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"Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur" (Jn 14, 15-21)
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"Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur" (Jn 14, 15-21)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF, le 14 mai 2023  -  Modifié le 14 mai 2023
Prière du matin "Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur" (Jn 14, 15-21)

"Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur

 

Méditation de l'évangile (Jn 14, 15-21) par le père Bernard Devert

 

Chant final: "Je vous aime, ô mon Dieu" par la communauté de l'Emmanuel

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

    En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
    Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous :
    l’Esprit de vérité,
lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ;
vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous.
    Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous.
    D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus,
mais vous, vous me verrez vivant,
et vous vivrez aussi.
    En ce jour-là, vous reconnaîtrez
que je suis en mon Père,
que vous êtes en moi,
et moi en vous.
    Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

Amour et commandement se présentent comme un oxymore, mais l’idée du commandement est étrangère à Dieu. Il ne vient pas dans le monde pour s’imposer mais pour aimer jusqu’à prendre le risque de la croix.

Claudel, partageant sa conversion, dit combien il a été touché par l’éternelle enfance de Dieu.

Maurice Zundel dit que Dieu est à une distance infinie de lui-même. Jupiter commande ; Dieu, non ; Il est créateur d’une absolue liberté qu’Il nous partage pour que nous devenions aussi des créateurs.

Il n’y a d’amour que là où il y a une recherche passionnée et passionnante de liberté.

L’Evangile est chemin de liberté.

Je ne dis pas à l’être aimé : je te commande de faire ceci ou cela, mais je te promets de t’aider à devenir ce que tu es. Plus l’amour façonne les êtres, plus ils accèdent au mystère de leur être.

Les adversaires de Jésus, au nom de leur loi, ont multiplié les injonctions jusqu’à présenter une loi tatillonne dont l’objectif était de protéger…le pouvoir, leur pouvoir, qu’ils exerçaient en se parant d’une dimension spirituelle.

La spiritualité n’est pas un pouvoir mais la source du service.

Que de fois, l’Homme de Nazareth est entré en conflit avec les Scribes et les Pharisiens au sujet du sabbat, ces derniers mettant en avant que ce jour était le jour de Dieu et que, par là même, l’homme se trouvait dans un interdit de faire. Quelle méprise sur Dieu !

Dieu enfermé dans le temps alors qu’il traverse le temps !

La loi de Dieu est une loi d’amour parce que Dieu est Amour ; Il n’est qu’Amour.

Jésus aurait pu attendre la fin du sabbat pour guérir, sauver, mais c’eut alors été considérer que Dieu avait un espace où l’homme n’avait pas sa place ; il devait attendre. Or le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.

 L’amour est incompatible avec une idée de domination à l’égard de l’être aimé.

Jésus se présente comme le serviteur des serviteurs (Lavement des pieds).

Là où est Dieu, s’ouvre un chemin de fraternité, de profonde humanité. Jésus réduira les dix commandements à un appel à aimer Dieu et son prochain comme soi-même ; c’est dans l’attention au frère que se dit l’amour. Ainsi, Dieu ne se met pas à la périphérie de l’homme, mais au cœur d’une relation au sein de laquelle Il nous dira ; là où Je suis, je voudrais que tu sois.

Tout véritable amour est une attente de l’aimé.

Fénelon dit que, parmi tous les dons que Dieu nous fit, le plus grand est celui de l’amour que nous devons avoir pour lui.

N’est-ce pas Dieu qui nous donne d’aimer comme il aime, nous aime. Ainsi, il ne nous commande pas de l’aimer mais d’aimer le frère. Au moment de passer de ce monde à son Père Il ne dira pas aimez-moi, mais aimez-vous les uns, les autres.

Là, s’éveille la vie éternelle qui commence par ce passage, notre pâque, où notre moi préfabriqué s’efface (cf. Claudel) pour ne plus rechercher à coller à soi-même mais à décoller de soi aux fins d’entrer dans une distance pour que l’autre trouve enfin sa place.

Ne nous étonnons pas que le mystère de l’incarnation soit celui de l’effacement de Dieu qui n’est pas venu nous surplomber, nous commander, mais nous faire entrer dans une relation si humanisée qu’elle est chemin du divin. 

L’amour est une relation d’ajustement à soi, à l’autre et par là-même au Tout-Autre pour que chacun, dans une harmonie, saisisse ce qu’il est pleinement. La suprême beauté est la beauté de l’amour (François Varillon).

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