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Une spiritualité de la montagne avec Pier Giorgio Frassati

Une spiritualité de la montagne avec Pier Giorgio Frassati

Un article rédigé par Madeleine Vatel, avec OR - RCF, le 1 septembre 2025 - Modifié le 8 septembre 2025
La Bible nous parleFrassati et la montagne : atteindre des sommets comme dans la Bible

Beaucoup ont pu le constater lors des vacances d’été, la montagne attire de plus en plus de personnes. La randonnée, le trail ou l’escalade suscitent un fort engouement en particulier chez les jeunes. Or, justement c’est une figure inspirante pour la jeunesse et un amoureux de la montagne que l’Église catholique canonise ce dimanche 7 septembre 2025 : Pier Giorgio Frassati, saint patron des montagnards.

"J’ai laissé mon âme au milieu des neiges immaculées et j’espère la retrouver telle quelle l’année prochaine." Pier Giorgio Frassati ©wikimedia commons"J’ai laissé mon âme au milieu des neiges immaculées et j’espère la retrouver telle quelle l’année prochaine." Pier Giorgio Frassati ©wikimedia commons

Le mont Horeb, le mont Sinaï, le mont Tabor, le mont Sion… Dans la Bible, la montagne tient une grande importance. Elle est à la fois un lieu refuge et un lieu de rencontre avec Dieu. C’est le saint patron des montagnards que l’Église catholique a choisi de canoniser ce dimanche 7 septembre, en même temps que le jeune Carlo Acutis. L’occasion de découvrir la spiritualité de la montagne.

Pier Giorgio Frassati, saint patron des montagnards

Pier Giorgio Frassati (1901-19825) est l’une des figures de croyants que l’Église catholique propose à la jeunesse en ce XXIe siècle. Ce jeune italien mort à 24 ans a mené une vie spirituelle intense, une vie tournée vers les autres et l’exercice de la charité. Il était engagé dans l’Église catholique en tant que membre du tiers ordre dominicain : c’est donc un laïc que Jean-Paul II a béatifié en 1990 et déclaré patron des montagnards.

"Fils des neiges éternelles", comme l’appelait sa sœur, Pier Giorgio Frassati a était accroché au goût de l’effort et à la contemplation. "Chaque jour je me sens plus épris de la montagne, sa fascination m’attire. Toujours j’ai le désir d’escalader les cimes, d’atteindre les plus hauts sommets, de ressentir cette joie pure que donne la montagne." Pour lui la montagne était le lieu d’une expérience spirituelle. "J’ai laissé mon âme au milieu des neiges immaculées, écrit-il, et j’espère la retrouver telle quelle l’année prochaine."

 

La montagne dans la Bible

Le mont Sinaï, le mont Tabor, le mont Moriah, le mont Sion... Dans la Bible, la montagne tient une place importante. C’est un lieu refuge, un lieu de paix, un lieu où l’on vit une expérience spirituelle forte. C’est en effet en haut du mont Sinaï que Dieu remet les tables de la loi à Moïse. C’est en haut du mont Tabor que, selon la tradition, Jésus est apparu transfiguré aux côtés des prophètes Élie et Moïse.

"Sauve-toi dans la montagne, si tu ne veux pas périr !" disent les deux anges à Loth avant que Dieu ne détruise Sodome. "Je lève les yeux vers les montagnes : d'où le secours me viendra-t-il ?" dit le psalmiste. (Ps 120) Ce Psaume 120 partie des quinze Psaumes dits "des montées". "Ils étaient sans doute pris lors des fêtes de pèlerinages où l’on montait à Jérusalem", explique le Père Chassé.

Contrairement au désert, qui est un "lieu d'itinérance", observe Gilles Chassé, la montagne est un lieu où on fait étape. Au cœur de l'exode, quand les Hébreux traversent le désert, Moïse est appelé sur le sommet de la montagne pour y vivre un temps particulier. Le plus souvent c'est un temps d'enseignement. Par exemple le nom du mont Moriah, qui se trouve aujourd'hui à Jérusalem, signifie à la fois l'enseignement, la crainte de Dieu et l'offrande de soi.

 

Une pédagogie de la montagne

"Ça force toujours à lever les yeux la montagne !" Le Père Gilles Chassé, bibliste et curé de deux paroisses dans le diocèse d’Annecy, a grandi dans une ferme à 1.000 mètres d’altitude, dans les pré-Alpes de la région de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Il peut en témoigner, il faut en fournir, des efforts, pour marcher sur des sentiers escarpés, parfois vertigineux, pour s’accrocher aux rochers, tenir en équilibre et ne pas glisser dans les pierriers. Qu’est-ce qui fait que la montagne nous attire vers son sommet ? "Il y a une vraie attraction, observe le Père Chassé, vers quelque chose de grandiose, c’est un élan qui attire vers le haut."

La montagne est un lieu d’apprentissage de l’effort. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce lieu de rencontre avec Dieu est aussi le lieu où l’Homme fait l’apprentissage de ses limites. Il y a une véritable pédagogie de la montagne. Comme le dit le Père Chassé, "face à la montagne on se sent petit, on se sent humble, et peut-être plus en vérité avec soi-même".

On peut établir un lien entre ce goût de l'effort, l'apprentissage de l'humilité et la récompense du paysage à contempler. "J'aime chaque jour davantage la montagne, et je voudrais, si mes études me le permettaient, passer des journées entières su ces hauteurs à contempler, dans la pureté de l'air, la grandeur du créateur." Ainsi Pier Giorgio Frassati exprimait-il son enthousiasme pour contemplation des paysages de montagne. Des propos qui font écho à l'émerveillement du psalmiste.

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Bible nous parle
©RCF
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