Peut-on connaître la gloire sans se perdre ?

"Plus le singe monte haut, plus il montre son derrière"

L'histoire est truffée d'hommes et de femmes qui ont été au sommet et qui, d'un jour à l'autre, ont tout perdu. L'histoire de Bernard Tapie montre à quel point le succès et la richesse peuvent se perdre aussi vite qu'ils ont été gagnés.  Pour Catherine Vialle, théologienne à l'université catholique de Lille, ce genre d'histoire de vie prouve que "le pouvoir et la gloire sont dangereux, une fois qu'on est arrivé très haut il y a un risque de perdre toute limite, de se croire tout permis, de se mettre au-dessus des lois et de se prendre un peu pour Dieu même". Plus la gloire est grande, plus la chute semble proche ! Pour autant, la question n'est pas de renoncer à la réussite mais plutôt aux "jeux" qui entourent le pouvoir. 

Salomon, l'excessif

Pour Catherine Vialle, la Bible est claire : "ce n'est pas mauvais de viser le sommet mais attention chaussée glissante". Le roi Salomon est un bel exemple biblique du succès puis de l'errance. Salomon succède à David, son père, sur le trône de Jérusalem. Il est connu pour sa sagesse, sa grande richesse et pour avoir fait construire le temple de Jérusalem. Le roi semble avoir tout pour lui est pourtant durant la deuxième partie de son règne il sombre dans l'idolâtrie.

Lors d'un songe à Gabaon, Salomon voit apparaître le Seigneur qui lui promet richesse et sagesse si ce dernier "marche dans ses chemins". Il a toute la faveur de Dieu. Pourtant, le fils de David va avoir des difficultés à respecter les commandements de Dieu dans la durée. Le Livre des Rois raconte la chute morale de Salomon qui détourne son coeur de Dieu pour le donner à plus de "700 femmes et 300 concubines" ! "Il va se mettre à adorer les divinités de ses femmes et donc il va perdre le cap" explique Catherine Vialle. Pour la bibliste ce qui a aveuglé le roi c'est l'excès; de richesse, de notoriété et de femmes, qui l'a détourné de l'essentiel : Yahvé.