"Ma coupe, vous la boirez" (Mt 20, 20-28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
    Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
    Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
    Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
    Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
    Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
    et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
    Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Source : AELF

Méditation Sœur Catherine de Coster 

Ordonne que mes fils que voici siègent l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton Royaume … La mère de Jacques et Jean veut qu’ils siègent, alors que Jésus vient d’annoncer qu’il monte à Jérusalem ! Il est le marcheur infatigable qui sillonne villes et villages. Et chemin faisant, il n’a pas où reposer la tête. Il dit de lui-même qu’il est le Chemin. Et qui veut être son disciple doit marcher à sa suite … Il semble qu’il n’y a pas beaucoup de sièges ni de trônes dans son Royaume !

Jésus approche du combat décisif, la tension est extrême entre lui et les autorités religieuses. C’est l’heure du combat du pouvoir des grands de ce monde contre la toute-puissance de Dieu. Le pouvoir de Jésus se révèle être celui de la non-violence et de la miséricorde jusqu’à l’extrême. Et son trône n’est autre que la croix !

Ils boiront la coupe de Jésus, ils siègeront avec lui mais sans doute sous la figure de ces deux réprouvés, exposés avec Jésus sur la colline de la dérision : Deux bandits sont alors crucifiés avec lui, l’un à droite, l’autre à gauche.   

Ainsi se dessine la figure du disciple de la Parole, revêtu de l’autorité du Maître-Serviteur.     

N’avons-nous pas parfois la même ambition, nous qui sommes en quête de places privilégiées ? Ne craignons pas, elles sont nombreuses les occasions de siéger à la gauche et à la droite de Jésus : chaque fois que nous vivons la miséricorde, le pardon, la non-violence, le don de nous-mêmes pour les autres … nous avons la première place. Car nul n’est disciple, hormis le serviteur, nul ne peut dire la folie du message, s’il ne se livre lui-même jusqu’au bout.