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Les racines juives de la messe

RCF,  - Modifié le 7 août 2022
Nos frères aînésLes racines juives de la messe (1/2)

Lors de la messe, les vêtements du prêtre mais aussi l'autel ou l'architecture de l'église trouvent leur origine dans le judaïsme. Redécouvrir les racines juives de la liturgie catholique nous aide à comprendre le sens du rituel et à en approfondir le sens. On en parle avec Jean-Baptiste Nadler, prêtre de la communauté de l’Emmanuel, recteur à Vannes et spécialiste de la liturgie. Il est l'auteur de "Les racines juives de la messe" (éd. Emmanuel).

©Chloe SHARROCK/CIRIC©Chloe SHARROCK/CIRIC

Aux origines de la liturgie catholique

"La liturgie chrétienne a une histoire qui s’enracine dans la vie liturgique juive." C'est à la suite de Dom Guéranger, fondateur au XIXe siècle de l'abbaye de Solesmes, que Jean-Baptiste Nadler a puise son intérêt pour la liturgie. Avant d’être ordonné prêtre il y a 17 ans, il était en effet moine dans ce haut lieu spirituel de la Sarthe.

Dom Guéranger avait beaucoup "travaillé le sens des rites pour une meilleure participation à la messe", explique le Père Nadler. À son tour, il a approfondi l’histoire de la messe jusqu'à explorer ses racines juive. Tout en évitant, prévient-il de faire "de l’archéologisme" : au sens où "tout ce qui est ancien serait forcément bien". Approcher l’histoire de la liturgie c’est d’abord la considérer comme quelque chose de vivant, qui ne cesse de l’être. 

 

De la synagogue à l'église

Ça fait 2000 ans que le Temple de Jérusalem n’existe plus. Depuis, toutes les synagogues dans le monde sont tournées vers le point précis où il se trouvait à Jérusalem, c’est-à-dire là où se trouve le Mur les Lamentations. Les églises, elles, ne sont pas orientées vers Jérusalem mais vers l’Orient. Mais on trouve dans les églises ce que l'on trouvait dans le Temple et qui existe encore dans les synagogues : un autel, un lieu élevé, une place pour l’assemblée, la nef… Le baptistère chez les chrétiens est un héritage du rite du mikvé, un rite de purification par l’eau. 

 

L’aube du prêtre et le vêtement blanc

"Ceux qui servaient dans le Temple étaient revêtus d’un vêtement en lin blanc, pour bien manifester la différence entre le lieu profane et le lieu sacré." Ce vêtement blanc, les catholiques l’ont gardé. "Il n’est pas propre au prêtre mais à tous ceux qui ont un office dans le sanctuaire d’une église : diacres, servants de messe, etc." Un vêtement que l’on retrouve dans l’Apocalypse, porté par tous ceux qui sont "dans le sanctuaire du ciel".

 

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