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[Évangile du dimanche] Feuille de route des premiers témoins de l'Évangile

[Évangile du dimanche] Feuille de route des premiers témoins de l'Évangile

Un article rédigé par Béatrice Soltner, avec OR - RCF, le 5 juillet 2019 - Modifié le 6 juillet 2025
Enfin une Bonne Nouvelle[Évangile du dimanche] Feuille de route des premiers témoins de l'évangile (Lc 10, 1-12.17-20)

Dans l’évangile de ce dimanche, il est question de l’envoi en mission des disciples. Jésus les envoie "comme des agneaux au milieu des loups" annoncer l'Évangile. Non pas pour aller au sacrifice mais parce qu'en étant faible et vulnérable, on comprend que l'on a besoin de l'autre pour vivre. Et qu'ainsi on bâtit le Royaume de Dieu.

Raphaël, La Charge de Pierre par le Christ, 1515 ©Wikimédia commonsRaphaël, La Charge de Pierre par le Christ, 1515 ©Wikimédia commons

Évangile du dimanche 6 juillet (Lc 10, 1-12. 17-20)

Parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.”

S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : "Le règne de Dieu s’est approché de vous."

Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : "Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.” Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville...

Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Source : AELF

 

Dans l’évangile de ce dimanche, 14e du temps ordinaire, saint Luc raconte un épisode de la vie publique de Jésus, où il est question de l’envoi en mission des disciples. Or, lors de l’Ascension, durant le temps pascal, les chrétiens ont déjà célébré la mission. Avant d’être élevé au Ciel, Jésus a en effet déclaré à ses disciples : "Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre" (Ac 1, 8). Dans l’évangile de ce dimanche, on comprend que la mission des disciples n’a pas débuté après la vie terrestre de Jésus. Il les envoie même "comme des agneaux au milieu des loups". Quel message les disciples doivent-ils transmettre ? Jésus les envoie-t-il au sacrifice ? Et pourquoi ne les précède-t-il pas ?

Pourquoi les disciples précèdent Jésus (et non l’inverse) ?

Dans ce passage de l’Évangile, Jésus se compare à un "maître de la moisson" qui envoie ses "ouvriers". "Nous ne sommes pas les maîtres, observe Anne Faisandier, pasteure de l'Église protestante unie de France (ÉPUdF) à Marseille. Il y a une vraie autorité qui est donnée aux disciples pour annoncer l’Évangile - mais cette autorité, elle ne fait pas des ouvriers un maître." Les croyants sont "appelés à occuper la juste place", selon Anne Faisandier qui y voit un appel à l’humilité. "Et il faut qu’on se tienne là, déjà, ayons l’humilité de nous tenir là."

Tout comme Jean le Baptiste, qui est une "Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers" (Jn 3, 3), les disciples ont la mission d’ouvrir la voie. Ils annoncent l’Évangile, le mettent en œuvre, le vivent. "Et en même temps, quelqu’un doit venir derrière eux, commente Anne Faisandier. Quand nous annonçons l’Évangile, nous ne sommes pas l’Évangile. Nous ne sommes que les ouvreurs et finalement, c’est ça qui nous est demandé."

La figure que dessine le Christ n’est pas du tout celle du conquérant !

La juste attitude du chrétien

"Apporter la paix, nous dit Anne Faisandier, ce n’est pas arriver avec son Dieu en bandoulière qu’on serait là pour imposer à l’autre." Trop souvent, estime la pasteure, les chrétiens ont été dans une posture conquérante. "La figure que dessine le Christ n’est pas du tout celle du conquérant !" 

Il s’agit avant tout de se présenter à l’autre "dans un mode relationnel". Et dans un esprit de paix. "Et si l’autre a cette oreille et a soif de cette paix alors des choses seront possibles. Et on ne peut pas imposer la paix par la force."

Dans le récit du Déluge, la colombe, allégorie de la paix, revient à l’arche de Noé quand elle ne trouve pas d’endroit où poser ses pattes, souligne Anne Faisandier. "La paix c’est vraiment ça, dit-elle, si elle ne trouve pas d’endroit d’accroche chez l’autre, elle revient." Un message de paix n’est jamais perdu !

 

"Comme des agneaux au milieu des loups"

Autre figure de paix, l’agneau est très présent dans les Évangiles. C’est aussi un symbole d’humilité, de fragilité. Une image christique indissociable des agneaux sacrifiés avant la libération d’Égypte. Un épisode raconté dans le Livre de l’Exode, que les Juifs célèbrent à Pessah, la Pâque juive.

C’est donc "dans cette position" de vulnérabilité, précise Anne Faisandier, que les disciples sont envoyés par Jésus, "au milieu des loups". Jésus les envoie-t-il au sacrifice ? La pasteure prévient : le sacrifice ou le martyre "n’est pas le but ultime" pour les disciples de Jésus.

"Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales", demande Jésus. Sans doute n’y a-t-il qu’en étant aussi vulnérable et démuni qu’un agneau que l’on peut apporter la paix et annoncer le règne de Dieu. Jésus nous demande d’être "dans la position du pauvre, de celui qui a besoin d’être accueilli, de celui qui a besoin de l’autre pour vivre". Jésus pose ici les bases du Royaume de Dieu sur Terre.

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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