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Mais où est passé la faute ?

Mais où est passé la faute ?

Un article rédigé par Pierre-Paul Delvaux - le 11 juin 2025 - Modifié le 11 juin 2025
Points de repèresLecture protestante de la Genèse : le chapitre 3

Dans Points de Repères, Pierre-Paul Delvaux propose une lecture protestante du livre de la Genèse. Un point intriguant qu'il a pu remarquer à la lecture du chapitre 3 est qu'on ne parle pas de "faute". 

Adam et Eve au Paradis Terrestre, par Wenzel PeterAdam et Eve au Paradis Terrestre, par Wenzel Peter

Au chapitre 2 de la Genèse, il y a un interdit, celui de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal sous peine de mort. Au chapitre 3, le serpent intervient. La scène est bien connue. Mais il faut souligner que dans ce chapitre, il n'y a ni pomme, ni chute, ni faute. 

L'intervention de Saint Augustin

C'est Saint Augustin qui va orienter la compréhension de cet épisode dans le sens du péché originel. Certes, il y a un interdit et une transgression, mais si nous considérons le dénouement de l'histoire, il n'y a pas de mise à mort, mais une vie, certes rude, certes bornée par la mort (l'humain rentre ainsi dans le temps) et au dénouement la femme reçoit son nom de « Ava » la « vivante » parce que mère de tout ce qui vit. On peut donc penser que la vie est la plus forte.

Revenons un instant à la connaissance du bien et du mal. On peut se dire que c’est une bonne chose. C'est là qu'il faut affiner notre interprétation et nous en proposons une dans notre émission.

Une interdiction plutôt qu'une faute

Dans "Genèse de la Genèse", Marc-Alain Ouaknin écrit ceci : 

"Contrairement à ce qu'on entend, la lecture augustinienne, par exemple, ni la sexualité, ni la sensualité ne sont à mes yeux des fautes. La faute serait à chercher ailleurs. 

Si donc il n'y a pas de pomme, le texte, cependant, formule
bien une interdiction. Quelle était la nature de cet arbre ? Ni pommier, ni prunier, seulement « l'arbre du doute » selon la formule de Rabbi Hanokh Heinich Leitner de Radzyn, l'auteur du Sod Yécharim. 

La faute ne serait pas le bien ou le mal, mais de penser savoir avec certitude où se trouve le bien et où se trouve le mal. Il s'agirait donc plus d'un éloge du doute, qui doit être
constamment préservé. 

L'idéologie, c'est l'illusion de ce savoir. Ce qui est très grave puisque cela transforme la société en une société du « surveiller et punir » pour reprendre l'expression de Michel Foucault." (Pg 134)


Ces grands textes que nous croyons connaître mérite une lecture attentive et pluraliste.

RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Points de repères
RCF
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