« Levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction...» (Mt 14, 13-21)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    quand Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste,
il se retira et partit en barque
pour un endroit désert, à l’écart.
Les foules l’apprirent
et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
    En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.

    Le soir venu,
les disciples s’approchèrent et lui dirent :
« L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée.
Renvoie donc la foule :
qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »
    Mais Jésus leur dit :
« Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
    Alors ils lui disent :
« Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »
    Jésus dit :
« Apportez-les moi. »
    Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains,
il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
    Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait douze paniers pleins.
    Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.

Source : AELF

Méditation Père Michel Quesnel     

C’est la première multiplication des pains. Il y en a deux chez Matthieu et chez Marc. Celle-ci a lieu en terre juive, comme le suggère le symbolisme des chiffres : cinq pains et cinq mille hommes, comme les cinq livres de la Tora de Moïse ; douze paniers, comme les douze tribus d’Israël. Multiplication ? Un autre mot convient sans doute mieux.

Jésus dit à ses disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ce sont leurs cinq pains et leurs deux poissons qu’il utilise. Et ce sont les disciples qui les donnent à la foule. Lui-même s’est contenté de prononcer la bénédiction et de les rompre. C’est plus un partage miraculeux qu’une multiplication, un partage qui fait des miracles.

Nous fêtons aujourd’hui Jean-Marie Vianney, le saint curé d’Ars. Il partagea son temps au maximum pour se tenir à la disposition des foules nombreuses qui venaient le trouver pour recevoir le sacrement de la réconciliation. Et les conseils qu’il a donnés ont fait des miracles.

Jésus a demandé à ses disciples de partager tout ce qu’ils avaient. Et le partage peut faire des miracles. Si nous les imitons, nous ne nourrirons sans doute pas cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons, mais nous créerons du bonheur autour de nous : du bonheur pour ceux qui ont faim de nourriture, faim d’une parole réconfortante, faim d’une écoute qui permet aux gens de se construire… ou de se reconstruire.