Sainte Paraskeva, la “Vendredi Sainte” des peuples orthodoxes
Découvrez l’histoire et les traditions de Sainte Paraskeva, figure spirituelle majeure du monde orthodoxe, célébrée le 14 octobre en Grèce, Roumanie, Bulgarie et Serbie.
Icône de Sainte Parevska © Wikimedia commonsFigure lumineuse et profondément vénérée dans tout le monde orthodoxe, Sainte Paraskeva (ou Parascheva, Petka, Sfânta Vineri selon les pays) incarne la foi, la pureté et la protection. Née d’une légende entre Orient et Balkans, elle unit les peuples autour de traditions à la fois spirituelles et populaires. De la Grèce à la Roumanie, de la Bulgarie à la Serbie, sa fête, célébrée le 14 octobre, est un moment de recueillement et de partage.
Une sainte au nom du jour sacré
Le nom “Paraskeva” signifie littéralement “préparation” ou “vendredi” en grec, le jour consacré à la Passion du Christ. Très tôt, la tradition a associé cette sainte à la pureté, à la piété et à la compassion.
Selon la légende, Sainte Paraskeva est née au XIᵉ siècle à Épivates, près de Constantinople. Issue d’une famille chrétienne aisée, elle choisit très jeune la voie de l’ascèse. Après avoir distribué ses biens aux pauvres, elle mène une vie d’ermite en Terre Sainte, avant de revenir finir ses jours en Thrace. Ses reliques, miraculeusement préservées, deviennent objet de vénération dans tout l’Orient chrétien.
Une sainte voyageuse, un culte universel
Les reliques de Sainte Paraskeva ont connu un véritable périple : de Constantinople à Tarnovo, puis à Belgrade, avant de trouver leur demeure définitive à Iași, en Roumanie, où elles reposent aujourd’hui dans la cathédrale métropolitaine. Ce sanctuaire attire chaque année des centaines de milliers de pèlerins, venus prier, déposer des cierges et demander protection pour leur famille.
Pour les orthodoxes, Sainte Paraskeva est la protectrice des femmes, des foyers et des pauvres, mais aussi celle qui veille sur la terre et les récoltes. Elle incarne la douceur du service et la force de la foi.
Traditions et croyances populaires
Le 14 octobre, jour de la Sfânta Parascheva, marque symboliquement l’entrée dans la saison froide. Dans les villages roumains ou bulgares, on prépare des plats rituels (souvent à base de blé et de miel) pour honorer la sainte et partager avec les voisins.
Les femmes évitent de travailler la laine ou de laver ce jour-là, par respect pour la sainte, “repos du vendredi”. En Serbie et en Bulgarie, elle est célébrée comme Sveta Petka, “la petite sainte du vendredi”, patronne de la famille et de la fécondité.
Dans certaines régions, on croit que celui qui respecte la journée de Sainte Paraskeva sera épargné par les maladies et les malheurs pour l’année à venir.
Entre foi et culture
Sainte Paraskeva relie les générations : elle parle autant aux croyants qu’aux peuples qui voient en elle la gardienne des cycles naturels. Son culte illustre la manière dont la foi s’enracine dans la vie quotidienne, dans les gestes, les saisons, les repas partagés.
Dans les pays orthodoxes, sa fête n’est pas seulement une commémoration religieuse : c’est un moment de gratitude, de transmission et de lumière, à l’image de celle qu’on appelle affectueusement la sainte du vendredi.


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