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« L’Esprit Saint donne tout », rencontre avec Mary Healy

« L’Esprit Saint donne tout », rencontre avec Mary Healy

Un article rédigé par Elise Vanesche - 1RCF Belgique, le 3 novembre 2025 - Modifié le 10 novembre 2025

En marge de la première journée de la rencontre « Esprit Saint, donne tout », organisée par CHARIS Belgium du 30 octobre au 2 novembre 2025 au sanctuaire de Banneux, RCF Belgique a rencontré Mary Healy, théologienne américaine et figure internationale du Renouveau charismatique catholique.

Venue des États-Unis, Mary Healy enseigne les Écritures au Sacred Heart Major Seminary de Détroit (Michigan). Dans cet entretien, elle revient sur quelques thèmes qui traversent son enseignement : la vie dans l’Esprit, le lien entre prière et réflexion théologique, et les obstacles intérieurs qui empêchent d’accueillir pleinement la grâce de Dieu.

Mary Healy à Banneux ©Elise Vanesche/1RCFMary Healy à Banneux ©Elise Vanesche/1RCF

Ce qu'il faut retenir :

  • L’Esprit Saint donne tout : Il est la source de toute vie et de toute mission chrétienne.
  • Tout donner à Dieu : le bonheur naît du lâcher-prise et de la confiance radicale.
  • Foi et intelligence : être « théologienne à genoux », c’est unir prière et réflexion.
  • Deux obstacles majeurs : la peur et le manque de pardon bloquent l’action de l’Esprit.
  • Témoigner avec vérité : parler de Dieu, c’est d’abord raconter comment Son amour change nos vies.

Rencontre avec Mary Healy à Banneux : « L’Esprit Saint nous donne tout… et nous appelle à tout donner »

 

L’Esprit Saint, source de vie et de mission

 

Pour Mary Healy, la phrase-thème de la session – « L’Esprit Saint donne tout » – porte un double message.

L’Esprit Saint nous donne tout ce dont nous avons besoin pour vivre : nous sommes faits pour être habités par Lui, temples de Dieu. Il nous donne aussi tout ce qu’il faut pour accomplir notre mission, car chacun a une raison d’être sur cette Terre. 

Cette conviction s’accompagne d’un appel à la réciprocité : accueillir ce don, c’est aussi tout donner à l’Esprit Saint, sans réserve.

Dire un oui radical à Dieu, lâcher nos peurs et notre besoin de contrôle : c’est ainsi que l’on trouve la vraie joie. 

La foi, un chemin qui unit la tête et le cœur

Théologienne reconnue, Mary Healy affirme que la prière est au cœur de toute véritable intelligence de la foi.

Je dois d’abord être théologienne à genoux, avant d’être théologienne au bureau. 

Pour elle, la réflexion intellectuelle ne prend sens que si elle s’enracine dans une expérience spirituelle vivante. Comprendre la Parole de Dieu, dit-elle, c’est chercher à la vivre chaque jour.

Peur et manque de pardon : deux freins à la grâce

Mary Healy identifie deux grands obstacles qui empêchent souvent de recevoir pleinement l’Esprit Saint :

  • La peur, « peur de ce que Dieu pourrait faire ou demander », qui vient d’un manque de confiance en Lui. La surmonter passe par la connaissance de Dieu : « Quand on apprend à Le connaître, on découvre qu’Il est digne de confiance. »
  • Le manque de pardon, car les blessures et rancunes non résolues ferment le cœur à la grâce. Le pardon, explique-t-elle, libère la route à l’action de Dieu dans nos vies.

Aux jeunes : témoigner avec authenticité

S’adressant aux jeunes, souvent en recherche de sens mais éloignés de la pratique religieuse, Mary Healy invite à parler vrai :

Les jeunes perçoivent immédiatement l’hypocrisie. Ils veulent voir des chrétiens authentiques, habités, joyeux. 

Son appel : sortir du jargon religieux et témoigner simplement de la manière dont l’Esprit Saint transforme la vie.

Il n’y a pas de plus belle histoire d’amour que celle entre Dieu et l’humanité. Parler de notre rencontre avec Jésus, c’est parler d’amour. 

De la loi à la grâce : une Église renouvelée

Pour Mary Healy, la foi chrétienne ne se résume pas à un ensemble de règles.

Les lois sont des garde-fous, mais la vie chrétienne repose sur le don débordant de la grâce. 

Elle appelle à une conversion ecclésiale : passer d’une foi vécue dans la crainte à une relation confiante avec Dieu, en accueillant la promesse du Christ :

Si tu connaissais le don de Dieu, tu lui demanderais de l’eau vive. 

Pour aller plus loin

Retrouvez les informations complètes sur la session « Esprit Saint, donne tout » organisée par CHARIS Belgium sur charisbelgium.be.

La transcription complète de l’interview de Mary Healy est disponible ci-dessous sur cette page.

Interview de Mary Healy – « L’Esprit Saint donne tout »


(Traduction et mise en forme à partir de l’entretien réalisé par Élise Vanesche et Corentin Capelle à Banneux, 31/10/2025.)

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous et que faites-vous ?

Bonjour ! Je suis le Dr Mary Healy. J’enseigne les Écritures au Séminaire du Sacred Heart Major à Détroit, dans le Michigan, aux États-Unis. J’ai la grâce de faire partie du Renouveau charismatique catholique depuis de nombreuses années. Je donne des conférences et des retraites, parfois au sein du Renouveau, parfois en dehors, lors d’événements variés. J’écris aussi des livres, et je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’Il a accompli dans ma vie.


Vous participez ici à une session sur le thème « L’Esprit Saint donne tout ». Que signifie, pour vous, cette expression aujourd’hui ?

Elle a, à mes yeux, un double sens.
D’abord, c’est l’Esprit Saint qui nous donne tout : tout ce dont nous avons besoin pour vivre. Nous avons été créés pour être remplis de l’Esprit, pour être les temples de Dieu. C’est quand nous sommes habités par Lui que nous sommes pleinement vivants. Il nous donne tout ce qui est nécessaire pour vivre la plénitude de la vie que Dieu a prévue pour nous — mais aussi tout ce dont nous avons besoin pour accomplir notre mission. Car chacun a une mission reçue de Dieu, une raison d’être sur cette Terre. Et seul l’Esprit Saint nous permet de l’accomplir.
Mais il y a aussi un second sens : nous sommes appelés à tout donner à l’Esprit Saint. À lui dire un « oui » radical, à lâcher nos peurs, notre besoin de contrôle, à lui confier totalement notre vie. C’est dans cet abandon que se trouve le vrai bonheur.


Vous êtes à la fois théologienne et femme de prière. Comment reliez-vous ces deux dimensions dans votre vie ?

Je crois qu’on ne peut pas vraiment être théologien sans les unir. Un prêtre ami disait : « Si tu as un cerveau et que tu as la foi, tu es théologien. » La vraie question, c’est : es-tu un bon théologien ou un mauvais ?
Il faut relier la tête et le cœur, et seul le Seigneur peut vraiment faire cela. Pour ma part, vivre ma vocation de théologienne signifie d’abord être une théologienne à genoux — dans la prière — avant d’être une théologienne au bureau, plongée dans les livres.
Mais il ne s’agit pas seulement de prier ; il s’agit aussi d’essayer de vivre ce que j’étudie : qui est le Seigneur, ce qu’Il dit de Lui-même, de Son plan, et de qui nous sommes. Cela demande chaque jour de vivre ma foi en profondeur, pas seulement extérieurement, mais avec un cœur qui se convertit sans cesse.


Vous évoquez parfois des obstacles qui freinent la venue ou l’action de l’Esprit Saint. Pourriez-vous en citer un ou deux, et expliquer comment les surmonter ?

Oui. Le premier grand obstacle, c’est la peur. Beaucoup de gens n’en sont pas conscients, mais nous avons parfois une peur « impie » de Dieu. Il y a bien sûr une sainte crainte du Seigneur — un don de l’Esprit — mais il existe aussi une peur humaine liée à notre besoin de contrôle : peur de ce que Dieu pourrait faire, de ce qu’Il pourrait demander ou dire.
Et cette peur vient souvent du fait que nous ne Le connaissons pas vraiment. Plus on apprend à connaître le Seigneur, plus on tombe amoureux de Lui, plus on découvre que tout ce qu’Il veut est pour notre bonheur.
Pour dépasser cette peur, il faut la reconnaître : « Oui, j’ai peur », puis la rejeter consciemment, au nom de Jésus. Car la peur ne vient pas de Dieu : l’amour parfait chasse la peur. C’est une décision consciente de faire confiance.
Un autre obstacle fréquent, c’est le manque de pardon. Beaucoup de personnes avancent dans leur vie spirituelle tout en gardant une rancune, une blessure non guérie. Les offenses peuvent être réelles et profondes, mais si nous refusons de pardonner, cela bloque la grâce de Dieu.
Il faut parfois demander à l’Esprit Saint : « Montre-moi si je dois encore pardonner à quelqu’un. » Et quand Il le montre, faire un choix volontaire : « Je choisis de pardonner, au nom de Jésus. » Très souvent, ce pardon ouvre des portes inattendues. Une fois l’obstacle levé, la grâce de Dieu peut enfin circuler librement.


Beaucoup de jeunes cherchent aujourd’hui un sens à leur vie, mais se sentent éloignés de la religion, voire méfiants. Comment leur parler du Saint-Esprit ?

Les jeunes ont un don particulier : ils repèrent immédiatement l’hypocrisie. Ils savent quand quelqu’un parle sans vivre ce qu’il dit. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils se détournent d’une foi qu’ils perçoivent comme creuse ou superficielle.
Souvent, ils ont entendu un discours religieux, mais sans jamais rencontrer de chrétiens réellement vivants dans l’Esprit — des personnes enflammées, joyeuses, amoureuses du Seigneur. Or, quand on voit quelqu’un qui rayonne ainsi, c’est profondément attirant.
Nous, catholiques, devons réapprendre à parler simplement, sans jargon, et à témoigner avec le cœur. Parler de Jésus comme on parle de l’amour de sa vie. Tout le monde aime les histoires d’amour ! Il n’y a pas de plus belle romance que celle entre Dieu et l’humanité.
Les jeunes aiment qu’on leur parle vrai : « Voici comment je suis tombée amoureuse de Jésus. Voici ce que l’Esprit Saint a fait dans ma vie. Comment Il m’a libérée, guérie, ou permis d’aimer quelqu’un d’un amour nouveau. » C’est ce témoignage authentique qui touche.


Pour beaucoup, la religion semble être surtout une affaire de règles, ce qui peut la rendre rebutante. Que leur répondez-vous ?

Quand la foi se résume à des règles, c’est qu’on reste encore dans l’esprit de l’Ancien Testament. Or, Jésus est venu nous faire entrer dans la plénitude du Nouveau : celle de la grâce. Les règles ont leur utilité — ce sont comme des garde-fous — mais elles ne sont pas le cœur de la vie chrétienne.
Nous ne vivons pas par la loi, mais par le don débordant de Dieu. Jésus a dit : « Si tu connaissais le don de Dieu, tu lui demanderais, et il te donnerait de l’eau vive. » Cette eau vive, c’est l’Esprit Saint. Et aujourd’hui encore, tant de gens sont assoiffés de ce don sans savoir où le trouver.


Merci beaucoup, Mary. Et pour finir, que peut-on vous souhaiter ?

(Rires.) Peut-être simplement que je continue d’être fidèle à ce que le Seigneur me confie, et que de plus en plus de personnes découvrent la joie de vivre dans la puissance de l’Esprit Saint.
 

Journée à Banneux avec Mary Healy et CharisBelgium ©Corentin Capelle
Une animation musicale réunissant plusieurs langues ©Elise Vanesche/1RCFUne animation musicale réunissant plusieurs langues ©Elise Vanesche/1RCF
église de Banneux ©Elise Vanesche/1RCFéglise de Banneux ©Elise Vanesche/1RCF
accueil dans l'église par Charis ©Elise Vanesche/1RCFaccueil dans l'église par Charis ©Elise Vanesche/1RCF
Mary Healy en conférence à Banneux ©Elise Vanesche/1RCFMary Healy en conférence à Banneux ©Elise Vanesche/1RCF
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