Père Patrick Bonafé : vivre l’Avent comme un temps d’espérance
Le Père Patrick Bonafé éclaire le sens profond de l’Avent : un temps d’attente, de préparation et d’espérance. Comment accueillir la présence de Dieu aujourd’hui, retrouver la force intérieure et vivre pleinement ce chemin spirituel.
L'Avent, une respiration spirituelle ? © PxHereDans l’élan de l’année jubilaire ouverte par la bulle papale "L’espérance ne déçoit pas", le temps de l’Avent prend une résonance particulière en 2025. Un appel à relire sa vie, à raviver la confiance, et à laisser Dieu rejoindre le cœur de chacun. Le Père Patrick Bonafé, vicaire général du diocèse de Montpellier, curé des paroisses du nord-est de l’Hérault jusqu’au Pic Saint-Loup et enseignant au centre d’études Guilhem de Gellone, nous éclaire sur ces semaines où l’attente devient chemin intérieur.
Un temps d’attente… mais surtout de transformation intérieure
L’Avent, explique le Père Bonafé, ne se réduit pas à un simple compte à rebours avant Noël. C’est un temps liturgique structuré autour de trois venues du Christ : sa venue historique, il y a deux mille ans, dans la fragilité d’un enfant à Bethléem, sa venue glorieuse, attendue à la fin des temps, plus mystérieuse et difficile à concevoir, et sa venue présente, aujourd’hui, dans nos vies, nos communautés, nos choix quotidiens.
C’est dans ce troisième aspect que l’Avent prend tout son sens : "Dieu vient dans le réel de nos existences, dans la vie du monde et de l’Église. Cette venue est discrète, humble, mais bien réelle."
L’espérance : une vertu qui éclaire le monde d’aujourd’hui
Pour entrer dans l’Avent, il faut revenir à l’espérance, cette vertu théologale souvent mal comprise. Le Père Bonafé en donne une définition simple et lumineuse :
L’espérance, c’est le désir du Royaume des cieux, la confiance que Dieu porte le monde et donne sens à nos vies.
Le pape François le disait dans cette bulle papale en début d’année, "L'espérance ne déçoit pas" : dans un contexte mondial marqué par les crises, les conflits, la fatigue intérieure et les inquiétudes sociales, l’espérance chrétienne ne consiste pas à fermer les yeux. Elle est puissance de résistance spirituelle, capacité d’avancer même quand tout semble obscurci.
Le Père Bonafé rappelle que cette force traverse souvent les existences de manière inconsciente : des personnes non croyantes continuent de se relever, d’aimer, de se battre pour la vie, sans savoir que cette énergie intérieure est déjà participation à l’œuvre de Dieu. Chez les chrétiens, cette espérance se manifeste aussi dans la prière répandue malgré le doute, dans le choix de croire encore.
Redécouvrir la présence de Dieu dans nos vies
"Le temps de l’Avent n’est pas fait pour que Dieu vienne davantage", insiste-t-il, "mais pour que nous retrouvions notre capacité à reconnaître sa présence."
Cela implique une relecture de nos vies. Où Dieu a-t-il agi ? Quels gestes, quels événements ont été traversés par sa lumière ? Où sommes-nous appelés à rouvrir notre cœur ?
L’espérance n’est pas naïve : elle repose sur l’expérience que Dieu a déjà œuvré, qu’Il œuvre encore, et qu’Il continuera.
Comment vivre pleinement ce temps d’espérance ?
L’Avent est un chemin spirituel porté par des supports concrets : la parole de Dieu, les sacrements, et une attitude intérieure, de se rendre disponible à la venue de Dieu, dans le silence ou dans la vie concrète.
Alors que les lumières de Noël s’allument dans les villes et les villages, le Père Patrick Bonafé nous invite à vivre ce temps comme une respiration spirituelle. Un moment pour se tourner vers la lumière, pour laisser Dieu habiter nos fragilités et nous accompagner vers la crèche.
Ce temps n’est pas d’abord un effort, mais une rencontre. Une rencontre avec Celui qui vient, doucement, patiemment, pour raviver en chacun la plus belle des promesses.


Chaque semaine, un acteur du diocèse de Montpellier prend la parole pour partager son regard sur l’actualité, les rassemblements, les fêtes religieuses et les grandes célébrations qui rythment la vie diocésaine.





