Pape François à la Basilique de Koelkelberg : « Vous êtes une Eglise en mouvement ! »

Un article rédigé par Claire Kiral et Anne Henry - RCF Hauts de France, le 28 septembre 2024 - Modifié le 30 septembre 2024

Après avoir rencontré les autorités civiles puis l’université flamande de KU Leuven, le pape François est allé à la rencontre de l’Église belge en la Basilique de Koelkelberg pour un échange autour de l’annonce de l’Evangile dans une société sécularisée. Reportage sur place.

Arrivée du Pape - Crédits: Claire Kiral RCF Hauts de FranceArrivée du Pape - Crédits: Claire Kiral RCF Hauts de France

Il fallait être motivé ce samedi matin à l’aube pour prendre le chemin de la colline de Koelkelberg, dans la capitale belge. Peu nombreux étaient les visiteurs à se masser contre les barrières faisant face à l’imposante basilique. Cet étonnant édifice, dont le chantier a commencé au tout début du XXème siècle pour se terminer en 1970, est l’une des plus grandes basiliques d’Europe. Dédiée au Sacré Cœur, la basilique a été fortement inspirée par son homonyme parisienne, et juchée comme elle sur un mont surplombant la ville. L'édifice de style Art-déco avec des influences byzantines dispose d’une capacité remarquable de 3.500 places. Bien que décoré de briques en terracotta, l’ensemble à l’intérieur comme à l’extérieur est plutôt dépouillé, lui conférant un caractère austère. Une atmosphère amplifiée par la météo venteuse et pluvieuse de ce tout début de journée.

La Basilique du Sacré Coeur, à Koekelberg (Bruxelles)

Le pape François porteur d’un message de paix, de vérité et d’innovation

Parmi les quelques badauds, des jeunes et des moins jeunes, des familles, des Belges mais aussi des Bulgares, Croates ou encore Italiens. Certains sont simplement curieux, comme Valérie, habitante du quartier, croyante mais non pratiquante : « j’habite à côté, et c’est l’occasion de voir une personnalité importante. » D’autres sont croyants mais d’autres confessions comme ces deux Bulgares habitant Bruxelles, toutes deux orthodoxes, qui voient dans le pape François un « symbole de la vérité » commune aux catholiques et orthodoxes. Pour beaucoup, le souvenir des venues du Pape Jean-Paul II en 1985 et 1995 est encore un souvenir fort. C’est ce qui a motivé Segi, Belge Flamand, à amener sa fille ce matin voir le pape François, car « c’est une expérience qu’on ne fait qu’une fois dans sa vie » selon lui. « En Belgique, on doit beaucoup à la culture chrétienne » ajoute-t-il. Pour ce Belge, le pape François est un « rénovateur dont on a besoin ». Lydie, catholique pratiquante, se réjouit de la venue du pape François en Belgique et attend de lui un « message fort sur la paix pour le royaume de Belgique et pour le melting-pot des peuples qui y vivent. » A la question de savoir pourquoi si peu de monde s’est mobilisé ce matin pour saluer le pape, les présents évoquent une communication limitée à propos de cet événement, la priorité ayant été donnée à la messe de dimanche au Stade Roi Baudoin.

Le soutien de la « jeunesse JMJ »

Dans cette atmosphère calme, un petit groupe de jeunes adolescentes du groupe Fontenelle de l'Opus Dei de Bruxelles apporte son enthousiasme par des chants de louange et des acclamations « esta es la juventud del Papa ! », façon JMJ. « On est super contentes d'être venues, on est là pour le soutenir, pour lui montrer qu’il n'est pas seul, on prie pour lui, on l'aime. Et quoi qu’il dise, ce sera spécial, ça nous touchera. Il représente beaucoup pour nous. »

Les jeunes du groupe Fontenelle (Opus Dei) - Crédits: Claire Kiral RCF Hauts de France

Évangélisation, joie et miséricorde

Au cœur de la pluie, l’arc-en-ciel se dessine doucement dans le ciel, annonçant le retour du soleil. Une métaphore de l’espérance engendrée par cette visite pour le clergé belge réuni à l’intérieur de la basilique ? Après avoir salué la foule et embrassé un enfant, le souverain pontife a rejoint ces derniers pour un échange autour de l’annonce de l’Évangile dans une société sécularisée et confrontée à de nombreux défis. « Vous êtes une Église en mouvement! » lance-t-il face aux évêques, prêtres, et membres de l’Église belge, avant de leur donner trois mots-clés pour guider leur action : « évangélisation, joie, miséricorde ».

L'arc-en-ciel sur Koelkelberg - Crédits: Claire Kiral RCF Hauts de France

Une critique des positions progressistes de l’Église belge

Appelant les prêtres à être des « amoureux de Jésus-Christ », il leur rappelle l’importance centrale de « porter l’Évangile dans la société qui n’écoute plus », et n’hésite pas à mettre en garde : « il ne doit pas avoir parmi les priorités quelque réforme à la mode ». Une critique à peine voilée des propositions faites par le processus synodal belge, qui demande des réformes jugées très progressistes par le Saint Siège telles que le diaconat féminin ou des avancées concernant la communauté LGBT+. Après avoir encouragé le témoignage de la joie chrétienne, le pape a rappelé le message de la miséricorde : « Jamais Dieu ne retire son amour pour toi. »

Le pape a embrassé un enfant - Crédits: Claire Kiral - RCF Hauts de France

Après cette rencontre, le Pape se mettra en route pour rejoindre les étudiants francophones de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve.

 



 

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