Mort du pape François : inhumé près de la Salus populi romani

Fidèle à la tradition jésuite, le pape François vouait une grande dévotion à la Salus populi romani. Une icône byzantine représentant la Vierge à l'enfant qui se trouve dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Au cours de son pontificat (2013-2025), le pape argentin s’est recueilli devant elle plus d’une centaine de fois. L'icône est située non loin de là où il souhaite être inhumé.

Là où le pape François souhaitait être enterré

Il l’a dit plusieurs fois, le pape François ne souhaitait pas être enterré dans la nécropole papale de Saint-Pierre-de-Rome. Il préférait la basilique Sainte-Marie-Majeure. Et plus précisément la nef de gauche, où se trouve "une pièce où l’on entreposait les candélabres", a-t-il déclaré dans un livre d’entretiens en avril 2024. Il s’agit d’un renfoncement situé très symboliquement - et comme l'a précisé le pape François - près de la statue de la Reine Pacis (ou "Reine de la paix") du sculpteur Guido Galli (1918). Et non loin de la chapelle Pauline, où se trouve l’icône de la Salus populi romani.

Le pape François, qui, comme tous les papes, était aussi l’évêque de Rome, a toujours manifesté une grande dévotion pour cette Vierge à l’enfant. Quand il y est allé le 14 mars 2013, au lendemain de son élection, les catholiques ne mesuraient pas combien cette démarche serait marquante tout au long de son pontificat. Il est venu s’y recueillir avant et après chacun de ses voyages - au total plus d’une centaine de fois. Mais même avant d’être élu pape, a-t-il dit, il se rendait à la chapelle Pauline lors de ses passages à Rome.

En décembre 2023, le pape François, qui était très attaché à la piété populaire, lui a symboliquement offert une rose d'or - un ornement papal qui représente un bouquet de roses en or. Avec ce don, un geste fort dans la tradition catholique, le pape François a une fois de plus souligné sa grande dévotion à la Salus populi romani. Une manière aussi de rester fidèle à la tradition jésuite puisque la Compagnie de Jésus a beaucoup œuvré pour développer son culte.

L’importance de la Salus populi romani dans la piété populaire

Réintroduite dans la basilique papale en 2018, après une longue restauration, l’icône de la Salus populi romani attire de très nombreux pèlerins. Il s’agirait de "la plus importante icône mariale", que la tradition attribue à l’évangéliste saint Luc, patron des peintres. Elle est d'ailleurs exposée à Sainte-Marie-Majeure, le plus ancien sanctuaire marial de l’Occident.

Cette Vierge à l’enfant de taille imposante - un mètre de haut sur 80 centimètres de large - est particulièrement chère au cœur des habitants de Rome. Objet d'une grande piété populaire, elle est fêtée chaque dernier dimanche de janvier, lors de la fête de la Translation de l'icône Salus populi romani.

On lui attribue d'ailleurs plusieurs miracles. L’icône, dont le nom "salus" signifie le salut ou la santé, a ainsi été portée en 590 en procession par le pape pour obtenir la fin de la peste. Dans le podcast du Vatican, "Réflexions sur la beauté, on apprend que c’est au XIXe siècle qu’elle a été appelée "salus populi romani" en référence à la grande dévotion du peuple de Rome et, par extension, à tout le peuple des baptisés. Prier devant cette Vierge à l’enfant c’est garder l’espérance du salut encouragé par la douceur du regard de Marie.

Sainte-Marie-Majeure, le plus ancien sanctuaire marial d’Occident

Durant le jubilé, la tradition pour obtenir l’indulgence plénière est de franchir la Porte sainte de l’une des quatre basiliques majeures, dont fait partie Sainte-Marie-Majeure. Ce serait le plus ancien sanctuaire marial d'Occident.

La tradition dit qu’en août 356, la Vierge Marie serait apparue au pape Libère lui demandant de construire une église qui lui serait dédiée là où il aura neigé durant la nuit. Au matin, Libère aurait vu le col Esquilin enneigé. 

L'actuelle basilique a été érigée sous le pontificat de Sixte III à la suite du concile d’Ephèse, en 431. Concile où Marie a été proclamée "Mère de Dieu". Elle sera plus tard déclarée "Mère de l’Église" lors du concile Vatican II.