Saint Théodore Tiron

Le 9 novembre, en occident, nous fêtons saint Théodore Tiron, martyr. En orient, il est fêté le 17 février.

Bien qu’on ne sache pas grand-chose sur ce martyr de la fin du IIIème siècle, j’ai voulu réaliser ce podcast pour un petit Théodore de 9ans que je connais. Je l’ai rencontré dernièrement. Il m’a dit qu’il écoute les podcasts sur les saints et qu’il a le désir de devenir un saint lui-même. Je dédie ce podcast à ce petit Théodore de 9ans en ce jour de sa fête, comme un encouragement à entretenir ce beau désir de sainteté que le Seigneur a mis dans son cœur.

Il faut avouer qu’on ne sait pas grand-chose sur la vie de Théodore Tiron. Dans les recherches que j’ai faites, j’a trouvé deux versions de son martyre : pour l’une, il est mort décapité, pour l’autre, brûlé vif. Nous disposons d’une homélie de saint Grégoire de Nysse (335-395) qui raconte essentiellement son martyre. C’est sur cette version que je m’appuierai davantage, car le récit est fait par quelqu’un qui a vécu dans le siècle même de la mort de Théodore.

Histoire

Théodore est un soldat romain né en Syrie vers l’an 270. Le nom Théodore, en grec, signifie don de Dieu.
Il est devenu chrétien secrètement.

La légende qui s’est formée autour du martyre de Théodore raconte que notre saint est allé tuer un dragon cracheur de feu dans une forêt profonde et qu’il a compris ainsi que Dieu lui donnerait la force d’être martyr. Saint Théodore comme saint Georges et saint Dimitri sont des soldats à qui on attribue le mérite d’avoir tué des dragons. Ce sont les trois grands soldats martyrs célébrés en orient. Étant donné qu’on n’a jamais vu de dragon cracheur de feu, sauf dans les films d’animation qui n’existaient pas à l’époque, on peut écarter cette légende.

Il y a une autre explication au martyre de Théodore. Elle nous est donnée par saint Grégoire de Nysse. La voici.

La légion de Théodore est envoyée passer l’hiver à Amasée, en Turquie d’Asie, à l’époque dans la région du Pont en Asie mineure. Suite à une attaque des barbares, les co-empereurs Galère et Maximin Daïa ordonnent que tous les soldats de leurs troupes sacrifient aux dieux de l’empire. En fait, les co-empereurs veulent qu’il n’y ait pas de soldat chrétien. Théodore est mis en demeure de sacrifier aux dieux. Il refuse au nom de sa foi. Le gouverneur d'Amasée et le Tribun de la Légion où sert Théodore, se joignent ensemble pour lui faire son procès.

L'un et l'autre l'ayant fait citer devant eux, lui dirent : « D'où̀ te vient cette audace, et qui te rend si hardi et si téméraire, que d'oser refuser d'obéir aux ordres de l'Empereur, ordres que tu devrais recevoir à genoux, et avec une crainte respectueuse ? Pourquoi n'adores-tu pas les Dieux qu'il plaît aux Empereurs à leurs sujets ? »

Théodore répond : « Je ne connais pas plusieurs Dieux, et il n'y en a jamais eu qu'un seul. Vous êtes dans l'erreur, lorsque vous honorez du nom de Dieu les démons, ces esprits fourbes et imposteurs. Jésus Christ est mon Dieu, le Fils unique de Dieu. Quiconque donc voudra me contraindre à abandonner ma religion, s'il prétend m'y forcer, en me faisant maltraiter à coups de fouet, il peut encore, s'il veut me faire déchirer avec des ongles de fer, y joindre les brasiers ardents ; et si mon discours l'offense, voilà̀ ma langue, qu'il la fasse couper : mon corps sera trop heureux de souffrir en tous ses membres pour son Créateur. »

C’est une réponse courageuse. Le gouverneur et le tribun délibèrent. Ils voudraient bien sauver cet homme courageux. Ils décident de le libérer pour lui donner le temps de la réflexion, espérant qu’il revienne à la raison et sacrifie aux dieux de l’empereur.

Libéré, Théodore en profite pour mettre le feu au temple de la déesse Cybèle, la mère des dieux, qui est complètement détruit. Il ne se cache pas et proclame que c’est lui qui a mis le feu. On l’arrête évidemment. Théodore se défend si bien que les magistrats lui proposent un accord : s’il renie sa foi, on lui donnera le rang de grand-prêtre de leur culte. L’accusé rit de cette proposition et la refuse.

Les juges réagissent avec colère. Ils ordonnent que Théodore soit torturé. Étendu sur le chevalet du supplice, Théodore chante les psaumes, en particulier le psaume 33 :

Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres.

Voyant son inflexibilité, les juges le condamnent à mort. On dit que la nuit, dans sa prison, Théodore a une vision du Seigneur au milieu d'un nuage entouré de deux anges portant, l'un une couronne et l'autre la palme des martyrs.

Théodore est brûlé vif le 9 novembre 301 ou 304 (on n’est pas sûr de l’année) à Amasée. Saint Grégoire de Nysse atteste que, très vite, le culte de saint Théodore s’est répandu et que les gens sont venus en pèlerinage sur sa tombe.

Pour terminer, je m’adresse à toi, cher Théodore de 9 ans qui veut être un saint. Tu as vu que ton saint patron était un soldat courageux, je dirais même intrépide, qui n’a pas eu peur de mourir pour sa foi. Cela ne veut pas dire, mon petit bonhomme, que tu dois chercher à devenir martyr comme lui. La sainteté que Dieu te demande est celle de l’amour au quotidien. Être saint, c’est choisir d’aimer toujours, même si c’est difficile : rendre service, ne dire que la vérité, éviter de se disputer, pardonner à ceux qui ne sont pas gentils avec toi… et prier tous les jours pour demander à Dieu de te donner ce magnifique cadeau de la sainteté.
Demandons à ton saint patron d’intercéder pour nous : saint Théodore, aide-nous à devenir des saints pour la gloire de Dieu. Amen