Notre-Dame de Paris : à sa réouverture, "les visiteurs seront bluffés"
La réouverture de Notre-Dame de Paris est prévue pour le 8 décembre 2024. Une date symbolique pour les catholiques, puisqu'il s'agit de la fête de l'Immaculée Conception. Mais qu'ils soient ou non croyants, les visiteurs seront "bluffés" par le travail des ouvriers et des artisans... On fait le point sur ce chantier colossal qui mobilise près d’un millier de personnes.
L'émotion provoquée par l’incendie de Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019, on s'en souvient comme si c'était hier. Que ce soit en raison de son histoire, de sa splendeur ou de son rôle religieux, chacun a ses raisons d'avoir été touché par l’incendie de la cathédrale. Cet édifice à part dans le cœur des Français est en train de renaître de ses cendres. Sa réouverture est prévue pour le 8 décembre 2024, après des années d'un chantier colossal.
Avril 2019, Notre-Dame en flammes
Personne n’a vécu cet événement avec indifférence. "J’ai été ordonné dans cette cathédrale et je me suis allongé sur son sol, il y a un rapport charnel entre l’édifice et mon histoire personnelle", confie Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de la cathédrale. Marie, une auditrice, raconte : "Le soir de l’incendie j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps..."
L’incendie de la cathédrale a fait l'effet d'une prise de conscience, celle d'un attachement fort au monument. "Notre-Dame de Paris représente la France pour beaucoup de monde, c’est la France culturelle, politique et chrétienne. Elle reste l’incarnation du pays à héritage catholique", explique Mathieu Lours, historien de l'architecture religieuse spécialiste des cathédrales. Cet événement a fait ressurgir la question de la protection et de la valorisation du patrimoine. Si "l’attachement au patrimoine religieux est réel", observe Mgr Ribadeau Dumas, "il faut juste savoir quelle volonté on a de le maintenir en bon état."
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Reconstruire Notre-Dame : un chantier monumental
Depuis quatre ans, près d’un millier de personnes sont investies dans la reconstruction de Notre-Dame, que ce soit directement sur le chantier de l'île de la Cité ou dans des ateliers un peu partout en France. Dès le lendemain de l’incendie, des ouvriers sont intervenus pour sécuriser et dégager les lieux. “Le travail a été long, il a fallu deux ans pour tout évacuer puis consolider. Les travaux de sauvegarde ont coûté à eux seuls 150 millions d’euros”, raconte Philippe Jost, directeur général délégué de l’Établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris. En effet, pour reconstruire et rénover la cathédrale, les décombres, l’échafaudage ou encore la poussière de plomb qui s’est répandue dans toute la cathédrale ont d’abord dû être retirés.
Pour rebâtir un tel édifice, "il est important de connaître le monument, son histoire, sa structure et sa cohérence”, explique Phillipe Jost. La décision a ainsi été prise de rénover Notre-Dame dans le respect des traditions. Pour Mathieu Lours, "les transmissions se sont opérées au fil des années et les bâtisseurs actuels sont les mêmes que ceux du XIIe siècle. Mais on a pu atteindre un haut niveau de technicité grâce à la modernité." De cette manière, une fois les travaux achevés, la cathédrale sera la même qu'auparavant, si ce n’est encore plus spectaculaire.
Les visiteurs seront bluffés par la blondeur de l’espace intérieur qui retrouve sa beauté et sa cohérence d’origine
14 millions de visiteurs par an sont attendus
"L'ensemble architectural a été profondément blessé mais pas l’ensemble artistique", indique Mathieu Lours. Et les précieuses reliques conservées à Notre-Dame ont été épargnées des flammes et sauvées des décombres. Le tabouret devant supporter la nouvelle flèche ayant été monté début avril, les travaux pour l'installer vont commencer au début de l'été et devraient s’achever en début d’année 2024. Comme l’explique Philippe Jost, “les charpentes de la nef et du chœur datant du Moyen Âge et celle de la flèche du XIXe siècle, il y une réelle volonté de les restituer dans le respect de cet art apparu au XIIe et classé au patrimoine mondial de l’Unesco". Les charpentes seront ainsi en bois, alors que cela n’avait pas été fait depuis des années. C’est pourquoi un système de brumisation a été installé.
"Grâce aux 342.000 donateurs, on a pu avancer et nous rendrons la cathédrale aux visiteurs en fin d’année", se réjouit Philippe Jost. "La réouverture de Notre-Dame est un véritable signe d’espérance, et que ce soit juste avant Noël et un jour de fête mariale accentue cela", selon Mgr Ribadeau Dumas. On estime à 14 millions le nombre de visiteurs annuels après la réouverture de Notre-Dame. Des visiteurs qui seront "bluffés par la blondeur de l’espace intérieur qui retrouve sa beauté et sa cohérence d’origine", comme l’indique Philippe Jost.
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