Cinq semaines après l’entrée en carême, les chrétiens vivent en ce moment ce que l’Église appelle le Triduum pascal, soit les trois derniers jours en latin, qui relatent la fin de la vie du Christ, de son entrée à Jérusalem (les Rameaux) à la Résurrection (Pâques) en passant par le dernier repas (jeudi saint) et la Passion (vendredi saint). Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes revient avec nous sur ce temps fort singulier.
La charité. Puisque nous assistons en ce vendredi saint à l'immense charité du Christ, qui a livré sa vie pour tous les hommes, pas simplement pour nous, pour tous les hommes, qui a porté le péché du monde par charité, par amour. Le maître mot, c'est l'amour, la charité. Et je pense que chacun ressent au fond de lui cette aspiration à faire un acte d'amour, un acte de pardon, un acte de réconciliation, une visite à quelqu'un. Que sais-je ?
Rien n'est plus Beau que l'amour, c'est le moment où jamais en cette semaine sainte de vivre quelque chose de cet amour, de grandir dans l'amour.
Bien sûr. Et je pense à tous les chrétiens qui, d'une manière ou d'une autre, feront quelque chose pendant ce triduum pascal et le jour de Pâques pour nos frères et sœurs détenus pour les migrants, nos frères et sœurs malades et je me joins à eux en pensant que nous pouvons porter cette croix. Personnellement, je voudrais m'enfouir dans la prière pour porter avec eux, dans la prière, nos frères et sœurs les plus fragiles, les plus douloureux, les plus exclus.
C'est Dieu qui appelle, c'est le secret de Dieu qui touche les cœurs. C'est très simple. Je pense souvent à cette phrase de Jésus, « je bâtirai mon église ». Jésus prend l'initiative d'aller appeler un tel et une telle de façon très mystérieuse et personnelle. En tout cas, ils se sentent appelés et ils demandent le baptême. Pourquoi ? Parce que Jésus les a appelés à faire partie de l'Église et donc à devenir des témoins de son amour là où ils seront selon la vocation qu'ils ont.
Je souhaite cette année de façon très particulière m'enfouir dans la prière et prendre plus de temps pour prier car je sens un besoin de prier pour chacun et chacune. Quand je vois tous ces catéchumènes, je suis de plus en plus poussé avec les frères et sœurs qui sont enfermés par vocation pour la prière, les Bénédictins, à Vezin-le-Coquet ou les Dominicaines, à Beaufort, de prier pour celles et ceux qui n'ont pas la foi, qui n'ont pas reçu la lumière de la foi et demander au Seigneur Jésus : fais-leur gratuitement ce cadeau de la foi.
Elle est unique. C'est là où je consacre le saint chrême pour les baptêmes et pour les confirmations; pour tous ceux qui ont une vocation à devenir vraiment chrétiens. Je consacre aussi l'huile des malades et l'huile des catéchumènes.
Autre temps fort : tous les prêtres réunis renouvellent leurs promesses sacerdotales. Les diacres renouvellent aussi leur engagement devant le peuple de Dieu.
L'évêque avec les prêtres, les diacres, les consacrés et tous tous les fidèles sont là pour rendre gloire au Seigneur Jésus qui va livrer sa vie pour nous le jeudi saint et le vendredi saint et ressusciter le troisième jour.
Il me semble que le contexte a toujours été difficile. Aujourd'hui, la communication fait que des conflits à l'autre bout du monde nous rendent très proches d'eux. Et donc, ça paraît très lourd à porter, plus lourd qu'avant. En revanche, les chrétiens sont invités à témoigner de l'amour dans un contexte de haine, à témoigner de la paix dans un contexte de guerre, à témoigner de la vie dans un contexte de mort. Ce qui me semble le plus scandaleux, ce qui est le plus dramatique pour moi, c'est que des hommes et des femmes qui se prétendent chrétiens participent à ces œuvres de mort à ces œuvres de haine. Ça, c'est le scandale du scandale.
Je voudrais que nous puissions tous ne jamais faire quoi que ce soit qui nous rendent complices de ces conflits, que nous soyons toujours des auteurs de paix, des frères et sœurs qui mettent la paix. Je pense par exemple au conflit qui existe entre Israël et le Hamas, ne soyons pas des complices en exportant le conflit là-bas, chez nous ici, en prenant partie d'une manière ou d'une autre.
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