Plus de 10 000 catéchumènes en 2025 : qui sont ces nouveaux baptisés ?

En 2025, 10 384 adultes, dont 4 000 ont entre 18-25 ans recevront le baptême. Cela constitue un record selon les chiffres publiés le 10 avril par la Conférence des évêques de France (CEF). Si la majorité vient de familles de tradition chrétienne, ce nombre va en diminuant. 

De plus en plus de catéchumènes originaires de familles non-croyantes

48 % des catéchumènes 2025 viennent de familles non-croyantes. "Moi, je viens d'une famille athée. Dans une période un peu compliquée de ma vie, je me posais beaucoup de questions. Donc c'est une période de vide, vide personnel, professionnel, qui j'étais, qu'est-ce que je voulais faire de ma vie" explique à Pauline à Lyon. "Je n'ai jamais pratiqué et quand j'étais plus jeune, j'étais même complètement opposé à la religion" confie Léo, la vingtaine, qui vit à Amiens dans les Hauts-de-France."C'est arrivé avec mes études, une sorte de manque de sens peut-être, qui a fait qu’il y a eu cette quête de sens. J'ai commencé à vraiment croire, être convaincu que c'était le bon chemin pour moi".

Au départ, les motivations sont multiples

Laurent par exemple habite en Lozère. Il a ressenti le besoin de se faire baptiser à la naissance de son enfant : "Ça fait prendre conscience de certaines choses, de la vie et des responsabilités qu'on a. On avait prévu de le faire baptiser. Et puis donc, après mûre réflexion et avec ma compagne, je me suis dit que c'était le moment pour moi aussi de me faire baptiser. J'ai trouvé des choses auxquelles j'avais besoin". La durée de deux ans pour le parcours vers le baptême a d’abord étonné ce Lozérien avant qu’il n’en comprenne le sens. 

William lui est entrepreneur en Savoie. Le déclic s’est fait lorsqu’il est devenu le parrain d’un des enfants d’un ami, mais il a cheminé longtemps dans sa jeunesse, flirtant avec différentes formes de spiritualité : "j'ai été assez client de toutes ces spiritualités un peu exotiques, les Amérindiens par-ci, les rituels chamaniques par là. Je n'ai pas eu de marqueur religieux dans ma famille. Mais je pense que, comme enfant, déjà, je priais spontanément et je pense que j'avais une forme de connexion". Souvent, les témoignages se recoupent pour trouver des réponses à des interrogations profondes.

Pour la Conférence des évêques de France (CEF), nombreuses sont les personnes en quête de paix et de repères dans un monde de plus en plus complexe et violent. Cette hausse du nombre de baptêmes témoignerait aussi d'une aspiration à la fraternité. Les plus jeunes très axés sur les réseaux sociaux cherchent aussi à faire une rencontre réelle avec les communautés chrétiennes. 

Un solide accompagnement par les religieux et les laïcs

Pour préparer au mieux le sacrement du baptême, les catéchumènes peuvent compter sur 11 500 personnes, dont 80 % de laïcs. La CEF rapporte une hausse de 30 % d’accompagnateurs cette année. Ils ont un rôle essentiel dans la préparation des catéchumènes. "Forcément, il y a des hauts, il y a des bas, il y a des moments où l’on va se mettre à douter. Et donc, il est important d’avoir du soutien avec une personne qui est un peu, je dirais, le tuteur" souligne Le Père François Reyne, vicaire de la paroisse St-Jean Baptiste à Amiens. 

Le défi pour l’Église est toutefois de conserver ses nouveaux membres après leur baptême. Un an après Renaud, près d’Annecy, poursuit son engagement : "j'ai vécu le baptême comme un début avec l'attente des signes de Dieu pour me mettre à sa disposition. J'avais mon accompagnatrice, Claire, qui m'avait dit cette phrase que j'ai toujours en tête. C'est tout le temps redire, oui, au Seigneur le matin".