"Voici ton fils. Voici ta mère" (Jn 19, 25-34)
Méditation de l'évangile (Jn 19, 25-34) par le père Sebastien Antoni
Chant final : "Les 7 dernières paroles du christ en croix" par César Franck
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple :
« Voici ta mère. »
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé,
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit :
« J’ai soif. »
Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée.
On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre
à une branche d’hysope,
et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :
« Tout est accompli. »
Puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit.
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Source : AELF
Méditation Père Sébastien Antoni
Au pied de la croix, Jésus voit sa mère. Et près d’elle, le disciple qu’il aime. Alors il lui dit : « Voici ton fils. » Puis au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cet instant, le disciple l’accueille chez lui.
Marie n’est pas donnée au monde comme une figure parmi d’autres. Elle est ce trésor confié par Jésus à l’humanité. Non seulement pour que nous l’accueillons, mais surtout pour que nous acceptions de nous laisser aimer par elle, comme elle a aimé Jésus. À cet instant-là, sous la croix, nous devenons tous ses enfants. Ce n’est pas une option ou une dévotion de plus : c’est une volonté claire du Christ.
Et il faut peut-être avoir le courage de se le dire : un christianisme sans Marie n’est pas seulement un christianisme appauvri… c’est un christianisme amputé. Elle fait partie de ce minimum vital sans lequel notre foi peine à tenir debout. Car sans sa tendresse maternelle, difficile d’entrer pleinement dans l’Évangile.
Un peu plus loin, un autre moment saisit : Jésus dit simplement, « J’ai soif. » Une soif ultime, immense. Et ce n’est pas seulement la soif physique. C’est la soif d’amour, de réponse, de présence. Lui, le Fils de Dieu, se rend vulnérable, dépendant, fragile. Il tend la main à notre amour. Mais trop souvent, ce que nous lui offrons, c’est du vinaigre. Un amour sec, dur, déformé. Un amour qui ne console pas, qui ne désaltère pas.
C’est une question grave que l’Évangile nous pose ici : de quel amour aimons-nous le Christ ? Ce n’est pas parce qu’on parle de lui, qu’on agit en son nom ou qu’on s’en réclame, qu’on l’aime vraiment. Ce qui le prouve, c’est la manière dont nous vivons. C’est la tendresse de nos gestes. La délicatesse de nos paroles. L’attention portée aux autres.
Parce que le seul endroit où l’on peut encore désaltérer le Christ, c’est dans le cœur de ceux qui nous entourent. Là où sa soif rejoint la nôtre.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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