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RCF Retrouvez l'homélie de Mgr Delmas pour la messe chrismale 2020
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Retrouvez l'homélie de Mgr Delmas pour la messe chrismale 2020

Un article rédigé par RCF - RCF Anjou,  -  Modifié le 9 avril 2020
Mgr Delmas présidait dans une cathédrale vide sans assemblée la messe chrismale. Retrouvez l'homélie de cette célébration ici.

Je vous rejoins grâce aux moyens que la technique met à notre disposition et, même si cela ne supprime pas la perception tout à fait étrange de notre célébration de cette année, nous nous savons unis les uns aux autres. Aussi, au seuil de cette célébration, prenons quelques instants pour donner de la réalité à cette communion diocésaine qui nous réjouit, chaque année, en cette messe chrismale. Que tous ces visages des différentes vocations qui forment notre Eglise soient présents dans notre pensée et bien sûr dans notre prière.
Dans un instant, je vais bénir le saint chrême, l’huile des catéchumènes et l’huile des malades qui seront distribuées dans nos différentes paroisses quand les conditions pratiques nous le permettront. Les oraisons prononcées au moment de leur bénédiction disent bien quelle est leur fonction  à chacune d’elles ;  pourquoi elles sont à notre disposition  ; au fond, à quoi servent-elles ?  Il s’agit, à chaque fois,  de réconforter, de soulager, de fortifier quand notre fragilité se fait sentir.
Dans de nombreux moments de notre vie, nous prenons conscience, parfois douloureusement, de cette fragilité qui fait partie de notre nature humaine. Disant cela, nous pensons bien sûr aux personnes touchées dans leur santé et qui voient leur force diminuer mais, il en est aussi de même pour les catéchumènes qui comptent sur la force que Dieu communique à ceux qui veulent devenir ses disciples. Le saint chrême, quant à lui,  révèle une dimension essentielle. Son parfum rappelle que le chrétien est appelé à répandre la bonne odeur du Christ autour de lui. N’est-ce pas  aussi une façon de fortifier ceux qui nous entourent ;  de rendre vie là où la mort fait son œuvre. N’est-ce pas une façon d’apporter la lumière là où il y a les ténèbres ?
A vrai dire, la fragilité nous dit des choses très importantes sur notre condition humaine. Comme si, en chacun de nous, quelque chose n’était pas dans l’ordre ;  comme s’il y avait une rupture avec ce désir auquel, malgré tout, nous aspirons du plus profond de nous-même. C’est pour cette raison que nous ne devons pas craindre de regarder notre fragilité. Nous sommes invités alors à faire un saut dans la confiance, nous nous ouvrons ainsi à l’amour miséricordieux de notre Dieu. Tel le bon Berger, celui-ci part à la recherche de la brebis égarée, la prend sur ses épaules pour la ramener sur le bon chemin et la guérit. Cette brebis égarée, les Pères de l’Eglise nous l’ont enseignés, est l’image de l’homme qui ne parvient plus par ses propres moyens à retrouver le chemin vers Dieu.
Ces huiles qui vont être bénies deviennent ainsi des chemins par lesquels Dieu rejoint notre humanité dans sa fragilité et sa pauvreté, dans sa misère. Elles manifestent la sollicitude de Dieu pour chacun de ses enfants. Elles nous disent la proximité de notre Dieu qui n’hésite pas à offrir sa vie pour que tout homme soit  libéré de l’emprise de Satan et restauré dans sa dignité d’enfant de Dieu.
Elles nous révèlent également  notre responsabilité dans l’annonce de l’Evangile du salut. Dans ce moment si particulier que nous traversons, nous sommes appelés à nous donner de la peine pour trouver des chemins nouveaux pour que la Bonne nouvelle soit communiquée, pour que le Seigneur soit apporté et que son baume se répande dans la vie de tous ceux que l’Eglise a mission de servir.
Je le soulignais dans mon message à l’approche de Pâques en écrivant que je me réjouissais des nombreuses initiatives qui viennent de nos paroisses pour soutenir nos communautés chrétiennes. Mais nous expérimentons de façon plus vive que  rien ne peut remplacer la rencontre concrète pour témoigner notre désir missionnaire. Sans doute, avons-nous à ne pas passer à côté du temps qui nous est offert pour creuser davantage la place que le Seigneur veut prendre dans la vie de notre Eglise. Les enseignements que nous recevons en ces jours tellement particuliers, nous ne devrons jamais les oublier. Il nous faut apprendre, en effet, où sont les véritables priorités dans nos vies, dans notre monde. Il nous faut découvrir de nouveau l’urgence de la mission, de l’évangélisation. C’est sans doute, une des meilleures préparations à notre vie d’après le confinement !
Notre prière, ce soir, va vers nos prêtres qui, demain Jeudi Saint, fêteront leur sacerdoce. Dans un instant, ils renouvelleront les promesses de leur ordination. Priez pour eux, demandez pour eux qu’ils grandissent dans la fidélité à ce don que le Seigneur leur confie. C’est dans l’eucharistie, dont ils sont les ministres, qu’ils rendent présents le Christ qui intercède pour le monde. Désormais, il n’y a plus de frontière infranchissable entre Dieu et le monde.
Chers frères et sœurs, à défaut de nos présences physiques, ce sont nos cœurs qui se rejoignent pour témoigner de la victoire de Dieu notre Dieu et pour demander, qu’en ces jours saints, elle  se manifeste davantage dans notre monde. Amen ! 

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