internationalement reconnus (Bruno Coulais, Simon Franglen), confirmés (Philippe Rombi, Grégoire Hetzl, Christophe Julien, Frédéric Vercheval) ou représentant la relève (Guillaume Roussel, Mathieu Lamboley, Anne-Sophie Versnayen), tous participent à faire vivre la musique de film hexagonale et ont signé, l’an dernier, des partitions qui méritent que l’on s’y attardent.
List des titres diffusés :
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- Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone
- "Amazing grace", BO "Notre-Dame brûle", Simon Franglen
- "L’Elysée", BO "Le Tigre et le président", Mathieu Lamboley
- "Blanche et Joseph", BO "Adieu Monsieur Haffmann", Christophe Julien
- "Générique de début", BO "Maigret", Bruno Coulais
- "Partie de pêche", BO "Les Volets verts", Frédéric Vercheval
- "Ouverture Valse des secrets", BO "Le Temps des secrets", Philippe Rombi
- "Les Demandes en mariage", BO "Mascarade", Anne-Sophie Versnayen
- "Novembre", BO "Novembre", Guillaume Roussel
- La Minute Judy Garland : "Baby, Let's Play House", BO "Elvis", Austin Butler
- "Balade sur le pont", BO "L’Innocent", Grégoire Hetzel
Conseils de lecture :
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- Bandes originales: B.O. ! Une histoire illustrée de la musique au cinéma, de Thierry Jousse (France Musique et EPA, 2022). De John Barry à John Williams, en passant par Michel Legrand et Ennio Morricone, un ouvrage collector indispensable pour tout cinéphile qui se respecte. 288 pages de bonheur sur papier satiné, abondamment illustrées, présentées sous la forme de portraits des plus grands compositeurs de l'histoire du cinéma avec, comme toujours, la patte inimitable du plus grand exégète français en la matière. Du très grand ouvrage.
-Le Dictionnaire enchanté de la musique au cinéma, volume 1, de Thierry Jousse (Marest, 2022). Avec le concours du CNC. Une compilation de A à F, pour le premier volume de ce dictionnaire, qui en comptera trois, d’auteurs qui comptent, sélectionnés de façon subjective et sentimentale.
De Ménilmontant à Hollywood : Maurice Chevalier, le chéri de l’Amérique

Le 1er janvier 1972, la France perdait l'un de ses monuments. Ernst Lubitsch et Walt Disney lui vouaient une admiration sans bornes. Incarnation du Français gouailleur et charmeur, savant jouer la comédie, chanter et danser, Maurice Chevalier fut traité toute sa carrière d’acteur comme un prince par les studios d’Hollywood qu’il découvre dès les années 30. Il allait côtoier les plus grands réalisateurs : Cukor, Mamoulian, Wilder, Curtiz et partager, plus tard, l’affiche avec Audrey Hepburn, Sophia Loren, Leslie Caron ou encore Gary Cooper.
Liste des titres diffusés:
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-Générique « Rodéo », BO « Le Casse », Ennio Morricone
-« I remember it well », BO « Gigi », M. Chevalier et Hermione Gingold
-« Paris stay the same », BO « Parade d'amour », M. Chevalier
-«Y’a d’la joie » BO « L’Homme du jour », M. Chevalier
-« Pour les Amants c'est tous les jours dimanche », BO « Le Silence est d'or », Georges Van Parys
-« La Cachucha », BO « Le Roi », M. Chevalier
-« Clodo sérénade », BO « Ma Pomme », M. Chevalier
- « Enjoy it », BO « Les Enfants du capitaine Grant », M. Chevalier et Hayley Mills
-« Aristocats main theme », BO « Les Aristochats », M. Chevalier
-La Minute Judy Garland : « Pierrot la tendresse », BO « Pierrot la tendresse », Dany Saval
-« A Breath of scandal (I) », BO « Un Scandale à la cour », M. Chevalier
Balade dans l’œuvre de Georges Brassens au cinéma

Bien qu’il ne fit l’acteur que dans un seul film "Porte des Lilas", de René Clair en 1957, Georges Brassens apparaît dans bien d’autres films grâce à sa musique et surtout ses chansons à l’image des "Copains", d’Yves Robert en 1965 qui lui inspira l’un des plus grands tubes de sa carrière par la suite "Les Copains d’abord", une ode à l’amitié et aux plaisirs simples, en résumé la quintessence de ce qu’était le Sétois. A la fois chanteur, parolier et compositeur, celui que l'on surnomme affectueusement Papa Georges pour certains, Tonton Georges pour d’autres, demeure, plus de quarante ans après sa disparition (il est décédé le 29 octobre 1981), une icône, une référence et l’incarnation d’un style bien français qui traverse les époques et les générations.
Liste des titres diffusés:
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- Bande annonce du film "Porte des Lilas", de René Clair (1957)
- "Au bois de mon coeur", BO "Porte des Lilas, Georges Brassens
- "Le Vin", BO "Porte des Lilas", Georges Brassens
- "Chanson pour l’Auvergnat", BO "Le Crâneur", Marina Vlady
- "Il n’y a pas d’amour heureux", BO "8 Femmes", Danielle Darrieux
- Extrait archives INA, octobre 1980
- "La chanson du hérisson", BO "Emilie Jolie", Henri Salvador, Georges Brassens, Séverine
- Extrait bande annonce du film "Les Copains", d’Yves Robert (1965)
- "Les Copains d’abord," BO "Les Copains", Georges Brassens
- "Heureux qui comme Ulysse", BO "Heureux qui comme Ulysse", Georges Brassens
- BO "Le Drapeau flotte sur la marmite", Georges Brassens
- La Minute Judy Garland : "Rendez-vous aux Pas perdus", BO "Les Pas perdus", Michèle Morgan
- "Le Temps ne fait rien à l’affaire", BO "Le Dîner de cons", Georges Brassens
La magie de Broadway au cinéma

Longue ligne droite reliant du nord au sud Manhattan, Broadway est devenue au fil du temps la capitale mondiale du théâtre et de la comédie musicale. Une terre promise pour le divertissement et la création artistique, connue dans le monde entier et synonyme du rêve américain depuis des générations. Broadway et le cinéma, c'est en fait une histoire d'amour qui remonte à la Grande Dépression de 1929 et à l'arrivée du cinéma parlant. A l'époque, les théâtres américains sont ruinés, mais les studios hollywoodiens se portent plutôt bien et recrutent à tour de bras. De nombreux compositeurs de Broadway, comme Cole Porter, Irving Berlin, Jerome Kern ou encore George Gershwin, commencent à écrire la musique d’un genre naissant qu’est la comédie musicale filmée. La comédie musicale filmée devient un genre majeur du cinéma américain et les grandes productions s'enchaînent : "La Reine de Broadway" (1944), "Parade de printemps" (1948), "Un Américain à Paris" (1951), "Chantons sous la pluie" (1952), "Une Etoile est née" (1954)... A partir des années 60, le genre a besoin d'un souffle nouveau et va piocher dans les succès de Broadway pour retrouver l'inspiration. C'est ainsi que "West Side story" aura droit à une première adaptation en 1961, débutant une longue tradition d'adaptations de grandes comédies musicales de Broadway vers le grand écran qui se perpétue depuis à l’image de "Cabaret", "Hair", "Grease" ou "Chicago".
Play list des titres diffusés :
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- Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone
- "We go together", BO "Grease", O. Newton-John, John Travolta. Musique: Jim Jacobs/Warren Casey (1978)
- "Tonight", BO "West Side Story", Rachel Zegler, Ansel Elgort. Musique : Stephane Sondheim/Leonard Bernstein (2021)
- "Willkommen", BO Cabaret, Joel Grey. Musique: Ralph Burns/John Kander (1972)
- "All that jazz", BO Chicago, Catherine Zeta Jones, René Zellweger. Musique: John Kander/Fred Ebb. (2002)
- "Dammit Janet", BO "The Rocky Horror Picture Show", Barry Bostwick, Susan Sarandon. Musique: Richard O'Brien (1975)
- "Aquarius", BO "Hair", various artists. Musique: James Rado/ Gerome Ragni/Galt MacDermot (1979)
- "Hello, Dolly", BO "Hello Dolly", Louis Armstrong, Barbra Streisand. Musique: Jerry Herman (1969)
- La Minute Judy Garland : "White Christmas", BO "White Christmas", Bing Crosby, Danny Kaye, Rosemary Clooney, Vera-Ellen. Musique : Irving Berlin (1954)
- "A Little Priest", BO "Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street", Elena Bonam Carter et Johnny Depp. Musique: Stephen Sondheim (2007).
Conseils de lecture:
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- "De Broadway à Hollywood, Stratégies d'importation du théâtre new-yorkais dans le cinéma classique américain", de Marguerite Chabrol (éditions CNRS, 2016). Une passionnante radiographie de l’histoire des comédies musicales américaines, leur ressort, leur casting et leur perception dans l’imaginaire.
- "Broadway, la comédie musicale américaine", de Didier Deustsch (Le Castor Astral, 2017). Une étude autant sociologique qu’artistique sur une industrie du spectacle à nulle autre pareille qui a muté au fil du temps, au fil des évolutions de la société et des goûts du public.
Jean Musy, la musique de film comme on l'aime

A 3 ans, il jouait déjà du piano. A 7 ans, c’est sur les ondes de Radio Luxembourg qu’il exerce son talent précoce en accompagnant, au sein du grand orchestre de Jean Nohain, les vedettes d’alors qui ont pour noms Robert Lamoureux ou André Claveau. A l’adolescence, François de Roubaix le prend sous son aile et Jean Musy finit d’être convaincu dans les cabarets de jazz de Paris qu’il fera de la musique son métier. Il joue et arrange les morceaux pour de nombreux artistes de variété. De Nino Ferrer à Barbara. Mais c’est avec "Les Champs-Elysées" de Joe Dassin qu’il va changer de dimension. Dès lors sa carrière est lancé. Le cinéma viendra plus tard. D’abord dans l’ombre de Francis Lai dont il devient un des principaux arrangeurs avant de voler de ses propres ailes à la fin des années 70. Costa-Gavras sera le premier à lui mettre le pied à l’étrier avec "Clair de femme" en 1979. La télévision ne sera pas en reste. "Pause-café", grand succès télé du début des années 80 vaut aussi par son générique signé Jean Musy. Grand fan d’Alain Goraguer, l’intéressé a fonctionné toute sa carrière à l’instinct et à l’amitié. En ce domaine, un réalisateur a particulièrement marqué sa carrière. Il s’appelle Jean-Claude Brisseau. Cinq films illustreront ce coup de cœur professionnel dont "Noce blanche", succès de l’année 1989. On doit encore à cet autodidacte les BO de "Papy fait de la résistance" et de "Vanille Fraise".
Liste des titres diffusés :
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- Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone
- Générique, BO "Bilitis", Francis Lai/Jean Musy, 1977
-Theme principal, BO "Clair de femme", Jean Musy, 1979
-Générique (début), BO "Papy fait de la résistance", 1983
-Générique, BO "Noce blanche", Jean Musy, 1989
-Theme principal, BO "Vanille Fraise", Jean Musy 1989
-Générique (début), BO "L’Ange noir", 1994
-"Follow me", BO "Deux doigts de meurtre", Paul Slade, 1993
-Générique de fin, BO "Le Cœur à l’envers", Jean Musy, 1980
La Minute Judy Garland : "Let’s do it", BO "The Marrying man", Kim Basinger
- Finale, BO "Chanel solitaire", Jean Musy, 1981
Aller plus loin :
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-Rétrospective Jean Musy, contenant 28 titres, sortie en 2018 en édition limitée chez Music Box records. La première compilation CD de quelques-unes des meilleures musiques de Jean Musy dont "L’Ange noir", "Papy fait de la résistance" ou encore "Noce blanche" mais aussi et surtout une majorité de titres inédits.
Gérard Philipe, si loin, si proche

Idole du cinéma français et de la jeunesse dans la France des années 50, il aurait eu cent ans, ce 4 décembre 2022. Disparu il y a plus de 60 ans, le 25 novembre 1959 à l’âge de seulement de 36 ans, Gérard Philipe était fauché en pleine gloire. Talent à l’état brut, il aura eu le temps de jouer dans vingt-six pièces de théâtre et une quarantaine de films au cinéma tout en enregistrant de nombreux disques de contes, poèmes et autres lectures. Celui dont le nom est aujourd’hui associé à des salles de spectacles, des collèges et des lycées se vivait comme un artiste passionné et engagé, capable aussi bien de jouer les séducteurs frivoles que les personnages les plus tourmentés et les plus sombres. De son héritage, il reste aujourd’hui des classiques du cinéma français et mondial comme "Le Diable au corps" et "Le Rouge et le noir", de Claude Autant-Lara (1947 et 1954), "La Beauté du diable", de René Clair (1950), "Fanfan la tulipe", de Christian-Jaque (1952) ou encore "Pot-bouille", de Julien Duvivier (1957) pour n’en citer que quelques-uns.
Titres diffusés :
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- Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone
- Extrait bande annonce "Les Liaisons dangereuses 1960", de Roger Vadim
- "No Problem 1st version", BO "Les Liaisons dangereuses 1960", Art Blakey and the Jazz Messengers, 1959
-Suite, BO "L’Idiot", Maurice Thiriet, 1946
-"Générique et finale", BO "Le Diable au corps", René Cloërec, 1947
-"La Ronde de l’amour", BO "La Ronde", Oscar Straus, The Romantic Strings Orchestra, 1950
-"Thème principal ou Marche de Fanfan", BO "Fanfan la tulipe", Georges van Parys (et Maurice Thiriet), 1952
-"La Valse des orgueilleux", BO "Les Orgueilleux", Lucienne Delyle et Paul Misraki, 1953
-"Main theme", BO "Le Rouge et le noir", René Cloërec, 1954
-La Minute Judy Garland : "Fame", BO "Fame", Irene Cara. Musique : Michael Gore
-Extrait de "Pot-bouille", de Julien Duvivier
-"Valse de Pot-bouille", BO "Pot-bouille", Jean Wiener, 1957
Aller plus loin :
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- Le Dernier Hiver du Cid, récit de ses dernières semaines, de Jérôme Garcin (Gallimard, 2019). Un livre écrit par le journaliste et présentateur du mythique Masque et la plume de France Inter, mari d’Anne-Marie Philipe, fille de l’acteur. Un bel hommage à ce beau-père qu’il n’a jamais connu et dont il raconte les derniers mois.
-Gérard Philipe, de Geneviève Winter (Gallimard 2022). Le tout dernier ouvrage en poche, paru sur l’acteur et comédien au mois de novembre. Une biographie exigeante et fouillée sur l’homme aussi bien que l’artiste.
Jean Wiener, pionnier de la musique de film

Ses dons d’improvisateur ont conduit naturellement Jean Wiener vers le cinéma dès le début des années 30. En 50 ans de carrière, cet autodidacte aura écrit plus de 350 musiques de film, soit l’équivalent d’une centaine de symphonies, certaines partitions pouvant même dépasser une heure de musique. « J’ai écrit des kilos de musique, toujours avec beaucoup d’amour… » aimait-il dire, non sans humour. De lui, on connaît le thème mondialement connu de "Touchez pas au grisbi" chez Jacques Becker en 1954 et sa ligne d’harmonica envoûtante. Mais il aura aussi beaucoup travaillé avec Julien Duvivier, Jean Renoir, Paul Grimault, Robert Bresson, Georges Franju et Marc Allégret, bref le gratin du cinéma français des années 30 à 60. A bien des égards, Jean Wiener aura contribué au rayonnement de la musique tout au long de sa vie. Disparu il y a 40 ans, le 8 juin 1982, ce pianiste de formation aura été l’un de ceux qui aura contribué à faire connaître le jazz en France dès les années 20. Dans le sillage de Jean Cocteau et du « Groupe des six », il prend une part active à l’explosion des formes artistiques au lendemain de l’armistice de 1918. Il organise des concerts de musique contemporaine où sont révélées des œuvres de Falla et Schönberg ("Pierrot Lunaire" et Stravinsky. Sa rencontre avec Gabriel Fauré, la découverte de la musique de Debussy, son amitié avec Darius Milhaud et Igor Stravinsky qu’il considère comme le "Jean-Sébastien du XXe siècle" sont autant d’influences majeures dans sa propre œuvre. Mais c’est surtout la musique noire américaine qui avait ses préférences. « Quand j’ai découvert la musique afro-américaine, elle m’a un peu aplati le dessus de la tête. »
Titres diffusés :
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- Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone
- Extrait "Knock", 1933
- Générique BO "Knock", Jean Wiener
- Extrait "La Bandera", 1935
- "Coeur de Paris", BO "Sous le ciel de Paris", André Claveau et Jean Wiener, 1951
- Main title, BO "Le Comte de Monte-Cristo", Jean Wiener, 1954
- Grisbi, BO "Touchez pas au grisbi", Jean Wiener, 1954
- Suite, BO "Ni vu, ni connu", Jean Wiener, 1958
- Générique BO "Mademoiselle Ange", Jean Wiener, 1959
- "Valse", BO "Mouchette", Jean Wiener, 1967
- Générique, BO "Les Gens de Mogador", Jean Wiener, 1972
- La Minute Judy Garland : "Absolute beginners", BO "Absolute beginners", David Bowie
- "Le retour, les rêves", BO "Lettres d’amour en Somalie", Jean Wiener, 1982
Aller plus loin :
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- "Allegro Appassionato", les mémoires de Jean Wiener (Fayard, 2012) avec une préface signée du pianiste Alexandre Tharaud.
- "Jazz et cinéma", un ouvrage collectif dirigé par Patrick Louguet et Alban Pichon (L’Harmattan, 2020). L’analyse par l’exemple des liaisons entre un style musical majeur et le cinéma dans ses genres les plus variés.
Francis Lemarque ou la mélodie du bonheur

Arletty, l’impératrice des faubourgs

De sa filmographie abondante, vient à l’esprit trois chefs-d’œuvre intemporels qu’il faut avoir vu au moins une fois. Trois rôles qui ont fait rentrer cette Parisienne de condition modeste, née à Courbevoie en 1898, dans la légende. Tour à tour, Madame Raymonde, la prostituée dans "Hôtel du Nord" (1938), Dominique, la joueuse de luth, envoyée du diable dans "Les Visiteurs du soir" (1942) et Garance, la femme libre des "Enfants du paradis" (1943), Arletty doit sa gloire à son talent mais aussi et surtout à un homme : le cinéaste Marcel Carné qui décèle en elle un formidable potentiel en même temps qu’une personnalité hors du commun. Mannequin et chanteuse avant de devenir la star du cinéma français des années 30, celle qui fut la partenaire à l’écran de Louis Jouvet, Jean Gabin, Michel Simon et autre Pierre Brasseur, fut aussi la muse des peintres Kisling et Van Dongen. Une égérie transgressive qui aura incarné la liberté de la femme de l’entre-deux-guerres. Libre penseur jusqu’à en négliger la politique. Accusée à la Libération de collaboration avec l’ennemi, Arletty, qui avait follement aimé un officier allemand pendant la guerre, sera blanchie mais tout de même emprisonnée quatre mois et interdite de travailler pendant trois ans. Pourtant, elle aimait à dire : “Je n'ai jamais voulu avoir d'enfants, de peur de faire un petit soldat, un militaire, un tueur. On n'est jamais sûr... “ Disparue, il y a 30 ans, le 23 juillet 1992, Léonie Bathiat, de son nom à l’état-civil, est associée depuis septembre à l’une des passerelles du canal Saint-Martin à Paris, tout près du fameux Hôtel du Nord et du quai de Jemmapes qui ont forgé sa légende.
Titres diffusés:
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-Générique : "Rodéo", BO "Le Casse", Ennio Morricone, 1971
- Extrait d’"Hôtel du Nord", de Marcel Carné, 1938
- Générique, BO "Hôtel du Nord", Maurice Jaubert
- "Coeur de Parisienne", BO "Un chien qui rapporte", Arletty, 1931
- "Comme de bien entendu", BO "Circonstances atténuantes", collectif, 1939
- Main title, BO "Le Jour se lève", Maurice Jaubert, 1939
- Générique ("Le Château - pavane"), BO "Les Visiteurs du soir", Maurice Thiriet et Joseph Kosma, 1942
- La Pantomime, BO "Les Enfants du paradis", Joseph Kosma, 1943
- Extrait "Les Enfants du paradis", de Marcel Carné
- La Ballade de Paris, BO "L'Air de Paris", Yves Montand 1954
- Thème principal, BO "Maxime", Georges Van Parys, 1958
- La Minute Judy Garland : "Frou-frou", BO "La Grande Illusion", Lucile Panis, 1937
- Générique, BO "Un Drôle de dimanche", Paul Misraki, 1958
Aller plus loin :
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- "Arletty-Soehring : Hélas ! Je t'aime", de Denis Demonpion (Le Cherche Midi, en 2018). La correspondance inédite entre l’actrice et l’officier de la Luftwaffe, Hans Jürgen Soehring, témoignage émouvant de leurs amours interdites entre 1941 et 1949.
- "Arletty comme de bien entendu". Un CD, dans la collection "Patrimoine de la chanson française" (RDM éditions, 2021), de 25 titres dont la célèbre chanson du film "Circonstances atténuantes", mais aussi "Mon Homme", "La Java" ou encore "La Baya"…