Non, les soeurs bénédictines ne vont pas quitter Chantelle
On l'entend dire depuis un petit moment : "Les sœurs bénédictines vont quitter l'abbaye de Chantelle". Fausse rumeur ? Oui et non. Éclairages.
Mère Pascale BARREAU, AbbesseL'idée n'est pas née hier, et Mère Pascale, abbesse de l'abbaye de Chantelle le confesse volontiers : "Vu notre nombre, et vu que nos locaux sont vastes, ça devenait de plus en plus compliqué. Alors on a réfléchi. On ne savait pas trop comment faire et puis on a appris qu'une maison dans la rue, au numéro 8, alors qu'on habite au numéro 14, se libérait et donc nous l'avons acheté pour l'aménager en monastère".
Finalement, la communauté ne s'installera pas bien loin, à quelques dizaines de mètres de l'actuel site prieural, qui héberge aussi les locaux de l'entreprise et l'église. Ce déménagement est une décision murement réfléchie, qui ne s'est pas prise dans la précipitation : "Il y a une chose sur laquelle on était d'accord, qu'on a voté d'ailleurs, c'est qu'on ne voulait pas quitter Chantelle et qu'on voulait rester ensemble" souligne Mère Pascale avec un grand sourire.
Même si l'achat du nouveau lieu de vie de la communauté (actuellement constituée de 9 religieuses dont 3 résident en EHPAD) est réglée, la question de l'aménagement intérieur reste en réflexion, avec l'aide d'un architecte. Il s'agit d'une maison du XIXème siècle plutôt charmante, dans laquelle d'importants travaux sont à prévoir. L'installation ne sera pas possible avant 2027, mais c'est une opération dont les sœurs se disent "très heureuses", dans un courrier adressé aux amis du monastère.
Quel avenir pour les bâtiments de l'abbaye, que les sœurs vont libérer ?
Cette question n'est pas encore tranchée. Pour autant "Ce qu'on ne veut pas, c'est d'un hôtel de luxe, ça c'est clair et net. On veut garder au minimum une dimension culturelle et artistique parce que c'est vraiment la vocation du lieu" tient à préciser avec fermeté Mère Pascale. Des idées émergent, comme celle d'une d'une colocation de personnes qui veulent vivre proche de la nature, mais rien n'est arrêté à ce jour.
Quant à la SNFB, la société qui fabrique les très célèbres produits de l'abbaye de Chantelle (une gamme de cosmétiques, fabriqués sur sur place depuis 1954), l'intention est bien de continuer, avec une attention particulière aux salariés. Aucun poste ne sera supprimé. Enfin, toujours dans un courrier adressé aux amis du monastère, les sœurs demandent "de bien vouloir comprendre que nous ne pourrons pas encore dire toutes les choses qui sont en réflexion et que nous avons besoin d'un espace pour avancer pas à pas sous le regard du Seigneur".
