Qui est saint Augustin, dont s'inspire Léon XIV ?

Une vie en quête de Dieu

La vie de saint Augustin, né au IVe siècle après Jésus-Christ, n’a pas été un long fleuve tranquille. Né en 354 en Afrique romaine, dans une famille mixte, d'une mère chrétienne et d'un père païen, il est élevé dans la foi chrétienne, mais s’en détourne à l’adolescence. Durant une dizaine d’années, il adhère à d'autres courants religieux, notamment le manichéisme.

C’est à 31 ans qu’il revient à la foi chrétienne. "Il connaît une conversion : c’est un recommençant", explique Jean-Marie Salamito. Baptisé dans la nuit du 24 au 25 avril 387, il s’engage alors pleinement dans la vie chrétienne, écrivant notamment de nombreux ouvrages pour défendre et expliquer la foi.

La grande idée d’Augustin, toute sa vie, c’est que l’on cherche Dieu constamment, jusqu’à ce qu’on le trouve dans l’éternité

Appelé par les habitants d’Hippone, l’une des plus grandes villes de l’Afrique romaine, à devenir prêtre, il hésite. Puis finit par accepter. Il est consacré évêque en 395 et le reste pendant près de 35 ans. Saint Augustin est un homme qui a longuement cherché Dieu. Pour le professeur Salamito, "la grande idée d’Augustin, toute sa vie, c’est que l’on cherche Dieu constamment, jusqu’à ce qu’on le trouve dans l’éternité".

Selon lui, cette pensée montre que l’être humain ne trouve la paix véritable qu’en Dieu. Le bonheur est en Dieu, et ce bonheur est la vocation de l’homme. "L’amour, c’est la force qui pousse toute personne vers ce qui compte vraiment pour elle. Ce qui rend vraiment heureux, c’est d’aimer Dieu plus que tout", résume Jean-Marie Salamito. Cette idée est symbolisée dans le blason des religieux augustins, qui représente un cœur transpercé d’une flèche et surmonté d’une flamme : l’ardeur de l’amour pour Dieu.

L’humilité et la miséricorde au cœur de la vocation

La spiritualité définie par saint Augustin et adoptée par l’ordre des Augustins repose sur la fraternité, l’humilité et le partage. "La fraternité essentielle, c’est de tout partager. C’est cela, pour les Augustins, le cœur de la vie monastique", rappelle Jean-Marie Salamito.

Cette vision se reflète aussi dans l’attitude d’Augustin face à sa charge d’évêque. Pour lui, elle représente une lourde responsabilité, mais il trouve sa consolation dans sa foi partagée : "Je suis un chrétien comme vous, c’est-à-dire que je suis sauvé comme vous, bénéficiaire de la miséricorde du Christ", rapporte le professeur. Léon XIV se réclame dès sa première semaine de pontificat de cette humilité et de cette proximité avec le peuple chrétien, dans l’esprit même de saint Augustin.