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"Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)
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"Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF, le 11 mars 2023  -  Modifié le 11 mars 2023
Prière du matin "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)

"Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie" (Lc 15, 1-3.11-32)

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
“Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.”
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
“Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs :
“Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
“Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
“Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit :
“Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !” »

Source : AELF

Méditation Père  Bernard Devert

La parabole de l’enfant prodigue nous fait découvrir la puissance infinie de l’amour de Dieu.

Dieu, pour n’être qu’amour, prend et porte tous les risques, à commencer par celui d’accepter que le fils prodigue lui demande sa part pour être à part. Une rupture. Le Père ne profère ni résistance, ni menace.

L’amour absolu de Dieu pour l’homme le conduit à lui offrir une liberté absolue. Le Père est en attente, en espérance du retour du fils. Quand Il l’aperçoit – c’est dire qu’Il l’attendait - Il se jette à son cou, sans critique aucune et sous ces expressions qui sont souvent les nôtres : « Je t’avais bien dit ».

Le Père se tait, mais ce silence, loin d’être un mutisme, se révèle un espace d’infini.

Il lui remet immédiatement, sans condition suspensive, sans mise à l’épreuve, la ‘bague cachet’, qui n’est autre que celle de sa signature.

Folie aux yeux du fils aîné, mais la mesure de l’amour de Dieu est la démesure.

Le fils aîné va marquer son opposition ou, plus exactement, s’inscrit dans la culture du déchet, pour reprendre l’expression de notre Pape François. Il refuse de l’appeler ‘frère’ ; il est devenu pour lui un déchet, tellement il lui apparaît autre.

L’aîné, qui se prend pour l’homme de bien, est dans l’incapacité de faire du bien pour être enfermé dans un tombeau fait de certitudes et de prescriptions morales qui le mettent à distance de l’éthique de la vie et de la responsabilité à l’égard du frère : « En suis-je le gardien » ?

Cette parabole a une singulière actualité avec l’exode des réfugiés, lié aux guerres ou à cette violence qu’est la misère qui cause plus de morts que les armes à feu.

Que d’hommes, de femmes et d’enfants sont rejetés pour être considérés comme les déchets d’une Société pour ne pas avoir eu la chance de « bien naître », ou en raison de drames dont ils sont victimes alors que l’on voudrait les faire passer pour des coupables.

Le Père sort, c’est un nouveau risque : il se fait rabrouer.

Et si, ce matin, nous entendions l’invitation du Christ à le rejoindre pour aller ensemble vers ces sœurs et frères rejetés. 

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