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Quel nom de règne pour le nouveau pape?

Quel nom de règne pour le nouveau pape?

Un article rédigé par Louis Daufresne - RND, le 2 mai 2025 - Modifié le 2 mai 2025
Dis-moi comment tu t’appelles, je te dirai qui tu es : à notre époque, le nom de règne d’un pape est tout sauf anodin. Le nouvel élu se donne un modèle et exprime sa gratitude, sa filiation morale ou intellectuelle. Ce choix annonce tout un programme
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Dis-moi comment tu t’appelles, je te dirai qui tu es : à notre époque, le nom de règne d’un pape est tout sauf anodin. C’est à la fois une référence et une révérence. Le nouvel élu se donne un modèle et exprime sa gratitude, sa filiation morale ou intellectuelle. Ce choix annonce tout un programme. Alors que les bookmakers avaient parié sur Léon, Jorge Bergoglio choisit un saint italien qui fit accomplir au christianisme une mutation décisive et fut rapidement surnommé l'Alter Christus, « l'Autre Christ », après sa mort en 1226. Saint François d’Assise incarne la foi à l’état pur, une vie sobre et harmonieuse avec la nature. Tout ce que magnifie l’encyclique Laudato Si’ (2015).

L'Allemand Joseph Ratzinger, pape de 2005 à 2013, choisit de s'appeler Benoît XVI « en référence à Benoît XV, qui a guidé l'Église dans la période difficile de la Première Guerre mondiale ». Saint Benoît, patron de l'Europe, est également le fondateur de l'ordre des Bénédictins : « Le nom de Benoît évoque aussi le père du monachisme occidental, co-patron de l'Europe, particulièrement vénéré dans mon pays et surtout en Bavière », avait-il expliqué.

Quant à Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005, il s’inscrivit symboliquement dans la lignée de son prédécesseur Jean Paul Ier, mort soudainement 33 jours seulement après son élection.

Les cardinaux réunis en conclave à partir du 7 mai devront réfléchir rapidement au nom qu'ils se choisiront s'ils sont élus. Exercice délicat : très peu de temps s’écoule entre l'élection du nouveau pape et son apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre.

Aux origines de la papauté, la tradition de changer de nom fut adoptée pour une raison fort prosaïque : lors de son élection en 533, Mercure inaugura cette pratique en abandonnant le sien, celui du dieu du commerce, romain et païen. Il lui préféra Jean, l'un des apôtres du Christ. Son argument ? Si Jésus avait changé le nom de Simon – le premier pape – pour Pierre, d'autres papes pouvaient faire de même. Depuis lors, la tradition veut que le doyen du Collège des cardinaux demande en latin au pape nouvellement élu : « De quel nom voulez-vous être appelé ? » Le nom du nouveau pape est ensuite proclamé à la foule par le cardinal protodiacre du balcon central de la basilique Saint-Pierre, toujours en latin. Seule exception : au XVIe siècle, Adrien VI conserva son nom de baptême.

Jamais aucun souverain pontife n'a choisi le nom de Pierre II, par respect pour le premier pape, mais aussi parce que, selon une prophétie, l'avènement du second Pierre conduirait à la destruction de Rome et déclencherait l'Apocalypse.

Formose n'est pas non plus très coté : l'unique pape à avoir porté son nom fut exhumé au IXe siècle par son successeur qui le détestait, Stéphane VII, et jugé pour avoir occupé illégalement le trône de Pierre. Condamné, ses doigts qui donnaient la bénédiction furent tranchés et son corps jeté dans le Tibre.

Certains noms ont une connotation négative en raison de la personnalité du pape à l'avoir porté : Grégoire VII, élu en 1073 et accusé de nécromancie, ou encore Alexandre VI, un Borgia célèbre pour sa débauche. Dans l'histoire millénaire de la papauté, le nom le plus utilisé est Jean, suivi de Benoît, Grégoire, Clément, Innocent, Léon et Pie.

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