Sainte Théodora d’Alexandrie : un témoignage de repentance et d’humilité
Commémorée le 24 septembre selon l’ancien calendrier, Sainte Théodora d’Alexandrie est une figure marquante de l’Orient chrétien. Sa vie, marquée par la repentance et l’humilité, a nourri la spiritualité monastique et inspire encore aujourd’hui la foi des croyants.
Théodora d'Alexandrie, miniature du Xe siècle © Bibliothèque vaticaneUne vie marquée par la conversion
Théodora naît au IVᵉ siècle à Alexandrie, grande cité intellectuelle et spirituelle du monde antique. Mariée, elle commet un adultère qui la plonge dans un profond repentir. Animée par le désir de se consacrer à Dieu, elle abandonne son foyer et choisit la vie monastique. Pour préserver son anonymat et vivre dans le dépouillement le plus total, elle entre dans un monastère masculin et revêt l’habit d’homme sous le nom de Théodore.
L’épreuve du mensonge et le triomphe de l’humilité
Son humilité est mise à l’épreuve lorsqu’elle est accusée d'avoir faussement séduit et mis enceinte une jeune fille. Sans chercher à se défendre, Théodora accepte l’injustice et est expulsée du monastère. Elle élève l’enfant comme le sien, persévérant dans la prière et l’ascèse. Ce n’est qu’à sa mort que les moines découvrent qu’elle était en réalité une femme, bouleversés par la grandeur de sa patience silencieuse et de sa fidélité à Dieu.
Une figure spirituelle de l’Orient chrétien
La mémoire de Théodora s’inscrit dans une longue tradition d’humbles témoins dont la sainteté s’est révélée après leur mort. Dans l’Église orthodoxe, elle est invoquée comme modèle de repentance, mais aussi comme protectrice de ceux qui subissent des injustices ou vivent dans la honte.
Son histoire illustre la conviction que la sainteté ne réside pas dans une perfection morale originelle, mais dans la capacité à se relever, à se donner, et à transformer une faute en chemin de grâce.
Héritage et influence
La figure de Théodora d’Alexandrie a inspiré des générations de moines et de fidèles en Orient. Elle rappelle que l’identité spirituelle prime sur l’apparence extérieure, et que l’humilité est une force transformatrice.
Son exemple s’inscrit dans la continuité d’autres récits monastiques où des femmes, comme sainte Marine ou sainte Eugénie, choisirent de vivre cachées dans des communautés masculines pour embrasser pleinement l’idéal ascétique. Ce motif récurrent montre la place des femmes dans la tradition chrétienne comme témoins courageuses d’une foi vécue au prix de leur anonymat.
Le saviez-vous ? Sa commémoration au 24 septembre correspond au 11 septembre dans le calendrier grégorien. Son culte est particulièrement vivant en Égypte et dans les Églises de tradition byzantine. Elle est souvent représentée en habit monastique masculin, rappel discret de sa vie cachée.


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