Le cardinal Jean-Marc Aveline sur les pas du curé d’Ars, un appel à la sainteté partagée
À l’occasion du centenaire de la canonisation de saint Jean-Marie Vianney, patron des prêtres de France, une retraite spirituelle se tient à Ars jusqu'au 18 octobre. Réunissant 300 prêtres, Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, en est le prédicateur. Il revient sur cette expérience et appelle les prêtres à vivre la joie et la sainteté au cœur du peuple de Dieu.
Mgr Jean-Marc Aveline ©P Roch Valentin"C’est la première fois pour moi que l’occasion m’est donnée d’approfondir la personne, le ministère, l’histoire de saint Jean-Marie Vianney ", confie Mgr Jean-Marc Aveline au micro d'Isabelle Berger de RCF Pays de l'Ain.
Le cardinal archevêque de Marseille s’est immergé dans la vie du curé d’Ars, convaincu qu’elle demeure une source d’inspiration pour les prêtres d’aujourd’hui : "L’essentiel pour cette semaine, c’est de se plonger dans la vie du curé d’Ars, la façon dont il a vécu son ministère et comprendre comment c’est source d’inspiration pour vivre notre ministère de prêtres aujourd’hui."
Le curé d’Ars, un modèle de fidélité et de joie
Pour Mgr Aveline, le curé d’Ars incarne une vocation vécue dans la joie malgré les épreuves. "C'est regarder comment les choses se sont passées dans sa vie, comment le Christ est venu le chercher sur des chemins très compliqués, comment tout cela l'a marqué avant même qu'il entre au séminaire et comment ensuite ce que le Seigneur lui avait donné, lui avait montré le chemin de sa vie, comment tout ça a coloré son ministère" souligne-t-il. Et d’ajouter : "C'est une occasion pour chacun de faire le point sur sa vie."
À travers la crise postrévolutionnaire, saint Jean-Marie Vianney a su vivre son sacerdoce dans la confiance et la persévérance, un exemple "pas si éloigné de notre époque, marquée elle aussi par l’instabilité politique et les divisions".
Un ministère vécu avec le peuple de Dieu
Pour l’archevêque de Marseille, la force du curé d’Ars réside dans sa proximité avec les fidèles. "Ce n’est pas un travail social pour le social, mais un travail social intégré dans la charité pastorale", rappelle-t-il. À Ars, le saint prêtre a su faire de sa paroisse une véritable communauté vivante : "Ce village peu à peu devenait une communauté. On ne disait pas synodale à l’époque, mais c’est ça. Il n’y a pas besoin de théorie, ça se vit tout simplement."
Une scène illustre cette communion : malade, saint Jean-Marie Vianney demande qu’on sonne les cloches pour que ses paroissiens prient pour lui. "Voyez comme ça, ça en dit long, sur un ministère qu’il n’a pas voulu détacher du peuple de Dieu, mais au contraire vécu avec lui dans une interaction sanctifiante."
Un signe de communion pour l'Église de France
Cette "interaction sanctifiante", c'est le cœur du thème de la retraite : prêtres saints pour un peuple saint. "Une vocation presbytérale, elle naît toujours sur l’humus de la prière du peuple de Dieu", affirme Mgr Aveline. "Et inversement, le déploiement de la vocation baptismale doit aussi à la prière du prêtre pour son peuple."
La retraite d’Ars, qui a rassemblé une dizaine d’associations et d’instituts sacerdotaux, a aussi révélé une belle unité du presbyterium français."On voit une espèce de communion qui se tisse", observe Mgr Aveline. "La charrette est la même, et nous la tirons ensemble."
Cent ans après sa canonisation, la vie de saint Jean-Marie Vianney inspire toujours, une "sanctification réciproque, par le Christ, dans l'Esprit" pour l'archevêque de Marseille, le secret d'une Église vivante et fraternelle ?


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