Peut-on conjuguer la spiritualité au féminin?

N'y aurait-il pas une spiritualité féminine ? De Marie à Mère Teresa, en passant par les béguines, en remontant aux figures bibliques, en suivant les saintes telles que Catherine de Sienne ou Thérèse de Lisieux, l'Eglise pourrait s'enrichir en faisant davantage place à cette dimension d'une foi au féminin.

L’Eglise pourrait s’enrichir en donnant davantage de place à la dimension d’une foi conjuguée au féminin. Dans le cadre très strict dans lequel s’expriment les femmes au sein de l’Eglise, se développerait une parole, une pensée, une façon de croire et de vivre sa foi purement féminine. Pour Anne Soupa "la spiritualité a des cordes vocales féminines". La relation entre Dieu et une créature a toujours été vue comme une relation de couple. "On a mis Dieu au masculin et le priant, qu’il soit homme ou femme, au féminin" ajoute la bibliste.

Cette image est très féconde, mais il ne faut pour autant pas généraliser. Il faut ajouter qu’il y a "de toute évidence chez les femmes une relation au corps qu’elles ne peuvent pas mettre de côté. Leur corps se rappelle à elles de manière forte, régulièrement. On ne contrôle pas tout. On apprend cela très jeune. Et la vie est un cycle à la fois de découverte et de renoncement que peuvent parfois oublier les hommes" précise Marie-Caroline Bustarret.

Aline Kiner met quant à elle l’accent sur les béguines. Un mouvement de communautés de femmes née dans les Flandres, qui va se répandre vers l’Est de la France, dans la vallée du Rhin. Ces femmes, croyantes, ne sont pas mariées et donc pas soumises à l’autorité masculine. Elles ne sont pas non plus religieuses, car pas engagées dans un ordre monastique. Elles n’obéissent à aucune règle religieuse.