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[Évangile du dimanche] Ta foi t'a sauvé !

[Évangile du dimanche] Ta foi t'a sauvé !

Un article rédigé par Béatrice Soltner, avec OR - RCF, le 11 octobre 2019 - Modifié le 10 novembre 2025
Enfin une Bonne Nouvelle[Évangile du dimanche] Ta foi t'a sauvé ! (Lc 17, 11-19)

Dans l'Évangile de ce dimanche, une fois de plus, Jésus marche. Or, la marche favorise les rencontres ! Ici, c'est un groupe de lépreux qui vient trouver Jésus. Des personnes que l'on disait impures, c'est-à-dire du côté de la mort et non de la vie. Mais le miracle opère, ils partent et sont guéris en chemin. L'un d'eux s'en revient vers Jésus, à la source de la vie...

©Unsplash©Unsplash

Évangile du dimanche 12 octobre (Lc 17, 11-19)

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés.

L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »

Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Source : ALEF

 

Dans les évangiles, on voit constamment Jésus marcher. Ici, il se rend à Jérusalem pour y souffrir sa Passion et ressusciter. "On est dans cette longue partie de l'évangile de Luc où Jésus chemine en direction de Jérusalem", raconte le Père François Lestang, bibliste et prêtre de la communauté du Chemin neuf. Or, dans les évangiles - comme dans nos vies - la marche favorise la rencontre : un groupe de lépreux vient vers Jésus. Des personnes qualifiées d'impures dans la société juive de l'époque.

Le pur et l'impur dans le judaïsme

Au temps de Jésus, les lépreux vivent à part. Le Livre du Lévitique, qui est le troisième livre de la Torah, dit en effet que le lépreux doit se tenir à l'écart de la société par crainte de la "contagion de la mort", comme l'explique le Père Lestang. "La lèpre est une de ces maladies qui rend la personne du côté de la mort, le pur c'est ce qui est du côté de la vie, et l'impur du côté de la mort... Dans le judaïsme, il y a cette attention à être pur ou impur." 

La notion de pur et impur ne renvoie pas tant à l'idée de ce qui est propre ou sale, sain ou malade, qu'à la notion de vie ou de mort. La pureté est du côté de la vie. "Seul celui qui est du côté de la vie peut aller vers Dieu", précise François Lestang. 

 

Nos frères aînésPureté et impureté dans le judaïsme, avec Catherine Chalier

Que demandent les lépreux ?

"Prends pitié de nous", demandent simplement les lépreux. Quelle serait cette pitié, qu'ils demandent ? On devine qu'il veulent être guéris mais pourquoi ne le demandent-ils pas ? Il y a là sans doute une référence à la guérison racontée par Luc au chapitre 5 : "Si tu le veux, tu peux me purifier" (Lc 5, 12), demande un lépreux. "Si on sait ce que Jésus a fait pour un lépreux on peur entendre qu'il est capable d'ouvrir un chemin de guérison, de salut, de pureté, de purification"

Cette fois, c'est une demande collective que formulent les lépreux. "Mais après il y aura cet individu particulier, ce Samaritain qui va revenir vers Jésus, précise le Père Lestang. Et donc là au-delà de ce que le groupe peut vivre comme cadeau de la part de Dieu, chacun ou en tout cas ceux qui se rendent compte de ce qui se passe sont appelés à ce retournement et à cette attention envers Jésus."

La réponse de Jésus peut étonner puisqu'il répond aux lépreux d'aller se présenter aux prêtres. Le Père Lestang précise qu'il s'agit de la procédure du livre du Lévitique quand on a un cas de lèpre. "Si on veut être réintégré dans le chemin de la vie il faut qu'il y en ait un témoin. Or, l'expert, dans le monde de la Bible c'est le prêtre." C'est donc lui qui va mettre en quarantaine le malade pour vérifier la guérison. "Il est l'agent social de réintégration du lépreux. Un médiateur vers la socialisation."

 

Chercher la source de la guérison

Mais les lépreux n'ont pas attendus d'être guéris pour aller voir le prêtre ! Ils se sont tout de suite mis en route. Sans doute sans savoir où trouver un prêtre, la plupart étaient à Jérusalem et la scène de passe à la frontière entre la Galilée et la Samarie. "Est-ce qu'il y a des prêtres dans les villages de Galilée ? Ce n'est pas certain", précise le bibliste.

Reste que quelque chose se passe sur le chemin. L'un des lépreux constate qu'il est guéri et fait demi-tour. "Il était parti avec le groupe et puis il y a quelque chose d'une prise de conscience personnelle de ce qui s'est passé en lui et de comprendre aussi de qui vient cette guérison." Il revient vers Jésus mais "surtout il vient bénir Dieu, donc chercher la source de la guérison qui vient d'ailleurs, d'un au-delà de Jésus même, qui est ce Père que Jésus indique."

Dans le judaïsme il y a un lien entre la lèpre et la parole, notre le Père Lestang. Il observe que dans le Livre des Nombres, quand Myriam n'est pas heureuse que Moïse se soit remarié, elle dit du mal de lui et la punition qui vient c'est la lèpre, pendant une semaine. "Les rabbins font le lien entre cette parole qui détruit le corps et la lèpre qui détruit le corps."  Cela semble donc d'autant plus intéressant de noter que la parole du lépreux est ici une parole de louange.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Enfin une Bonne Nouvelle
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