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"Pourquoi Dieu permet-il cela?" ou la question du mal
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"Pourquoi Dieu permet-il cela?" ou la question du mal

Un article rédigé par Véronique Alzieu - RCF,  -  Modifié le 13 août 2019
Expliquer le mystère du mal est un exercice vain. Le père Matthieu Dauchez préfère essayer d’y apporter une réponse, auprès des enfants des rues de Manille.
Association ANAK-Tnk - Le Père Matthieu Dauchez dans les rues de Manille, Philippines Association ANAK-Tnk - Le Père Matthieu Dauchez dans les rues de Manille, Philippines

Pourquoi Dieu permet-il cela ? Le 18 janvier 2015 à Manille une jeune fille de 12 ans interpellait le pape François. "Cela", c'est la souffrance des enfants des rues, abandonnés, livrés à eux-mêmes et victimes d'abus en tout genre, drogués, prostitués... "Pourquoi Dieu permet-il cela, même si les enfants n'ont rien fait de mal ?" demandait la jeune Glyzelle Iris Palomar, ne pouvant retenir ses larmes. Trois ans après, sa question résonne encore et toujours au cœur du Père Matthieu Dauchez. Ordonné prêtre en 2004, il dirige l'association ANAK-Tnk et a publié "Pourquoi Dieu permet-il cela ? Les enfants des rues face à la question du mal" (éd. Artège).

 

La question du mal, quand on va à la rencontre des enfants des rues et quand on est témoin de ce qu'ils vivent, nous met "dans une impasse"

 

 

le mal, La seule question sans réponse

"C'est devenu l'image de ce voyage papal : tout le monde a retenu l'image de cette petite fille, qui, posant la question du mal, fond en larmes", se souvient le Père Dauchez. Un temps fort de la visite du pape François à Manille, d'autant plus marquant que le pape a répondu ceci : "Aujourd'hui elle a posé la seule question à laquelle il n'y a pas de réponse."

Le mal, une question sans réponse ? La question du mal, quand on va à la rencontre des enfants des rues et quand on est témoin de ce qu'ils vivent, nous met "dans une impasse", admet le P. Dauchez. "On ne peut pas l'expliquer ce mal." Quelque part, la question de Glyzelle était "une question piège". Pour le Père Dauchez, la réponse que le pape a apportée à cette petite fille est dans le geste de tendresse qu'il lui a adressé à la fin. "C'était ça, sa réponse, une réponse de compassion : elle a pleuré et le pape l'a consolée. Et Glyzelle ne demandait rien d'autre en fait."
 

 

Le mal on ne peut pas l'expliquer...

Le mystère du mal, personne ne peut lui apporter de réponse argumentée, logique. "On est face à un mystère, on a une explication impossible, mais on n'est pas désarmés." Le Père Dauchez l'a compris, ce sont les plus fragiles, les enfants des rues, des bidonvilles ou de la décharge, ce sont eux qui vont lui donner le "déclic" : "accepter qu'intellectuellement parlant, on n'arrivera jamais à trouver les mots, les concepts ou le système qui va nous expliquer le mal. Le mal il est inexplicable... En revanche, on peut y répondre".

 


ET AUSSIEn 2015, le Père Matthieu Dauchez était sur RCF pour témoigner de son parcours de foi et de sa vocation. La première fois qu'il a mis les pieds à Manille, il a été "extrêmement surpris, déstabilisé" par cette grande pauvreté dans laquelle vit 70% de la population. "Vous arrivez dans un pays qui a une misère qui nous donne des claques." La peur ? Elle lui vient quand il regarde en arrière et constate tout le chemin parcouru. Et en se disant que "si Dieu n'était pas à ses côtés", il ne serait "pas là aujourd'hui".
ÉCOUTER  â–º
Matthieu Dauchez, prêtre au cœur des bidonvilles de Manille


 

... MAIS ON PEUT Y RÉPONDRE

"Ce qui serait terrible ce serait qu'on baisse les bras." Par cette formule, le prêtre de Manille résume le combat spirituel et nous invite à ne pas nous en détourner. "Il y a une réponse, il faut la donner. C'est un combat de tous les jours, être capable de ne jamais baisser les bras."

La souffrance, quand on souffre, a quelque chose de si intolérable que de tels propos peuvent choquer. Et le Père Dauchez n'aurait pas ces mots-là s'il n'était pas conscient de cela. "Vous voyez ce que je vous dis là, à travers les ondes, la radio, c'est des choses qui sont extrêmement difficiles à entendre parce que lorsqu'on est confronté à une épreuve, la souffrance on la prend dans la figure et ô combien souvent on a envie de baisser les bras ! Mais néanmoins ce que je dis, tout le monde est capable de le ressentir au fond de ses tripes : c'est-à-dire qu'il y a une réponse à donner."

 

 

Émission diffusée en novembre 2018

 

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