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"Noël, c'est l'Amour qui se donne" avec le père Gabriel Khairallah, franco-libanais
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"Noël, c'est l'Amour qui se donne" avec le père Gabriel Khairallah, franco-libanais

RCF,  -  Modifié le 24 décembre 2021

Le père Gabriel Khairallah est franco-libanais. Il accueille Véronique Alzieu dans l'église Saint Joseph à Beyrouth dont il est le curé. Dans cet entretien, il nous aide à comprendre le sens spirituel de la célébration de Noël, notamment au Liban.

Crèche de Noël vivante à Ramatuelle (France) /  Guillaume POLI/CIRIC Crèche de Noël vivante à Ramatuelle (France) / Guillaume POLI/CIRIC

Comment fête-t-on Noël au Liban ?

 

Le Liban est composée de nombreuses communautés religieuses notamment chrétiennes. La liturgie de l'Avent est présente dans le rite syriaque pour l'Église maronite, dans l'Église catholique pour les Églises grecs-catholiques ainsi que dans le reste des 18 communautés chrétiennes. Noël est une période très importante pour les chrétiens libanais. Cette fête est souvent partagée avec les musulmans. "Il n'est pas rare de voir dans certaines régions musulmanes des sapins de Noël et puis le jour de la fête nos amis musulmans nous appellent pour nous souhaiter une bonne fête" raconte le père Khairallah.

Comme en France, les libanais fêtent Noël avec la messe de Minuit et autour d'un repas familial le 25 "sauf que chacun va dans son rite". Au niveau gastronomique, les libanais se sont inspirés des américains avec la fameuse dinde de Noël, sans oublier les délicieuses pâtisseries orientales qui garnissent les tables de Noël entre la bûche et les chocolats.

 

Le récit de la naissance du Christ dans les textes

 

Noël est le point culminant de l'Alliance entre Dieu et les Hommes. "Au temps du premier testament, l'Alliance passe par les prophètes, par les commandements au temps de l'Exode, elle culmine avec le temps de Noël par cette incarnation où Dieu ne donne plus une Alliance aux humains mais Il se donne lui-même en son fils Jésus-Christ." 

L'Évangile de Luc reprend toutes les grandes étapes de la nativité du Christ : l'annonce faite à Zacharie, puis à Marie avant la visitation de cette dernière et dans le chapitre II sa naissance.

Jésus de Nazareth est reconnu par les historiens. Les chrétiens voient également en ce personnage historique le Christ, Fils de Dieu. Quant à l'environnement qui entoure sa naissance comme la présence de l'âne et du boeuf, il est compliqué de le prouver historiquement mais cela permet de nourrir l'imaginaire chrétien. "On est des êtres incarnés, des êtres de chair et de sang, des êtres d'imaginaire donc nous avons besoin des contes, des 'histoires. Un texte ça peut créer une identité, une communauté donc on en a besoin. Après, tout le travail d'une intelligence de la foi c'est comment passer de ces textes là, à une foi qui se base sur ces textes pour partir dans une relation personnelle avec Dieu" rappelle le curé de l'église Saint Joseph à Beyrouth.

 

L'enfant, symbole de la vulnérabilité de l'humanité

 

Partant d'une histoire plutôt banale d'un couple qui attend un enfant, Noël représente bien plus que cela pour les chrétiens : " c'est l'Amour qui se donne, c'est à dire un Dieu amour qui aime tellement l'humanité qu'il s'est donné à elle-même sous la forme la plus vulnérable c'est à dire celle d'un enfant" explique le père Gabriel Khairallah.

La figure de l'enfant symbolise une promesse d'avenir pour les chrétiens. La naissance du fils de Dieu marque par sa simplicité, sa rusticité même. L'étable, la mangeoire, les bergers, les animaux sont tant d'éléments qui encore une fois montre la fragilité d'un Dieu qui se fait homme et qui se met à hauteur d'homme. "C'est une ironie quelque part, où l'enfant est le fils de Dieu, le roi des rois, le descendant de David" sourit le curé.

 

Noël, un mystère à comprendre grâce à l'amour 

 

On parle souvent dans le christianisme du "mystère" de Noël, soit "une réalité que je ne peux pas atteindre par l'entendement, par la raison. C'est à dire que c'est une réalité qui dépasse mon entendement et qui demande l'adhésion de ma foi et de ma confiance" explique le père Khairallah. Le mystère de Noël nous invite à faire confiance et à sortir de nos certitudes afin de cheminer avec "ce Dieu qui se révélera petit à petit".

Pour le père Gabriel Khairallah il ne s'agit pas de comprendre le mystère de Noël mais de le vivre dans sa chair. "C'est en aimant vraiment l'autre qu'on peut comprendre cela. À mon avis, ça dépasse l'entendement purement rationnel et raisonnable. Ca demande la décision de tout mon être, du coeur dans le sens biblique : je ne peux me donner à l'autre que par amour." En prenant la figure de l'Homme, Dieu nous prouve son amour et nous invite à concrétiser son alliance renouvelée le jour de Noël où nous "faisons mémoire d'une promesse et d'une espérance d'un Dieu avec nous".

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Émission Halte spirituelle © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Halte spirituelle, l'intégrale

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