Souvent surnommé "l’incrédule", l’apôtre Thomas incarne pourtant un itinéraire de foi authentique. À travers ses doutes, il nous invite à une confiance vraie et éclairée en Jésus-Christ.
Il est l’un des douze apôtres. Et pourtant, on le connaît surtout par un adjectif : "l’incrédule". Thomas, celui qui a osé dire "Si je ne vois pas… je ne croirai pas." Une parole devenue emblématique du doute. Mais loin d’être un défaut, ce doute fait de lui une figure lumineuse, profondément humaine, et même un modèle de foi.
La tradition chrétienne a longtemps valorisé ce que l’on appelle la "foi du charbonnier", cette foi simple, presque instinctive. Mais comme le souligne le père Pierre Kazarian-Toumanoff, recteur de l’église orthodoxe sainte Philothée d'Athènes à Montpellier, cette forme de croyance ne suffit pas toujours. "Que nous soyons homme simple ou intellectuel, nous sommes tous invités à une foi qui soit vraie, et non pas naïve", affirme-t-il. Le doute, loin de détruire la foi, peut en purifier les fondations. Il devient un espace de liberté intérieure, de quête sincère, où l’intelligence se met au service de la vérité.
Est-il mal de douter ? Beaucoup de croyants associent encore le doute à une faiblesse ou à une faute. Pourtant, les Évangiles regorgent de figures, y compris les apôtres, qui doutent, s’interrogent, tâtonnent. Saint Paul exhorte même les chrétiens : "Vérifiez tout, ce qui est bon, retenez-le" (1 Thessaloniciens 5, 21).
Le théologien Pierre Chrysologue, au VIe siècle, écrivait : "Il doute profondément celui dont la foi est plus profonde. Il ne peut être trompé celui qui n’accepte pas les ouï-dire." Le doute n’est donc pas un obstacle à la foi, mais une passerelle vers une foi plus consciente, plus solide.
Appelé personnellement par Jésus, Thomas fait l’expérience du doute au moment le plus crucial : l’annonce de la Résurrection. Mais sa réaction n’est pas celle d’un incrédule endurci. Il cherche la vérité, il désire voir, comprendre, toucher. Et c’est justement à lui que le Ressuscité se montre, l’invitant à mettre sa main dans son côté transpercé.
Cette scène célèbre n’est pas une condamnation du doute, mais sa transfiguration. Thomas devient alors un témoin bouleversé, proclamant l’une des plus belles professions de foi du Nouveau Testament : "Mon Seigneur et mon Dieu !"
Aujourd’hui encore, beaucoup de croyants traversent des zones d’ombre. Le doute peut venir de la souffrance, de l’épreuve, des questions laissées sans réponse. Mais l’Évangile nous enseigne que Jésus ne rejette pas ces fragilités. Il les rejoint. Comme avec Thomas, il ne condamne pas, mais il invite à avancer, à se rapprocher.
Saint Thomas, loin d’être un contre-exemple, devient une figure proche, familière. Il nous rappelle que la foi chrétienne n’est pas une certitude figée, mais un chemin. Et que sur ce chemin, le doute n’est pas un ennemi… mais parfois, un allié.
Une fois par mois, le Père Pierre Kazarian-Toumanoff nous présente l'actualité des paroisses orthodoxes de notre département et les acteurs culturels qui les animent.
La ville de Montpellier possède 4 lieux de culte Orthodoxes en communion :
- La paroisse orthodoxe Sainte Hélène et la Sainte Croix : Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale dans le quartier de Celleneuve, place de l'église, à Montpellier. La liturgie est célébrée en langue française par le Père René Fouilleul. Voir le site https://sites.google.com/site/stehelenemontpellier/
- La Paroisse Orthodoxe Roumaine : la Paroisse Saint André , sous la juridiction de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale s’est établie à l’Eglise Notre Dame de la délivrance 8 rue Jean Casteran à ANIANE. Pour les offices, interrogez le site http://montpellier.mitropolia.eu/
- La Communauté orthodoxe Russe dédiée à Saint Wladimir : Sous la juridiction du Patriarcat de Moscou, à l’Eglise Don Bosco , Rue Léon Blum, Montpellier. Père Georges Egorov, Recteur de la paroisse du Saint Esprit à Perpignan intervient une fois par mois.
- L’Eglise Orthodoxe Sainte Philothée d’Athènes : Patriarcat Oecuménique de Constantinople-Métropole Orthodoxe grecque-Métropole de France. Domaine de Grammont, Montpellier. Dont le recteur est le Père Pierre Kazarian. La paroisse est francophone et ses offices sont Byzantins. Pour les offices, interrogez le site https://www.eglise-orthodoxe-sainte-philothee.com/
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !